(BFM Bourse) - L'indice principal de la Bourse de Paris a terminé en baisse de 1,85% à 8.047,92 points, ce mardi 4 mars. Seules les valeurs défensives du CAC 40 ont échappé au plongeon et Stellantis s'est effondré de plus de 10%.
Séance rouge vif voire noire pour la Bourse de Paris. Comme l'ensemble des places mondiales, Paris a souffert. Le CAC 40 a abandonné 1,85% à 8.047,92 points ce mardi 4 mars, s'en tirant toutefois mieux que le DAX 40 allemand (-3,4%) et le FTSE Mib italien (-3,45%).
Wall Street de son côté continue de souffrir. Le S&P 500 perd 1,7% après avoir déjà abandonné 1,8% lundi.
La Bourse de Paris été minée par Donald Trump qui a mis ses menaces à exécution. L'administration américaine a ainsi mis en œuvre ce mardi des surtaxes douanières sur les importations en provenance du Mexique, du Canada, à hauteur de 25% pour ces deux pays, ainsi que sur celles de la Chine, à hauteur de 10%. Aussi bien Ottawa que Pékin ont décidé de riposter en annonçant à leur tour des droits de douane.
"Le spectre d'une véritable guerre commerciale se profile à nouveau, menaçant d'étouffer la croissance économique mondiale au moment même où les investisseurs commençaient à reprendre confiance", commente Stephen Innes de Spi AM.
>> Accédez à nos analyses graphiques exclusives, et entrez dans la confidence du Portefeuille Trading
L'Europe peut trembler
Capital Economics calcule que les droits de douanes effectifs imposés par l'administration Trump (en intégrant les surtaxes sur l'acier et l'aluminium) seraient au plus haut depuis la fin des années 1940, ce qui "renverse totalement la mondialisation post-seconde guerre mondiale".
"Jusqu'à aujourd'hui, de nombreuses politiques de l'administration Trump pouvaient être rationalisées en vertu du mantra de la 'tactique de négociation'. C'est ce qui a été au coeur de la réaction limitée des marchés à l'évolution de la situation tout au long de l'année", explique George Saravelos de Deutsche Bank.
"Pourtant, comme nous l'avons souligné précédemment, l'ampleur du changement de politique commerciale et géopolitique qui se produit désormais est d'une ampleur historique", ajoute-t-il.
Les droits de douane américains sur les importations européennes devraient suivre prochainement. Si des surtaxes douanières de 25% devaient être mises en place, le PIB européen pourrait être réduit de 1 point de pourcentage, selon Deutsche Bank.
Stellantis dans le dur
Du côté des valeurs, l'automobile a souffert avec la mise en oeuvre des surtaxes douanières sur les importations canadiennes et mexicaines. Stellantis a plongé de 10,8%, et les équipementiers OPmobility, Valeo et Forvia ont été malmenés, perdant 9,5%, 11% et 12,1% respectivement.
Thales a gagné 2,5% après avoir livré des résultats supérieurs aux attentes. Danone a bénéficié de son statut de valeur défensive et a pris 4,6%, tout comme Sanofi qui a avancé de 1,5%.
Eutelsat a poursuivi sa vertigineuse envolée, prenant 77% après 70% lundi. Le titre bénéficie toujours d'anticipations de hausses des contrats pour la filiale Oneweb du groupe, qui seraient liées aux tensions avec les États-Unis. Rappelons toutefois que l'action Eutelsat s'est effondrée (-60% trois ans) en raison de la fusion avec Oneweb, en 2023, qui avait été peu appréciée du marché (c'est un euphémisme).
Sur les autres marchés, l'euro prend 0,4% face au dollar à 1,0531 dollar. Le pétrole est lesté par les tensions géopolitiques. Le contrat de mai sur le Brent de mer du Nord perd 1,7% à 70,39 dollars le baril tandis que celui d'avril sur le WTI coté à New York cède 1,3% à 67,48 dollars le baril.