(BFM Bourse) - La Bourse de Paris a limité sa progression à 0,37% lundi alors que le marché américain était fermé. Le bouleversement en vue du rapport de forces au sein du marché automobile mondial a profité à Renault, qui examine avec intérêt la proposition de mariage de Fiat Chrysler. Au contraire PSA a souffert.
La Bourse de Paris a engrangé un gain de 0,37% à 5336,19 points lundi dans des volumes d'échanges très limités. Moins de 2 milliards d'euros ont changé de mains sur la séance, alors qu'une bonne partie des investisseurs anglo-saxons manquaient à l'appel. En effet, le marché américain reste fermé (pour le Memorial Day en hommage aux morts à la guerre) ce lundi, tout comme celui de Londres (Bank Holiday).
Après avoir reculé de plus de 2% la semaine dernière, la cote parisienne demeure donc globalement prudente vis-à-vis des perspectives d'un accord commercial sino-américain, en dépit de nouvelles déclarations volontaristes de Donald Trump qui entend tout régler au plus vite, ou presque.
Par ailleurs, les scrutins nationaux de dimanche n'ont pas abouti à un changement notable de rapport de forces au parlement européen, laissant les investisseurs plutôt soulagés.
L'action Renault s'envole
C'est donc à nouveau la micro-économie qui a assuré l'essentiel de l'actualité. La demande en mariage adressée par Fiat Chrysler Automobiles (FCA) à Renault a propulsé le titre du constructeur tricolore en tête du CAC 40, sur un gain de 12%. Le rapprochement donnerait naissance à un nouveau géant mondial de l'automobile, avec un potentiel de synergies annoncées supérieur à ce que Renault dégage actuellement avec Nissan, qui apparaît singulièrement marginalisé.
Dans le sillage du placement sous sauvegarde des sociétés contrôlant le capital de Casino, la holding Rally a rebondi de 5,6% (à mettre en perspective avec sa chute de 60% vendredi). Casino, déjà recherché avant le week-end, a continué à grimper, progressant de 4,3%. Bryan Garnier souligne qu'une prime de changement de contrôle peut désormais se concevoir sur le titre du distributeur stéphanois.
Le titre Air France-KLM, nettement à la peine depuis mi-avril, a regagné 1,1% après l'ouverture de négociations avec les syndicats de pilotes en vue d'accroître le nombre d'appareils volant sous la bannière à bas coûts Transavia.
Dans le secteur de la santé, l'homologation par la FDA d'une nouvelle thérapie génique du suisse Novartis a mis en lumière le potentiel de ces nouveaux traitements, susceptible de corriger certains défauts génétiques à l'origine de graves maladies orphelines. Dans ce cadre, le français Sensorion a bondi de 5,2%, après la conclusion d'un accord avec l'Institut Pasteur pouvant aboutir à des thérapies géniques appliquées aux troubles de l'oreille interne, y compris certaines formes de surdité.
La vente du pôle télévision de Lagardère, qui vaut surtout par son pôle jeunesse Gulli, au groupe M6 (+0,68%) a finalement surtout profité à ce dernier. Le cédant a vu son titre reculer de 0,18% en clôture.
Peugeot, qui se retrouverait mécaniquement distancé par rapport au peloton des plus grands constructeurs mondiaux en cas d'avènement d'un nouveau géant franco-italo-américain, a été sanctionné de 3,25%.
Parmi les dossiers spéculatifs de la cote, Europacorp a redonné 2,8% après l'annonce d'un recul de 33% des revenus de l'exercice 2018-2019.
Recylex demande une nouvelle rallonge
Ayant repris ses cotations ce lundi, Recylex a flanché de 7,6%. L'ex-Metaleurop a annoncé un besoin supplémentaire de trésorerie cette année, l'amenant à demander à ses créanciers de reprendre les discussions sur de nouvelles bases. Le spécialiste européen du recyclage de plomb et de zinc avait déjà obtenu en septembre 2018 un amendement au plan de financement convenu en 2016 pour remettre d'aplomb sa filiale allemande, affectée par les difficultés de la fonderie de Nordenham, mais a finalement besoin d'une rallonge plus importante que prévu. Glencore continue pour le moment à subvenir aux besoins au jour le jour.
Du côté des devises, l'euro cédait 0,13% à 1,1194 dollar en fin de séance européenne.
Sur le marché pétrolier, le WTI texan parvenait à reprendre 0,36% à 58,84 dollars le baril tandis que le Brent européen limitait certes son recul par rapport à la matinée, mais demeurait en repli de 0,47% à 68,37 dollars..