(BFM Bourse) - Au terme d'une séance peu animée, le CAC 40 reprend de la hauteur (+0,87%) et échoue à quelques points du seuil des 4.500 points en clôture, encouragé en fin d'après-midi par le net rebond des indices new-yorkais à l'ouverture, sur fond de solides résultats trimestriels.
Sans tendance lors de la majeure partie de la séance, le marché parisien a -une fois n'est pas coutume- trouvé un nouveau souffle après l'ouverture dans le vert de Wall Street. Le baromètre de la Bourse de Paris termine ainsi la séance en hausse de 0,87% à 4.496,98 points, effaçant ainsi le recul subi la veille (-0,89%) dans le sillage d'un rebond d'envergure (+5,16%) lundi.
Alors que les investisseurs tentent toujours de soupeser les risques pesant sur les principales économies mondiales sur fond de déconfinement progressif, entrecoupé d'espoirs sur le plan sanitaire et de recrudescence des tensions entre Pékin et Washington, la Bourse de New York a donc ouvert en nette hausse mardi. "Nous sommes dans une de ces situations où, s'il n'y a pas de mauvaise nouvelle supplémentaire, la voie la plus simple est de faire monter les actions", a déclaré James Athey chez Aberdeen Standard Investments. Les principaux indices, qui s'adjugeaient déjà entre 1,3% (Nasdaq) et 1,5% (S&P) dans les premiers échanges, accroissent d'ailleurs leurs gains dans la matinée. À 17h50, le Nasdaq prend 2,2%, le Dow 1,8% et le S&P près de 2%, en réaction à des résultats solides, notamment de la part du distributeur Target ou du spécialiste du bricolage et de la jardinerie Lowe's.
Les opérateurs sont pourtant enclins à relativiser les premiers résultats des essais chez l'homme du vaccin expérimental de Moderna contre le coronavirus, car les données encore très limitées fournies par la biotech américaine. L'annonce de Moderna n'a d'ailleurs fait l'objet d'aucun relais de la part du NIAID (l'Institut national des allergies et maladies infectieuses dirigé par le docteur Anthony Fauci, également à la tête de la cellule de crise mise en place par le gouvernement américain).
En l'absence d'indicateur majeur à l'agenda ce mercredi, les opérateurs surveilleront le compte rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale (à 18h), même si les récentes interventions publiques de Jerome Powelle limitent la probabilité d'une surprise. "En déclarant que le montant déboursé par la Fed jusqu’à présent était "plutôt modeste", Powell a sous-entendu qu’un soutien important resterait en place dans les mois qui viennent et invité la Congrès à faire plus au niveau des mesures économiques, notamment à l'attention des ménages", fait remarquer Alexandre Baradez, responsable de l'analyse marchés chez IG France.
Renault rebondit, Solocal plonge encore
Alors que la saison des résultats trimestriels touche à sa fin, l'actualité était bien morne mercredi sur le marché parisien. Le titre Renault fait figure d'exception avec un gain de 6,2% en clôture, de loin la meilleure performance de l'indice phare, dans l'hypothèse de possibles fermetures de sites pour réduire la base des coûts. Société Générale prend 3%, Legrand 2,7% et Orange 1,8% après l'approbation de son dividende en assemblée générale.BioMérieux prend de son côté 3,5% alors que le groupe lyonnais réduit pour sa part fortement son dividende (sur les 45 millions d'euros qu'il entendait distribuer au départ aux actionnaires, 22 millions iront finalement à des actions caritatives). Les valeurs de la santé sont particulièrement nombreuses dans le palmarès des hausses, particulièrement parmi les small caps". Derrière Néovacs, qui s'envole de 210% en clôture pour sa reprise de cotation, alors que la firme est sortie de la procédure de redressement judiciaire, Medincell prend 14,5%, Intrasense 14,2% et Cerenis grimpe de 8,4%.
Parmi les baisses les plus significatives, Vallourec décroche de 5,2% après la dégradation du conseil de Goldman Sachs désormais à la vente. Autre valeur en difficulté, Solocal lâche encore 12,5% (-80% depuis le 1er janvier).
Enfin, les stocks de pétrole brut aux Etats-Unis ont reculé pour la deuxième semaine de suite, déjouant une nouvelle fois les attentes du marché, selon un rapport diffusé mercredi par l'Agence américaine d'information sur l'Energie (EIA). Les réserves de brut se sont établies à 526,5 millions de barils (MB) au 15 mai, soit une chute d'environ 5 millions de barils, quand les analystes misaient sur une légère hausse, signe que la demande semble repartir. À 18h10, le baril de Brent grignote 1,9% à 35,31 dollars quand celui de WTI reprend 2,85% à 32,87 dollars.
Sur le Forex, la phase de rebond entamée à la fin de la semaine dernière se confirme de jour en jour pour l'euro, avec un nouveau bond de 0,50% à 1,0953 dollar à 18h10, quasi au plus haut depuis le début du mois dans le sillage notamment de l'initiative majeure lancée par l'exécutif franco-allemand.