(BFM Bourse) - Pour la quatrième séance d'affilée, la Bourse de Paris a reculé jeudi alors que la double perspective d'une reprise économique plus lente qu'anticipé et d'une pandémie de coronavirus plus difficile à juguler que prévu continue à miner le moral des opérateurs. Toutefois, l'indice phare a sensiblement réduit ses pertes pour finir à -1,65%, alors qu'il chutait de 3,5% au pire de la journée.
Le CAC 40 a clôturé jeudi à 4.273,13 points, soit une baisse de 1,65% qui constitue un score presque inespéré considérant que l'indice chutait de près de 3,5% en milieu d'après-midi peu après l'ouverture en forte baisse de Wall Street contrarié par l'annonce d'un nombre d'inscriptions au chômage outre-Atlantique supérieur aux attentes pour la semaine écoulée (2,98 millions de nouveaux chômeurs).
Pourtant, les indices américains réduisaient assez nettement leurs pertes, avec encore -1% pour le Nasdaq Composite, -0,84% pour le S&P 500 et -0,56% seulement pour le Dow au moment de la clôture en Europe, ce qui par ricochet permettait aux places du Vieux continent de limiter les dégâts en clôture... Le tout sans élément manifestement plus positif à l'appui. Les économistes préviennent en effet que le redressement de l'économie sera lent et périlleux, alors que l'impressionnant rebond de certains marchés depuis la mi-mars intégrait visiblement la perspective d'une reprise rapide. Or à mesure que certains pays commencent à lever les mesures de confinement, il apparaît clairement que le retour à la normale est une perspective encore bien lointaine, sinon utopique pour certains.
La baisse a donc touché une grande partie des secteurs de la cote, même si ceux considérés comme plus cycliques ont été les plus affectés. Dans l'automobile, Peugeot a cédé 5%, alors que le groupe a renoncé à verser un dividende, tout en affirmant vouloir poursuivre son projet de fusion avec Fiat Chrysler, mais Renault a été moins affecté (-0,47%) dans la perspective de mesures énergiques pour réduire ses coûts, comme une révision drastique de sa gamme (adieu la voiture à vivre, l'Espace). L'équipementier Valeo a flanché de 7% tandis qu'Akwel, un équipementier de plus petite taille, a perdu 3,3% après s'être placé sur les rangs d'une possible reprise du plasturgiste Novares.
Les parapétrolières ont également souffert avec une chute de 6% s'agissant de TechnipFMC et de 2,5% pour Vallourec, qui a vu ses revenus fondre au premier trimestre mais néanmoins réussi à diminuer sa perte nette sur la période.
Côté résultats encore, ceux de Bouygues également marqués par les premières retombées de la pandémie se sont soldés par une baisse de 4,6% du titre.
À l'inverse, les investisseurs ont applaudi la vive progression des bénéfices d'Euronext au premier trimestre, servis par une augmentation des volumes d'échanges au comptant mais aussi par les diversifications entreprises ces dernières années par la société dirigée par Stéphane Boujnah. En séance, le titre a même inscrit un nouveau plus haut historique avant de ramener ses gains à +2,6%.
Les comptes trimestriels d'EDF (+2%) et de Maisons du Monde (+1,8%) ont été aussi bien accueillis
Dans un secteur marqué par l'échec récent de l'ancienne vedette Genfit (dont le cours continue à s'enfoncer, en baisse de 10% supplémentaires), c'est une autre valeur du secteur des biotechnologies qui a terminé sur le podium du SRD. Abivax, jusqu'ici plutôt baissière depuis le début de 2020, a rebondi de plus de 22% dans la perspective d'un vaste essai clinique contre le Covid-19. Un projet plus avancé que la plupart de ceux annoncés jusqu'ici parmi les biotechs tricolores face à la pandémie, puisque la firme a déjà obtenu le feu vert des autorités sanitaires pour un essai de son ABX464, sur plus de 1000 personnes - quand Biophytis attend toujours cette autorisation, selon nos informations.
Les cours pétroliers évoluaient quant à eux à nouveau dans le vert. Le "future" (contrat à terme) juin sur le baril de WTI gagnait 3,28% à 26,12 dollars, tandis que celui sur le Brent prenait 2,95% à 30,05 dollars.
L'euro au contraire reperdait 0,21% à 1,0795 dollar.