(BFM Bourse) - Après avoir affiché plus de 1,4% de hausse au lendemain de sa pire séance de 2021, le baromètre parisien atténue sensiblement son rebond initial à la mi-journée mardi, les craintes liées au variant Delta et à l'évolution de la politique monétaire se maintenant en arrière-plan.
Le CAC 40 ne se remet pas franchement de sa lourde chute -la plus importante de 2021 à ce stade- subie lundi (-2,54%). Après avoir tenté d'effacer une partie de ces lourdes pertes et amorcé un franc rebond en début de matinée (+1,42% vers 9h45), l'échantillon principal de la cote tricolore n'affiche plus qu'un gain de 0,45% à 6.324,32 points peu avant 13h00. Le regain de vigueur sur le front de la pandémie à cause de la propagation incontrôlée du variant Delta -sur fond de campagnes de vaccinations qui plafonnent ou peinent à monter en cadence- contraignant plusieurs pays à réinstaurer des restrictions sanitaires a clairement jeté un froid sur la Bourse.
"Les marchés se demandent si la situation est aussi bonne que cela ou si le chemin à parcourir sera beaucoup plus long que ce que l'on pensait en mars, lorsque l'optimisme était probablement au plus haut", juge Michael Hewson, analyste chez CMC Markets UK. Et "au-delà de l'épidémie, ce sont les données de l'inflation qui inquiètent les investisseurs, car la hausse généralisée des prix poursuit son accélération et devrait conduire, tôt ou tard, les banques centrales à agir pour empêcher une explosion de celle-ci", rappelle pour sa part Vincent Boy, analyste marché chez IG France.
Si rythme des publications trimestrielles s'accélère quelque peu -avec à clef plus de bonnes surprises que de mauvaises- celles-ci ne suffisent pas à susciter un rebond plus prononcé du marché parisien à ce stade.
Premier groupe du CAC à faire un point d'activité sur la période avril-juin, Alstom a fait part d'une croissance d'un tiers de ses revenus sur la période, ainsi que d'un niveau de prises de commandes qualifié d'exceptionnel, à 6,44 milliards d'euros, en tenant compte de celles engrangées par Bombardier. Le titre du géant du ferroviaire reprend 3% et domine le palmarès de l'indice phare. Derrière lui, des valeurs comme URW (+2,7%) ou Safran (+2,6%) récupèrent une partie de leurs lourdes pertes de la veille. Encore dans le rouge, on retrouve Engie (-1,2%, Veolia (-0,6%) et Atos (-1%), qui évolue désormais à un creux depuis 2014.
Sur le reste de la cote, Covivio prend 3% après annoncé l'acquisition d'un portefeuille résidentiel à Berlin, pour un montant d'environ 130 millions d'euros. Interparfums (+0,6%) et surtout Rémy Cointreau (-1,6%) ne profitent en revanche pas de publications pourtant très solides, le marché reprochant notamment au groupe de spiritueux la prudence affichée pour le reste de son exercice. WeConnect avance de son côté de 1,7% après avoir fait part de revenus en hausse de 30% sur les six premiers mois. Enfin, le spécialiste des lasers Lumibird va racheter la participation de 37% d'Areva au capital de la CILAS, acteur français historique des lasers à visée militaire et de l'optronique, et s'adjuge 1,8%.
Plusieurs résultats semestriels sont également attendues après la clôture, notamment celles de Boiron et Virbac, tandis qu'Ubisoft (encore -1,7%) dévoilera pour sa part son chiffre d'affaires trimestriel.
Au lendemain de leur pire reflux journalier depuis avril dans le sillage de l'accord obtenu de haute lutte entre les pays producteurs pour un retour progressif sur le marché de leurs barils, les cours pétroliers se stabilisent ce mardi à la mi-journée. Les prix barils de Brent et de WTI sont pour ainsi dire figés sur ceux de la clôture de la veille à la mi-journée, le premier se négociant à 68,5 dollars contre 66,3 pour le second. Peu de changements également sur le marché des devises, où la monnaie unique cède 0,12% face au billet vert à 1,1782 dollar.