(BFM Bourse) - L'indice parisien évolue en nette baisse ce vendredi à la mi-séance, lesté par le repli du luxe qui est pénalisé par les résultats de Richemont. Les investisseurs digèrent par ailleurs l'issue de la réunion de la Fed qui, comme prévu, a abaissé ses taux d'un quart de point.
Difficile séance pour le CAC 40, ce vendredi. L'indice parisien abandonne 0,63% à 7.379,09 points à la mi-séance. Sur l'ensemble de la semaine, le CAC 40 perd pour l'heure 0,5%.
Les investisseurs digèrent l'issue de la réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed). La banque centrale a, comme attendu, abaissé de 25 points de base (0,25 point de pourcentage) ses taux directeurs. Durant la conférence de presse, son président, Jerome Powell, a répondu "non" (sans dire plus) à une question lui demandant s'il démissionnerait dans le cas où Donald Trump, le président américain élu, le presserait de quitter son poste.
"Jerome Powell a de nouveau indiqué que la politique monétaire était encore trop restrictive. De ce fait, la Fed devait poursuivre le chemin vers la neutralité (donc continuer à baisser les taux directeurs), alors que l’inflation continuait à décliner et que le marché du travail s’était normalisé, selon lui", explique Sebastian Paris Horvitz de LBPAM.
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Kering souffre
"Aussi, comme on pouvait s’y attendre, le président de la Fed a souligné qu’à ce stade la Fed n’avait pas intégré les éventuels impacts des politiques proposées par Donald Trump. Ceci sera fait, si nécessaire, quand des mesures seront prises par le gouvernement", ajoute-t-il.
La baisse du CAC 40 est surtout due, ce vendredi, à la mauvaise performance de son compartiment phare, à savoir le luxe. Kering perd 6%, Hermès 3,5% et LVMH 3,2%. L'Oréal, parfois associé à l'univers du luxe, recule de 2,7%.
Les groupes français peuvent subir une lecture croisée négative des résultats décevants du suisse Richemont, qui abandonne 4,15% à Zurich.
"L'ensemble du secteur du luxe peut chuter en Bourse, ce vendredi, sur les commentaires de la direction de Richemont. Johann Rupert, le président, a expliqué qu'il était confiant dans la capacité du groupe à naviguer dans le cycle actuel tout en étant toutefois 'prudent'. La bonne nouvelle, au vu de ses déclarations, c'est que le ralentissement reste cyclique. Mais la mauvaise c'est qu'il confirme qu'on est dans le bas de cycle. Or, comme l'a expliqué la direction, on a aucune visibilité sur le redressement de ce cycle", explique Jie Zhang, analyste chez le bureau d'études indépendant Alphavalue.
"Le nouveau directeur général, Nicolas Bos, a aussi souligné le manque de visibilité en Chine, notamment sur la partie immobilière qui reste une pièce importante du puzzle de la richesse des Chinois", ajoute-t-elle.
Un autre analyste avance une autre explication possible: des prises de bénéfices. "Les valeurs du luxe avaient bien progressé ces dernières séances, notamment jeudi. Or il y a actuellement beaucoup d'éléments défavorables", indique-t-il.
"En Chine, la situation semble assez catastrophique, et on se demande si un changement structurel de la consommation des biens de luxe par les Chinois n'est pas en train de s'opérer. Les taxes douanières aux États-Unis, voulues par Donald Trump, risquent de mettre les marges sous pression, si les groupes de luxe ne répercutent pas aux consommateurs ces surtaxes. Et l'Europe, elle, alourdit la fiscalité", développe cet analyste.
Du côté des autres valeurs, JCDecaux dévisse de 9,4% après avoir livré des perspectives décevantes pour le quatrième trimestre.
Euronext perd 0,9% après avoir livré ses objectifs de moyen à terme, visant notamment une progression de son Ebitda à l'horizon 2027 inférieure aux attentes, selon Jefferies.
Sur les autres marchés, l'euro recule de 0,2% face au dollar à 1,0778 dollar. Le pétrole baisse. Le contrat de janvier sur le Brent de mer du Nord abandonne 0,95% à 74,91 dollars le baril tandis que celui de décembre sur le WTI coté à New York cède 1,27% à 71,44 dollars le baril.