(BFM Bourse) - Toute la semaine, le CAC 40 a subi un mouvement de yo-yo, rétrocédant encore vendredi une partie de son net rebond de la veille, tandis que les chiffres décevants sur le front de l'emploi aux Etats-Unis ne semblent pas remettre en cause la réduction à venir du soutien des banques centrales. Le solde hebdomadaire s'affiche néanmoins légèrement positif.
Octobre est connu comme une période où la volatilité est saisonnièrement élevée (même si en moyenne la performance boursière du dixième mois de l'année n'est pas sensiblement moins bonne que d'autres mois), et ce n'est pas la semaine qui se termine qui va y déroger. Alternant rebonds prononcés et décrochages marqués, le baromètre du marché parisien n'a pas bouclé deux séances consécutives dans le même sens cette semaine. Au lendemain de son net rebond de 1,64% à mettre sur le compte du sursis obtenu au Congrès US sur le plafond de la dette, le CAC 40 rend 0,61% ce vendredi, et boucle la semaine à 6.559,99 points, soit 0,65% au-dessus de sa clôture de vendredi dernier.
Attentiste dans la matinée avant la publication du rapport mensuel sur le marché de l'emploi aux Etats-Unis, le marché parisien n'a pas vraiment réagi après avoir pris connaissance, en début d'après-midi, de chiffres décevants concernant le rythme de créations d'emplois. Seulement 194.000 emplois ont de fait été créés en septembre, alors que les analystes en attendaient 450.000 après les 366.000 créations du mois d'août (chiffre sensiblement révisé à la hausse par rapport aux 235.000 en estimation initiale). Si les chiffres du jour sont en-dessous des attentes, ils ne sont pas à même de remettre en cause l'annonce du "tapering" (baisse des rachats d'actifs) en novembre" par la Réserve fédérale américaine (Fed), estime John Plassard, responsable de l'investissement chez Mirabaud. Notamment car ces données reflètent la situation en début de mois, soit au moment du pic lié au variant Delta, les données ayant été recueillies au cours de la semaine du 12 septembre. Le taux de chômage a de plus reculé de 0,4 point, à 4,8%, celui-ci prenant en compte la révision des créations d'emplois du mois d'août.
Pour autant, il manque toujours cinq millions d'emplois par rapport à la situation qui prévalait avant la pandémie, lorsque le marché du travail était au meilleur de sa forme. La déception du jour pourrait donc inciter les responsables de la Fed à remettre en question une première hausse des taux en 2022, toujours selon l'expert. Selon ECBWatch, les opérateurs des marchés monétaires estiment actuellement à 60% la probabilité d'une hausse des taux de la BCE d'ici décembre 2022, contre moins de 40% en début de semaine.
L'éloignement de cette perspective a d'ailleurs offert un rebond matinal à Wall Street. Responsable de l'investissement chez Cresset Capital, Jack Ablin évoque un "revers pour l'économie américaine (...) probablement pris avec un peu de soulagement par les investisseurs actions et obligataires". Signe que le marché new-yorkais demeure perplexe sur l'attitude à adopter après la publication de ce rapport, ses principaux indices ont plusieurs fois basculé du vert au rouge dans la matinée. Vers 18h10, le S&P est inchangé, le DJIA affiche une progression anecdotique et le Nasdaq lâche 0,3%.
Les tarifs pétroliers demeurent très soutenus à 82,72 dollars le baril de Brent (+0,94%) et 79,64 dollars pour le WTI (+1,61%), ce qui permet à TotalEnergies d'enregistrer l'une des meilleures performances des valeurs du CAC (+1,5%), avec des gains copieux de l'ordre de 5,6% par ailleurs pour des parapétrolières comme Vallourec et TechnipFMC.
Niel franchit le seuil de 20% chez Unibail
Dans le reste de l'actualité, Verallia (+2,7%) se distingue à l'annonce de ses nouveaux objectifs financiers d'ici 2024, le spécialiste des contenants alimentaires en verre ayant atteint ceux du plan précédent avec un an d'avance, surfant notamment sur la désaffection croissante pour le plastique.
Le franchissement à la hausse du seuil de 20% du capital d'Unibail (Rodamco-Westfield) par Xavier Niel favorise le titre de la foncière (+1,6%, soit la troisième meilleure performance de l'indice phare derrière Renault (+2,3%) et Saint-Gobain avec un gain de 1,8%).
Parmi les plus fortes baisses, Casino flanche de 3,8% après l'avertissement et le report de l'augmentation de capital de sa filiale Cnova, qui dévisse pour sa part de 6,8%.
Une nouvelle fois, l'aléa des essais cliniques joue en défaveur d'une biotech, c'est cette fois Cellectis qui plonge de 22%% alors que son partenaire aux Etats-Unis Allogene a fait part de la suspension des essais sur un nouveau traitement expérimental des lymphomes.
Sur le Forex, la monnaie unique peine à rebondir après avoir touché, cette semaine, un creux de 13 mois face au billet vert (+0,10% à 1,1567 dollar). Le bitcoin conforte son rebond de la veille et s'échange encore à plus de 54.000 dollars vers 18h15.