(BFM Bourse) - La Bourse de Paris perd une nouvelle fois du terrain mardi soir sur fond de tensions entre Pékin et Washington. La place parisienne contient toutefois ses pertes à 0,42% alors que l'avion de la présidente de la Chambre des représentants américaine Nancy Pelosi s'est posé à Taïwan peu avant 17h00.
L'euphorie qui avait dominé les échanges boursiers du mois de juillet, laisse désormais place à une tendance lourde en ce début de mois d'août. Une escalade des tensions entre Pékin et Washington cristallisent désormais les craintes des investisseurs auxquelles s'ajoutent les inquiétudes croissantes quant à un ralentissement de l'économie après les dernières statistiques publiées en la matière lundi.
Après une brève incursion sous les 6 400 points à la mi-journée, l'indice vedette limite ses pertes à 0,42% pour clôturer à 6 409,80 points mardi soir. Pourtant, les tensions entre la Chine et les États-Unis sont appelées à monter d'un cran alors que la présidente des députés américains, Nancy Pelosi, a atterri à Taïwan peu avant 17h00. La Chine avait averti en amont les Etats-Unis sur les conséquences d'une telle visite sur l'île, et qu'ils devront en "payer le prix", le gouvernement chinois estimant que l'ile de Taïwan est rattachée à son territoire.
La Bourse de New York a ouvert en baisse mardi, l'indice Dow Jones perdait 0,6%, le S&P500 cédait pour sa part 0,2% tandis que le Nasdaq perdait symboliquement 0,03% à la clôture des Bourses européennes.
Les banques centrales poursuivent de leur côté la normalisation de leur politique monétaire afin de lutter contre la flambée des prix. La Banque d’Australie vient de relever son principal taux directeur de 0,50 point de pourcentage pour le porter à 1,85% mardi matin. A l'instar de la Réserve fédérale américaine ou la Banque centrale européenne, l'argentier australien a affirmé qu'il déciderait désormais de sa politique monétaire "en fonction des dernières données publiées". Le président de la Réserve fédérale de Saint Louis, James Bullard, doit s'exprimer mercredi et devrait plaider pour une poursuite de la remontée des taux directeurs de la Fed. La Banque d'Angleterre elle aussi devrait procéder à une hausse de son taux directeur de 0,50 point de pourcentage jeudi pour le porter à 1,75%, selon une récente enquête réalisée par Reuters.
Du côté des valeurs, les dossiers exposés à la Chine ont été sous pression, dont le compartiment du luxe avec Kering (-1,7%), LVMH (-1,35%) et Hermès (-1,30%) tout comme SMCP (Sandro, Maje, Claudie Pierlot et Fursac) qui a cédé 1,8% malgré des résultats semestriels de qualité.
Bouygues termine finalement cette séance en baisse de 0,17%. Le groupe diversifié dans les télécoms et les médias, a confirmé ses prévisions pour 2022 après une amélioration de son résultat d'exploitation courant au premier semestre. Bouygues relève par ailleurs l'objectif annuel d'un indicateur de rentabilité de sa filiale Bouygues Telecom à plus de 8%, contre 7% auparavant.
Des bonnes surprises du côté de Vilmorin qui a bondi de 6,3% après avoir dépassé son objectif de chiffre d'affaires annuel malgré le conflit en Ukraine.
Bonduelle a perdu en revanche 2,1%, le spécialiste français des légumes en conserve et surgelés a été contraint d'abandonner ses objectifs annuels, se disant pénalisé par la hausse de ses coûts de production et les difficultés de Bonduelle Fresh Americas", son activité de frais en Amérique.
Sur le marché des changes, l'euro (-0,51% à 1,0200 dollar) pâtit du renforcement du billet vert qui profite à plein de son statut de valeur refuge. Les tarifs pétroliers retrouvent le chemin de la hausse après leur fort repli lundi, sous les craintes d'une baisse de la demande. Le Brent progressait de 1,3% à 101,25 dollars tandis que le WTI gagnait quant à lui 0,6%, à 94,64 dollars.