(BFM Bourse) - La Bourse de Paris a mis un point final au mois de septembre en lâchant 0,62% sur la séance, et enregistre ainsi son premier repli mensuel (-2,4%) depuis janvier, réduisant à presque rien sa performance à l'échelle du troisième trimestre.
Fin de séance, de mois et de trimestre dans le rouge pour le baromètre du marché parisien. Après avoir tenté à l'ouverture de prolonger le rebond technique de 0,84% mercredi au lendemain d'une des plus fortes baisses de l'année, le CAC 40 a rebasculé dans le rouge à la mi-journée. Rattrapé par les nombreuses inconnues du moment -retombées de la progression des rendements obligataires, poursuite de la crise énergétique en Chine, sans oublier l'urgence au Parlement des États-Unis pour adopter d'ici minuit un budget permettant assèchement soudain des finances du gouvernement fédéral- le CAC 40 est retombé de 0,62% à 6.520,01 points ce jeudi.
Septembre se traduit donc par un repli de 2,4% pour l'indice parisien, il est vrai après une série de sept hausses mensuelles d'affilée. De quoi tout de même réduire à presque rien (+0,19%) la performance du troisième trimestre.
Une série d'indicateurs jugés "décevants" au Japon et "mitigées" en Chine par Jeffrey Halley, analyste chez Oanda a également pesé. Au Japon, la production industrielle s'est repliée pour le deuxième mois consécutif (-3,2% par rapport à juillet) en raison des perturbations persistantes dans les chaînes d'approvisionnement mondiales, tandis que l'activité manufacturière chinoise a enregistré en septembre sa première contraction depuis début 2020, notamment à cause des nombreuses coupures d'électricité.
En France, l'indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) a encore accéléré en septembre pour atteindre son plus haut niveau (+2,7%) depuis décembre 2011, après 2,4% en août. Les analystes interrogés tablaient toutefois sur une progression encore plus prononcée de l'inflation (+2,8%). Une statistique positive pour finir: le taux de chômage de la zone euro a poursuivi sa baisse en août, touchant 7,5% de la population active, après 7,6% en juillet et 7,8% en juin, selon les données d'Eurostat.
Outre-Atlantique, l'ambiance s'avérait morose également pour le S&P 500 (-0,4% au moment de la clôture européenne) et le Dow Jones Industrial Average (-0,8%), alors que le Nasdaq grappillait quelques points à peine.
Les valeurs cycliques dans le rouge
Alors que les 40 valeurs de l'échantillon phare avaient ouvert la séance en territoire positif, plus des deux tiers ont clôturé en repli, les plus fortes baisses revenant à Carrefour (retombant de -2,7% après avoir profité la veille de rumeurs d'intérêt d'un concurrent), à Unibail RW (-2,7% aussi) et à Safran (-2,6%). De l'autre côté, Vivendi a gagné 2,5%, alors qu'Oddo BHF juge "possible" une offre publique de Bolloré sur le conglomérat -scénario que nous avions envisagé dans notre exercice de Bourse fiction imaginant le CAC 40 dans cinq ans- mais c'est ArcelorMittal qui a fini sur la première marche du podium (+2,6%).
Sur le reste de la cote, l'opérateur de satellites Eutelsat fait l'objet d'un vif intérêt alors que le groupe a indiqué avoir refusé une première offre de rachat de Patrick Drahi, fondateur d'Altice (propriétaire notamment de BFM Business et BFM Bourse). "La proposition reçue de Monsieur Patrick Drahi - et rejetée à l'unanimité par les organes de gouvernance compétents de la société - évalue Eutelsat à 12,10 euros par action, tout dividende attaché", selon un second communiqué publié jeudi matin. Le cours s'est ajusté à proximité (+15% à 11,90 euros).
Carton plein pour Xilam, le studio d'Oggy et les cafards
Parmi les plus fortes hausses, on retrouvait le studio d'animations Xilam (+10,8%), notamment connu pour Oggy et les cafards, dont les comptes semestriels font apparaître un triplement du résultat opérationnel et des objectifs particulièrement ambitieux avec une hausse des revenus attendue supérieure à 80% sur l'exercice en cours.
Beneteau a lâché 10,1% malgré un retour de ses comptes dans le vert au premier semestre assorti d'une progression de sa marge opérationnelle et d'une confirmation de ses objectifs annuels en dépit des tensions sur les chaines d'approvisionnements. Le titre fait l'objet de prises de bénéfices et paye sans doute la comparaison avec la publication spectaculaire de Catana en début de semaine.
Au lendemain d'une séance agitée sur les marchés pétroliers, les cours ayant bondi après l'annonce d'un gonflement surprise des stocks de brut américains avant de se replier en fin de séance, l'heure était à une certaine modération (+0,17% à 78,22 dollars pour le Brent en fin de journée). Sur le Forex, la monnaie unique reculait face au billet vert pour la cinquième journée consécutive jusqu'à toucher un creux depuis juillet 2020 (-0,21% à 1,1574 dollar).