(BFM Bourse) - Rassuré par l'annonce de l'OMS sur le coronavirus chinois -l'organisation jugeant prématuré de décréter une situation d'urgence- le marché parisien rebondit vivement alors qu'une nouvelle salve de publications annuelles anime la cote vendredi.

Le CAC 40 a reconquis dès l'ouverture le seuil des 6.000 points abandonné jeudi en clôture pour la première fois de 2020, à la faveur d'un bond de 0,8% dans les premiers échanges. Le baromètre de la cote parisienne a ensuite accru ses gains initiaux jusqu'à prendre plus de 1,5% peu après 10h, pour afficher une hausse de 1,09% à 6.037 points à 12h, dans un volume d'échanges d'un milliard d'euros relativement fourni à ce stade.

Après avoir bouclé les quatre premières séances de la semaine en repli sur fond de craintes d'épidémie du coronavirus chinois, l'heure est au soulagement sur le marché parisien, le Comité d'urgence de l'OMS ayant jugé prématuré de considérer l'épidémie de coronavirus (26 morts et plus de 800 malades selon le dernier bilan) comme une urgence de santé publique de portée internationale.

Si cela amène les investisseurs à nuancer la gravité de la situation, ils continueront à suivre l'évolution de la propagation du virus dans les prochains jours. En outre, "les restrictions de voyage et la réduction des célébrations du Nouvel an lunaire freineront quelque peu la croissance chinoise", prévient Jasper Lawler, analyste pour London Capital Group. Les places de Chine continentale, Shanghai et Shenzhen, étaient d'ailleurs fermées vendredi en raison du long congé du Nouvel An chinois.

En dehors des informations en provenance de Chine, les investisseurs attendaient également avec impatience la publication des premiers résultats des enquêtes mensuelles d'IHS Markit auprès des directeurs d'achats (PMI), notamment en zone euro et aux États-Unis. Et ceux-ci montrent des signes encourageants, suggérant que le pire pourrait être derrière nous. De fait, si la croissance de l'activité du secteur privé de la zone euro est restée ralentie en janvier, l'indice PMI "flash" composite (manufacturier et services), considéré comme un bon baromètre de l'activité économique globale, est stable par rapport à décembre à 50,9 alors que les économistes interrogés par Reuters l'attendaient en hausse à 51,2. Si le PMI "flash" ressort légèrement en-deçà des attentes, l'enquête menée par IHS Markit montre toutefois une montée de l'optimisme pour l'année à venir : l'indice composite de la production future a atteint 61,2 après 59,4, au plus haut depuis septembre 2018

Enfin, au sommet de Davos, Donald Trump et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ont annoncé leur volonté de conclure dans les prochaines semaines un accord commercial, une déclaration surprise pour calmer le jeu des deux côtés de l'Atlantique.

Ipsen massacré, Carrefour domine le CAC

Autre recul d'envergure, celui de Rémy Cointreau (-8,9%), le groupe de spiritueux ayant enregistré un recul plus prononcé qu'attendu de son chiffre d'affaires au troisième trimestre de son exercice décalé.

De l'autre côté du palmarès, Carrefour gagne 4,9% après avoir dévoilé un chiffre d'affaires 2019 supérieur aux attentes des analystes, à 80,7 milliards d'euros, notamment grâce à la bonne dynamique commerciale au Brésil et dans le bio. Le distributeur a par ailleurs confirmé l'ensemble des objectifs de son plan Carrefour 2022.

Toujours au sein du CAC, Renault poursuit son repli et lâche de nouveau 3,1% au lendemain d'un repli de plus de 5% en réaction à une note de Citigroup qui estime que le constructeur, à court de liquidités, pourrait bientôt n'avoir d'autre choix que de vendre sa part dans Nissan.

Après un début de semaine particulièrement compliqué en raison de son exposition aux marchés chinois et hongkongais, le secteur du luxe profite du rebond généralisé. LVMH et Hermès reprennent 1,2% et Kering rebondit de 1,1%.

Au rayon des biotechs, Erytech grimpe de près de 8% à la mi-journée et Valneva s'adjuge 4,3%. Dans l'autre sens, Genfit cède 3,1%.

Les cours pétroliers restent mal orientés après avoir touché jeudi un plancher depuis près de deux mois sur fond de craintes de surplus d'offre. Contrairement aux indices boursiers, l'or noir subit la pression des mesures anti-épidémie susceptibles de ralentir l'activité économique en Chine. Le baril de Brent lâche 0,56% à 61,69 dollars et celui de WTI recule de 0,45% à 55,34 dollars.

La monnaie unique continue de lâcher du lest face au billet vert, cédant 0,21% à 1,1032.