(BFM Bourse) - Le CAC 40 redescend de plus de 1% vendredi à la mi-journée, les investisseurs revenant à davantage de prudence au 23e jour du conflit en Ukraine et alors que reprend la flambée des cours pétroliers, le tout dans une séance des "quatre sorcières" synonyme de volatilité accrue.
Le calendrier boursier annonçait déjà une séance à risque pour les marchés puisque ce vendredi 18 mars correspond à la première des quatre "journées des quatre sorcières" de 2022. Quatre produits dérivés (options sur indices, options sur actions, contrats à terme ou "futures" indices et sur actions également) arrivent simultanément à expiration en fin de journée, comme ce sera le cas le 17 juin, le 16 septembre et le 16 décembre soit le troisième vendredi du dernier mois de chaque trimestre. En conséquence on assiste généralement à une hausse des volumes et à des décalages de cours marqués, les opérateurs étant amenés à passer davantage d'ordres notamment pour tenter de faire bouger les sous-jacents en vue de déboucler leurs paris spéculatifs en leur faveur.
Dans ce contexte, après une ouverture proche de l'équilibre, l'indice phare parisien a rapidement basculé dans le rouge avec une baisse qui atteint -1,39% à 6.520,31 points vers 12h00, dans un volume déjà supérieur à 1,2 milliard d'euros.
L'absence de progrès des négociations entre l'Ukraine et la Russie, et au contraire le durcissement des condamnations occidentales à l'encontre de Vladimir Poutine, désormais ouvertement accusé de crimes de guerre par les Etats-Unis, obligent également les investisseurs à tempérer l'optimisme sans doute prématuré manifesté mercredi en particulier, le CAC ayant grimpé de 3,7% ce jour-là. À noter sur le président Biden doit s'entretenir avec son homologue chinois Xi Jinping, non sans avoir averti qu'il n'hésiterait pas à sanctionner la Chine en cas de soutien avéré à l'envahissement de l'Ukraine.
Néanmoins, au niveau actuel de l'indice, la semaine pourrait se conclure par une deuxième performance hebdomadaire positive d'affilée.
Montagnes russes pour le pétrole
Du côté du pétrole, parler de volatilité exacerbée ne rend pas pleinement compte des girations exacerbées des cours des principales référence de brut. Après un plus haut depuis 2008 à près de 140 dollars atteint sur le future Brent le 7 mars, au moment où les Etats-Unis évoquaient des discussions avancées avec l'Europe en vue d'interdire les exportations de brut russe, les cours ont violemment corrigé, perdant pratiquement 30% en une semaine. Jeudi, la flambée a repris (+8,8% sur la journée) et semblait se poursuivre en tout début de matinée avec un retour à près de 110 dollars, mais la hausse décélère pour le moment (107,86 dollars, +1,14%).
Aux valeurs, seul Eurofins (+1,6%) surnage parmi l'échantillon du CAC 40, tandis que les valeurs cycliques russo-sensibles sont à nouveau convoquées au conseil de discipline (Renault -2,9% et Société Générale -2,8%).
Hors de l'indice phare, EDF limite son recul à -1% après l'annonce sans surprise d'une augmentation de capital qui sera principalement couverte par l'Etat français, actionnaire à 83%, tandis que l'hypothèse d'un retrait de la cote est de plus en plus évoquée. Les coquets résultats du distributeur de matériaux de construction Samse (+4,75%) sont bien accueillis, comme ceux de Bénéteau (+1,7%). Toujours très volatil, Europlasma regrimpe de 5% à la suite de la signature d'un contrat-cadre avec un spécialiste suisse de la collecte des déchets pour traiter des déchets amiantés, sa filiale Inertam disposant d'une technologie rare pour ce faire.
Le regain de prudence se fait également sentir sur le marché des changes en défaveur de l'euro, qui redonne 0,51% à 1,1037 dollar. Relativement stable de son côté le bitcoin se traite depuis quelques jours entre 40.000 et 41.000 dollars, actuellement en repli de 0,9% à 40.350 dollars.