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CAC 40

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Cac 40 : Trump ravive le spectre de la guerre commerciale, la Bourse rechute lourdement

lundi 4 mai 2020 à 18h26
Le CAC rechute lourdement après les propos de Trump

(BFM Bourse) - Alors qu'un fragile optimisme était de rigueur au cours des dernières semaines, entre espoirs de reprise d'activité et avancées sur le front d'un éventuel traitement contre le Covid-19, le ton se durcit entre Pékin et Washington et le CAC replonge (-4,24%).

Réveil douloureux pour le CAC 40 après un week-end prolongé de 3 jours. Porté par le soutien sans faille des banques centrales et l'espoir de voir l'activité économique repartir rapidement à la fin du confinement (et qui sait de disposer bientôt d'un traitement du Covid-19), le baromètre parisien avait repris 4% en avril. Lundi, il efface la totalité de ces gains avec un nouveau plongeon de 4,24% à 4.378,23 points en clôture, alors que l'optimisme des investisseurs, mis à rude épreuve par la crise sanitaire que nous traversons, s'étiole de nouveau avec le retour d'un vieux démon: la guerre commerciale sino-américaine.

Le président des Etats-Unis a brandi jeudi -le CAC et le Dax (-3,58%) ont donc rattrapé ce jour le retard pris sur les marchés anglo-saxons vendredi (le "Footsie" avait perdu 2,3% et le le S&P 2,8%)- la menace de représailles commerciales contre la Chine, au motif que le pays aurait délibérément laissé le virus se propager, voire que ce dernier viendrait d'un laboratoire chinois. Mike Pompeo, le secrétaire d'Etat (équivalent du ministre des Affaires étrangères) s'est montré moins affirmatif, affirmant disposer de preuves en ce sens, mais sans remettre en cause la conclusion des propres services de renseignement américains selon laquelle le coronavirus n'est pas l'oeuvre de scientifiques.

De son côté, la télévision publique chinoise CCTV a dénoncé lundi les propos "déments et imprécis" du "malfaisant Pompeo" qui "crache son venin et répand des mensonges sans raison". Ambiance.

"La crainte dans les salles de marché est d'avoir une intensification de la guerre commerciale qui vienne s'ajouter à la crise économique et sanitaire, ce qui viendrait hypothéquer toute perspective de reprise de l'activité rapide", a commenté Christopher Dembik, responsable de l'analyse macroéconomique chez Saxo Bank. "Elle pourrait en outre réduire à néant les efforts des banques centrales qui ont réussi, avec brio, en l'espace de quelques semaines à éviter que la crise économique ne se transforme en crise financière".

Wall Street en ordre dispersé

Les principaux indices américains évoluent dans le désordre. Le Dow cède 0,75%, le S&P 0,25% alors que l'indice technologique, le Nasdaq Composite, reprend 0,8% peu avant 18h après avoir lâché 3,2% vendredi. À noter que s'ils ont mal terminé la semaine précédente, les trois indices ont signé des performances historiques en avril (entre +11,1% pour le Dow et +15,4% pour le Nasdaq). Le Nasdaq est notamment porté par le rebond des géants de la tech qui ont souffert vendredi, comme Microsoft (+1,8%), Amazon (+1,3%) et Netflix (+2,9%). En revanche, American, Delta, United et Soutwest Airlines s'effondrent dans le sillage des révélations de "l'Oracle d'Omaha" Warren Buffett, qui a indiqué que Berkshire avait vendu en avril tous ses avoirs détenus dans les grandes compagnies aériennes américaines.

À Paris, la santé résiste

Côté valeurs, c'est essentiellement du côté de la santé qu'il faut chercher du vert sur le palmarès de la cote parisienne lundi. Seul titre de l'indice phare à boucler la séance en territoire positif, le laboratoire Sanofi (engagé dans la lutte contre le coronavirus, même si son projet avec le sarilumab ne semble pas le mieux placé actuellement) termine sur un gain de 2,8%. Hors de l'indice phare, bioMérieux affiche un repli marginal (-0,3%) après avoir obtenu l'autorisation d'utilisation en urgence de la FDA pour le test sur sa plate-forme Biofire comprenant le SARS-CoV-2. Comme depuis quelques mois, ce sont néanmoins des sociétés biotechnologiques qui s'adjugent les plus fortes hausses, avec des gains de 14,3% pour Genomic Vision et de 10,9% pour Transgene, dont les investisseurs saluent l'entrée au capital de la start-up Vaxxel.

À l'inverse, les sociétés directement victimes du ralentissement des activités habituelles sont de nouveau fortement sanctionnées. L'exploitant de centres commerciaux Unibail abandonne 9,4% et Airbus 5%. Affectés par le nouveau reflux des cours pétroliers (bien que ceux-ci, toujours très volatils, se soient retournés en fin d'après-midi, voir plus bas) TechnipFMC chute de 9,9% et Total lâche 7,2%.

PSA et Renault, qui ont vu leurs immatriculations de voitures neuves plonger en avril, perdent respectivement 3,9% et 5,7%, alors que leur fournisseur Michelin abandonne 5,9%. Société Générale dévisse encore (-7,8%) après que son directeur général Frédéric Oudéa a déclaré aux Échos que le groupe prévoyait de provisionner entre 3,5 et 5 milliards d'euros pour faire face aux répercussions économiques de la pandémie, qui est par ailleurs "de loin la crise la plus grave à laquelle nous avons eu à faire face", a ajouté le dirigeant.

Europcar et Air France encore sanctionnés

Que ce soit chez Air France-KLM (-7,5%) ou Europcar (-4,4%), la mise en place d'aides (publiques ou avec garantie publique) sous forme de nouveaux emprunts ne soulage en rien le cours de Bourse.

Le spécialiste des revêtements de sols Tarkett perd encore 7,6% alors que dans ce contexte déjà très compliqué, le groupe a dû stopper fin avril ses systèmes d'information face à une cyber-attaque.

Le regain des tensions sino-américaines profite au billet vert, valeur refuge malgré tout, entraînant un recul de 0,40% de l'euro à 1,0905 dollar à 18h15.

Malgré les menaces qui pèsent sur le marché pétrolier -craintes d'une baisse prolongée de la demande malgré la levée très progressive des mesures de confinement, regain des tensions sino-américaines, problèmes de stockage, etc.- , les cours des deux références mondiales de brut parviennent à poursuivre leur "rebond" entamé la semaine dernière sur fond d'espoirs de reprise d'activité. À 18h20, le brut texan reprend 0,66% à 19,91 dollars le barilalors que le Brent de la Mer du Nord avance de 0,76% à 26,64 dollars.

Quentin Soubranne - ©2025 BFM Bourse
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