(BFM Bourse) - Presque contre toute attente -alors que s'amoncellent encore des incertitudes économiques et politiques- le CAC 40 accroît ses gains dans l'après-midi pour boucler la séance en hausse de 0,81% à 4.928,18 points, son nouveau plus haut annuel.
Paris fait de la résistance. Après avoir bouclé la première séance de la semaine en repli de 0,76%, le CAC 40 a effacé ses pertes mardi en progressant de 0,81% à 4.928,18 points, dans un volume d'échanges faible de 2,83 milliards d'euros. Les opérateurs ne se sont pas laissés décourager par les multiples incertitudes, tant politiques (Brexit) qu'économiques (guerre commerciale), préférant se concentrer sur les valeurs défensives de la cote parisienne.
Sur le front commercial sino-américain, les dernières avancées n'incitent guère les investisseurs à l'optimisme, les États-Unis ayant lancé mardi matin 13 chefs d'inculpation à l'encontre de l'équipementier électronique Huawei et de sa directrice financière. Une annonce qui intervient à la veille de l'ouverture d'un nouveau round de négociations, à Washington, entre le vice-premier ministre chinois Liu He et les secrétaire d'État au Trésor et représentant au Commerce américains, Steve Mnuchin et Robert Lighthizer. Les opérateurs considèrent que ces entretiens peuvent encore déboucher se conclure favorablement, même si cela "ne sera sans doute qu'un demi-succès : poursuite des négociations ou accord partiel" prophétise Hervé Goulletquer, stratégiste à LBPAM.
Concernant le Brexit, les parlementaires britanniques doivent de nouveau se prononcer dans la soirée sur une série d'amendements au projet négocié par Theresa May qu'ils avaient massivement rejeté le 15 janvier dernier. "Le FTSE 100 (indice phare de la Bourse de Londres, ndlr) et la livre ne tiennent pas compte du fait qu'un Brexit sans accord soit possible... Il y a une sorte de croyance aveugle en un Brexit prolongé ou repoussé", estime David Madden, analyste chez CMC Markets, qui juge le marché "un peu trop optimiste" sur ce dossier.
L'Oréal en forme, résultats records pour LVMH
Dans ce contexte toujours lourd d'incertitudes, la hausse l'a donc emporté à la Bourse de Paris, une vague d'achat vers des secteurs défensifs comme les biens de consommation ou la santé soutenant les indices. La première place du palmarès du CAC 40 est occupée par Safran (+2,5%), entreprise dont la récurrence de l'activité (grâce à la maintenance des réacteurs installés) confère une excellente visibilité. L'Oréal grimpe de 2,2%, Vivendi de 2,1% et Sanofi de 1,8%. Comme le prouve l'avancée du groupe pharmaceutique, la santé suscite également l'adhésion, y compris parmi les biotechs notamment Innate Pharma qui prend 3,1% après la mise en avant d'une molécule anti-cancer grâce à la FDA ou encore Nicos (+3,7%).
Parmi les publications du jour, les comptes 2018 de Sartorius Stedim Biotech sont salués par une hausse de 17%. Interparfums gagne encore 1,9%, après avoir indiqué que la marge opérationnelle de 2018 s'inscrirait dans le haut de la fourchette de 13,5% à 14% (déjà relevée mi-janvier). À noter également, l'excellente publication de LVMH après Bourse, le numéro un mondial du luxe ayant vu ses ventes progresser de 10% à 46,8 milliards en 2018.
Les équipementiers auto à la peine
Inversement les équipementiers automobiles comme Faurecia (-3,5%), Valeo (-2,8%), Plastic Omniuem (-1,4%), exposés à la santé des constructeurs allemands eux-mêmes dépendants de la vigueur du marché automobile chinois, figurent parmi les plus fortes baisses. Les constructeurs tricolores sont totalement épargnés pour leur part, Renault s'adjugeant 1,7% après la présentation de sa nouvelle Clio et Peugeot progressant aussi légèrement (+0,5%).
Wall Street en ordre dispersé
Dans le sillage de résultats d'entreprises mitigés, les principaux indices de la Bourse de New York ont ouvert dans le désordre mardi, au lendemain d'un net repli consécutif aux mauvaises publications de Nvidia et Caterpillar notamment. Vers 18h30, le Dow Jones avance de 0,4% tandis que le S&P est stable et que le Nasdaq, à dominante technologique, cède 0,6%.Du côté de l'énergie, les cours pétroliers s'orientent à la hausse avec 2,4% de progression pour le WTI américain vers 18h30 à 53,4 dollars et +2,1% pour le Brent européen à 61,36 dollars, alors que les cours de l'or noir sont actuellement pris en étau entre le ralentissement de la demande chinoise, la surabondance de l'offre américaine et la crise vénézuélienne.
Sur le marché des changes l'euro fait toujours preuve de fermeté et reste inchangé à 1,1429 dollar.