(BFM Bourse) - L’indice parisien a abandonné 1,31% vendredi, à 6.077,30 points, alors que les marchés s’inquiètent à la fois de la dégradation de la conjoncture et de la prochaine réunion de la Réserve fédérale américaine.
Une semaine à oublier pour la Bourse de Paris. A l’instar des autres marchés, la cote parisienne a éprouvé toutes les peines du monde à se remettre des chiffres de l’inflation américaine supérieurs aux attentes, qui avaient été publiés mardi.
Ce vendredi le CAC 40 a encore perdu 1,31% à 6.077,30 points, enchaînant une quatrième baisse consécutive. Sur l’ensemble de la semaine, l’indice parisien a cédé 2,17%.
La mauvaise livraison de Fedex
Les craintes de récession se sont renforcées après le sévère avertissement émis par le spécialiste du transport international de fret Fedex, dont l’activité constitue une forme d’indicateur avancé de l’économie mondiale. A la suite d’un premier trimestre décevant marqué par une baisse de ses volumes de colis, Fedex a retiré ses objectifs pour l’exercice 2022-2023 et plonge de plus de 22% à Wall Street.
"Les investisseurs ont craint que cela ne soit le proverbial "canari dans la mine de charbon"", annonciateur d'une série d’abaissements des objectifs des entreprises, lorsque la saison des résultats américains commencera début octobre, relève Michael Hewson de CMC Markets.
"Le fait que Fedex s'attende à ce que l'économie américaine entre en récession a incité les traders à jouer la prudence, et il n'y en a pas beaucoup qui sont prêts à acheter le marché", observe Naeem Aslam d’AvaTrade. "Il est fort probable que d'autres sociétés envoient un message similaire dans les jours à venir", redoute-t-il.
Cap vers la Fed
Les investisseurs attendent fébrilement la réunion de la Réserve fédérale américaine, la semaine prochaine. Un tour de vis sévère devrait être opéré, d’autant que les récents indicateurs américains n’ont guère été de nature à amadouer la position de la Fed.
"Après la surprise à la hausse de l’inflation (…) les signes de résilience de l’économie et surtout de tensions élevées sur le marché de l’emploi ne vont pas pousser la Fed à assouplir son discours", relève Xavier Chapard de La Banque Postale Asset Management.
"Nous pensons que la Fed va remonter ses taux de 75 points de base (0,75 point) la semaine prochaine pour la troisième fois consécutive, et le risque est que la Fed opte même pour une hausse de 100 points de base. Ce serait une première depuis 1984", poursuit-il.
Les foncières résistent
Sur les autres marchés, l’euro prend 0,3% face au dollar à 1,0026 dollar.
Les contrats pétroliers regagnent du terrain après avoir enregistré de fortes baisses au cours des dernières séances. Le contrat sur le Brent de mer du nord pour livraison en novembre prend 1,3% à 92,04 dollars tandis que le WTI pour livraison en octobre s’adjuge 1% à 85,97 dollars.
Du côté des valeurs, la très grande majorité des titres du SBF 120 ont terminé dans le rouge. Les laboratoires vétérinaires Vetoquinol et Virbac ont chuté de 10,2% et de 18% respectivement après avoir publié des résultats semestriels qui ont reçu un accueil glacial.
De son côté GTT a perdu 3,3% pénalisé par une nouvelle ventes d’actions de la part d’Engie. Les foncières elles se sont bien comportées soutenues par des relèvements d’analystes. Mercialys a pris 4,5% grâce à Oddo BHF qui est passé de "sous-performance" à "surperformance". Gecina a de son côté avancé de 2,6% grâce à JPMorgan qui a relevé son conseil à "surpondérer" contre "neutre " auparavant.