(BFM Bourse) - La Bourse de Paris a effacé ses maigres gains de la matinée, pour ne plus afficher qu'une hausse symbolique à la mi-séance. Alors que les investisseurs n'ont pas fini de s'interroger sur le coût de l'épidémie du coronavirus, qui a déjà des répercussions très concrètes pour certaines entreprises, l'approche d'une salve de publications de résultats incite à l'attentisme.
Difficile de parler de rebond pour le CAC 40 qui progresse d'à peine 0,01% à 5863,59 points mardi vers 12h00, au lendemain d'une chute de 2,68% provoquée par l'expansion du fameux coronavirus 2019-nCoV. L'indice phare de la Bourse de Paris a grappillé jusqu'à 0,63% en matinée, mais les investisseurs demeurent sur leurs gardes, suivant avec attention le bilan de l'épidémie avec désormais plus de 100 décès à déplorer en Chine.
Les mesures prises par le gouvernement chinois, avec une prolongation de trois jours des congés du Nouvel an lunaire et les restrictions aux déplacements, couplées aux préoccupations du grand public, vont probablement freiner la demande des ménages en Chine et réduire le tourisme. Combiné au retard potentiel du retour des entreprises à une production normale (la plupart des usines auraient été fermées de toute façon en cette semaine de congés), le risque que la croissance de la Chine tombe en dessous de 6% en glissement annuel au premier trimestre augmente, notent Azad Zangana et Piya Sachdeva, économistes chez Schroders.
Pour le reste du monde, compte tenu du rythme déjà modéré de la croissance, les perturbations potentielles dans les prochains mois pourraient avoir un effet généralisé, la part de la Chine dans l'économie mondiale étant plus importante que jamais. Au moment de l'épidémie de SRAS en 2002, la Chine représentait 4,2% de l'économie mondiale et contribuait à 18% à la croissance du PIB mondial. En 2018, sa part du PIB mondial était passée à 15,8%, avec 35% de la croissance mondiale provenant de la Chine...
Parallèlement, le rythme des publications commence à grimper et va s'accélérer dans les prochains jours, amenant un certain attentisme de la part des opérateurs.
Pour l'heure à Paris, les nouvelles en provenance des entreprises sont d'ailleurs mitigées. D'un côté les opérateurs saluent les très beaux chiffres du spécialiste de la logistique contractuelle ID Logistics (à plus de 1,5 milliard d'euros de revenus en 2019), qui voit son titre bondir de 8% à la mi-journée. De l'autre, Lanson-BCC perd 3% après un recul de 9,8% de son chiffre d'affaires 2019, entraînant un avertissement sur résultats. Déception aussi pour Lumibird (-3,5%), spécialiste français des lasers, non pas sur 2019 mais en raison d'un probable report de son objectif d'atteindre 150 millions d'euros de chiffre d'affaires initialement attendu l'an prochain.
Conséquence déjà très concrète de l'annulation (du report jusqu'à plus ample informé) de salons qui devaient se tenir à Pékin, l'organisateur d'événements GL Events perd 2,7%.
Le distributeur Carrefour déjà bien placé vendredi dernier après la publication de son chiffre d'affaires annuel se retrouve à nouveau en tête du palmarès de l'indice phare, gagnant plus de 1,9%. Dans le sillage de la récente publication du groupe, MainFirst a confirmé son conseil d'achat, assorti d'un objectif de 20 euros. Edenred bondit de 3,9% également après une note d'analyste, celle d'Oddo BHF qui relève son conseil à l'achat.
Airbus Group s'adjuge 1,25%, les investisseurs se montrant soulagés par l'accord de principe conclu par l'avionneur -visant à clore les poursuites des autorités françaises, britanniques et américaines sur des allégations de corruption, pour un montant global qui devrait tout de même atteindre 3 milliards d'euros selon le Financial Times.
Sur le compartiment des medtechs et biotechs, Mauna Kea remonte de 7,6% grâce à un nouveau sésame de la FDA américaine, permettant l'utilisation de son Cellvizio avec un marqueur permettant de visualiser le flux sanguin et les spécialistes de la vision GenSight (par la thérapie génique) et Pixium (via un implant) progressent à nouveau de conserve: +6,7% pour le premier et +13% pour le second. Valneva, qui développe des vaccins contre des agents infectieux réaccélère de 3,8%. Inversement, Genfit semble abonné à la baisse, reculant à nouveau de 3%, l'approche de résultats clinique décisifs suscitant la méfiance des investisseurs, alors que les données d'un essai précédent en 2015 avaient provoqué une monumentale correction.
Du côté du pétrole, redescendu à un plus bas niveau depuis octobre dernier avec les craintes des répercussions de l'épidémie sur l'activité économique, la baisse des cours se ralentit après la chute de lundi mais elle ne s'interrompt pas pour autant : le WTI recule de 0,15% à 53,06 dollars tandis que le Brent abandonne encore 0,41% à 58,34 dollars.
Le marché des changes reste toujours aussi peu animé, avec un euro à 1,1018 dollar (-0,05%).