(BFM Bourse) - Annoncé en Autriche, évoqué en Allemagne, le spectre d'un confinement fait son grand retour dans les pays européens face à la récente recrudescence de cas de Covid-19. En hausse en début de matinée, le CAC 40 lâchait jusqu'à plus de 1% vendredi en matinée.
Un nouveau sommet absolu atteint dans la matinée (à 7.183 points peu avant 9h30), puis la rechute. Le marché parisien, à l'instar de ses homologues du vieux continent, n'a pas apprécié les annonces matinales en provenance de Vienne et Francfort. L'Autriche a en effet annoncé un reconfinement généralisé de sa population dès lundi, et décidé de rendre la vaccination obligatoire à compter du 1er février, devenant ainsi le premier pays de l'UE à prendre de telles mesures pour contrer le regain de vigueur de la pandémie. Dans la foulée, le ministre de la Santé allemand Jens Spahn a également reconnu que la situation sanitaire outre-Rhin était si grave qu'il ne pouvait exclure un nouveau confinement.
La réaction des marchés a été brusque et immédiate, le CAC 40 cédant 1,2% jusqu'à retomber sous les 7.100 points vers 11h10. Vers 13h00, le principal baromètre du marché parisien réduit néanmoins son recul à -0,59% à 7.099,87 points, dans un volume de transactions particulièrement élevé (de 2,5 milliards d'euros à ce stade) en cette séance dite des "3 sorcières", traditionnellement marquée par un surcroît de volatilité en raison de l'expiration de toute une série de produits dérivés
Autre coup de semonce: l'annonce d'une hausse plus marquée qu'attendu des prix à la production en Allemagne en octobre (+3,8% sur un mois et +18,4% sur un an, soit la plus forte hausse de l'indice depuis... 1951). "L’inflation est toujours dans l’esprit des investisseurs après les commentaires du président de la Fed de New York, John Williams, qui a déclaré constaté une augmentation "à grande échelle" de celle-ci ce jeudi.
Hermès, Eurofins et la tech' soutiennent le CAC
Comme la veille, Hermès figure en très bonne place dans le palmarès de l'indice vedette de la cote tricolore avec un nouveau gain de 3,5% qui porte le titre à un énième sommet (près de 1650 euros à la mi-journée), sur fond de rumeurs d'inclusion dans l'EuroStoxx50. LVMH avance de 0,7% et continue aussi de voler de record en record. Porté par l'actualité sanitaire, c'est néanmoins le géant des analyses (y compris médicales) Eurofins Scientific qui prend la tête du CAC 40 (+4,1%) à ce stade - à noter également les fortes hausses de Sartorius Stedim Biotech (+4%) ou encore bioMérieux (+2,3%).Le compartiment technologique permet aussi au baromètre du marché parisien de limiter la casse, avec des gains de 2,1% pour Teleperformance, 1,9% pour Dassault Systèmes et 1,4% pour Capgemini notamment.
De l'autre côté, les valeurs qui avaient le plus souffert des premiers confinements sont de nouveau vendues, à l'instar de Renault (-4,1%), Stellantis (-2,6%) ou du secteur aéronautique (-2,6% pour Safran, -2,5% pour Airbus). BNP Paribas subit aussi des prises de bénéfices (-3,2%), tandis que TotalEnergies cède 1,5%, tandis que le géant de l'énergie met le frein aux acquisitions d'actifs renouvelables en raison de leur valorisation excessive.
Peu d'actualité propre aux entreprises sur le reste de la cote, où la tendance est dictée par l'actualité sur le front de la pandémie. Parmi les valeurs sanctionnées, on retrouve ainsi logiquement ADP (-5,2%) et Air France - KLM (-3,3%), les foncières (-4,8% pour Klépierre, -3,8% pour URW), les spécialistes de la restauration collective (-4% pour Sodexo, -3,9% pour Elior) ou encore les équipementiers automobiles (-3,1% pour Faurecia, -2,9% pour Valeo et Plastic Omnium). De son côté, Vallourec rebondit (+5%) au lendemain de sa chute de 15%.
Côté biotechs, Abionyx reste sur sa lancée de la veille (+12% à 12h40, après +83% jeudi), tandis que Genfit gagne 4,3% après avoir mis en lumière l'intérêt de ses biomarqueurs dans la détection de la NASH, ou maladie du foie gras, lors d'un congrès mondial consacré aux maladies du foie.
Enfin, le spécialiste breton des farines de haute qualité Paulic Meunerie cède encore 6% après avoir plongé de 18% jeudi, le marché digérant encore l'augmentation de capital annoncée jeudi soir - et donc vraisemblablement anticipée par certains acteurs sur le marché.
Le pétrole plonge, l'euro aussi
Au chapitre énergétique, les cours des références mondiales d'or noir reculent vivement sous la pression du confinement annoncé en Autriche et craignant d'autres sont à venir, ce qui affecterait (de nouveau) la demande en hydrocarbures. Vers 12h45, le baril de Brent chute ainsi de 3,1% à 78,7 dollars, soit un creux depuis fin septembre dernier, quand celui de WTI recule d'autant à 76 dollars.
Enfin, sur le Forex, la monnaie unique chute à un nouveau creux depuis juillet 2020 alors que les cambistes s'inquiètent de la recrudescence des contaminations au Covid-19 en Europe et de la politique toujours très accommodante de la BCE. La présidente de l'autorité monétaire européenne Christine Lagarde a de fait réaffirmé dans la matinée que l'inflation dans la zone euro allait progressivement se dissiper et que la BCE ne devait donc pas resserrer sa politique monétaire car cela risquerait de compromettre la reprise économique. Peu après 12h50, la monnaie unique lâche 0,69% à 1,1296 dollar.