(BFM Bourse) - Le report à début décembre de l'échéance pour relever le plafond de la dette des Etats-Unis a permis un rebond significatif des principaux indices boursiers jeudi, le CAC 40 s'adjugeant pour sa part 1,65%.
Rien n'est réglé sur le fond, mais voilà toujours deux mois de gagnés. C'est schématiquement le raisonnement (parler de ressenti est peut-être plus exact) qui a permis au marché parisien de rebondir significativement jeudi, alors que les chefs de file des deux grands partis aux Etats-Unis ont fait part d'un accord pour étendre l'échéance d'ici laquelle il faudra relever le plafond de la dette fédérale évitant accessoirement de placer la première puissance économique mondiale en situation de défaut. Ce qui ferait un peu tache, chacun en conviendra indépendamment de ce qu'il pense d'une politique de relance dopée à la dépense publique (force est de reconnaître qu'en dehors d'occasionner des psychodrames périodiques, le principe d'un plafond n'a pas clairement permis de mettre en frein à la trajectoire d'endettement du pays).
Au moment de la clôture européenne, le camp Démocrate au Sénat semblait en tous cas sur le point d'accepter la proposition des Républicains, ce qui permettra au Trésor américain d'émettre de continuer à se financer auprès du marché obligataire, et donc de rembourser les titres arrivant à échéance.
Wall Street en profitait directement avec des hausses de 1,4% pour le S&P 500, 1,5% pour le Dow et 1,6% pour le Nasdaq, tandis que le CAC 40 clôturait à 6.600,19 points, soit un rebond de 1,65%. Comme c'est le cas depuis plusieurs mois, chaque décrochage un peu marqué semble inlassablement suivi d'un rebond. La veille, mercredi, l'indice phare avait en effet été très chahuté (perdant jusqu'à 2,3% en matinée) par l'impressionnante flambée des prix de l'énergie, avant de réduire ses pertes en fin de journée.
Les cours du gaz naturel finissaient légèrement sous 100 euros le MWh pour la référence européenne, le contrat à terme Dutch TFF Gas, après un record à plus de 160 euros 24 heures plus tôt. Par ailleurs différentes voix institutionnelles se sont fait entendre pour répéter que la poussée d'inflation largement liée à l'énergie devrait rester transitoire.
Baisse de la production allemande
Le regain d'optimisme à l'œuvre sur les marchés a pris facilement le pas sur une statistique décevante, celle d'une baisse de 4% de la production industrielle allemande en août sous l'effet de perturbations des chaînes d'approvisionnement, notamment dans le secteur automobile.
Le palmarès du jour figurait l'image inversée de celui de la veille, avec une grande majorité (36 sur 40) des valeurs de l'échantillon phare en territoire positif. Encore la plus forte baisse (Eurofins) n'a-t-elle pas excédé -0,5%. Sur le SBF 120, le recul était nettement plus prononcé pour Ubisoft (-6,2%) en réaction aux retours mitigés sur son seul blockbuster de l'année (Far Cry 6), et malgré un net relèvement d'objectif de la part de Midcap.
Résultats pré-cliniques positifs pour Abionyx
De l'autre côté du palmarès, Saint-Gobain a récupéré 4,2% alors que ses nouveaux objectifs stratégiques avaient été accueillis mercredi par une repli de 1%. Globalement les titres les plus délaissés hier ont repris du poil de la bête : ArcelorMittal a également accroché les +4%, Stellantis +3,8%, Unibail-RW 3,7% etc. Le cours d'Air Liquide s'est apprécié de 1,6% avec le rachat du polonais Betamed, acteur majeur de la santé à domicile dans son pays. Veolia a grappillé pour sa part 0,4% après le succès de son augmentation de capital de 2,5 milliards d'euros destinée à financer une partie de l'acquisition de son rival historique Suez.
Si l'actualité propre aux entreprises demeurait relativement faible, la biotech Abionyx s'est adjugé 8% après l'annonce de résultats pré-cliniques positifs pour un médicament visant à soigner des pathologies oculaires. Dans le même secteur, Nanobiotix a flambé de 10% en vue d'un programme soutenu lors de la conférence annuelle de l'ASTRO, l'American Society for Radiation Oncology. Le spécialiste des nanothérapies destinées à améliorer l'efficacité de la radiothérapie dans le traitement des cancers aura droit à pas moins de cinq présentations lors de ce symposium scientifique, du 24 au 27 octobre.
Sur le marché pétrolier, les cours du brut repartaient vers le haut en fin de journée, le baril de Brent cotant 82,15 dollars en fin de journée (+1,32%). Enfin, sur le Forex la devise européenne peinait à s'extirper d'un plus bas de 14 mois (+0,08% à 1,1567 dollar). Le bitcoin relâchait seulement quelques dollars (-1,5%) à 54.074 dollars, après un pic à plus de 56.000 dollars.