(BFM Bourse) - En dépit d'une ouverture en hausse à Wall Street, le marché parisien a effacé une partie de ses gains matinaux dans l'après-midi pour boucler la séance sur une timide hausse de 0,43%. Après avoir lâché près de 3% en septembre, le CAC démarre le dernier trimestre sur une note positive.
Du vert à l'entame du dernier trimestre pour le CAC, qui a lâché 2,9% au mois de septembre, alors que la résurgence pandémique a pesé sur les marchés mondiaux. Aidé par le secteur du luxe tandis que les investisseurs s'accrochent à l'espoir d'un nouveau plan de relance aux États-Unis, le CAC grignote 0,43% à 4.824,04 points en clôture jeudi, après avoir cédé 0,59% la veille.
Les yeux rivés vers Washington et les négociations au Congrès
Outre-Atlantique, les discussions qualifiées de constructives mercredi entre le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin et la chef de file démocrate à la Chambre des représentants Nancy Pelosi ont convaincu les deux camps de reprendre les négociations ce jeudi en vue de s'accorder sur un nouveau plan de relance. Il y a urgence à agir, souligne l'analyste de marché de Western Union, pour soutenir l'économie et notamment éviter une vague de chômage massif qui se prépare. "Il pourrait y avoir un accord de relance à Washington, mais il pourrait ne pas y en avoir", a commenté Patrick O'Hare de Briefing dans une note. "Cette idée semble être le facteur-balançoire en ce moment pour le marché boursier. Il a bien fonctionné hier", a-t-il ajouté alors que les indices ont été dopés par cette perspective.Alors que les démocrates ont présenté en début de semaine au Congrès un plan d'aide de 2.200 milliards de dollars, ôtant plus de 1.000 milliards à une première proposition dans l'espoir de convaincre les Républicains, les médias américains croient savoir que le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin a fait un pas vers le camp démocrate en se disant désormais ouvert à un plan d'aide aux alentours de 1.700 milliards de dollars, quand l'administration Trump excluait jusque là de débourser plus de 1.000 milliards de dollars.
Ces espoirs permettent à Wall Street de démarrer le mois d'octobre sur une bonne note, les principaux indices affichant des progressions comprises entre 0,35% pour le Dow et 1% pour le Nasdaq.
En Europe, la publication de la version finale de l'indice manufacturier d'IHS Markit pour septembre a fait état de la plus forte progression depuis deux ans, à 53,7 (inchangé par rapport à la première lecture), tiré par l'Allemagne (56,4) tandis que le secteur manufacturier français a lui eu au moins le mérite de renouer avec la croissance (51,2) sur la période. Pour rappel, un indice supérieur à 50 marque une expansion de l'activité, tandis que celle-ci se contracte quand l'indice est inférieur à 50. Cet indicateur conforte quelque peu les investisseurs sur la vigueur de la reprise économique, au lendemain de la publication de plusieurs statistiques rassurantes outre-Atlantique, tant sur les créations d'emplois dans le privé que sur l'activité manufacturière.
Les revenus de STMicro s'envolent
Sur le marché parisien, c'est STMicroelectronics qui prend la tête du CAC 40 après le relèvement de sa prévision de chiffre d'affaires pour 2020 sur la lancée d'un bon troisième trimestre. Le titre prend 6,8% et entraîne Soitec (+6,1%) dans son sillage.
Au sein de l'indice phare, les valeurs du luxe enregistrent également de jolies progressions (+2,6% pour Kering -qui a bénéficié d'un avis positif d'Oddo BHF- et LVMH, +1,8% pour L'Oréal +1,7% pour Hermès), tandis qu'Airbus profite du relèvement de recommandation de Berenberg pour reprendre 4,6%. Le secteur technologique progresse aussi (+2,9% pour Worldline, +2,2% pour Teleperformance).
Sur le SRD, Marie Brizard Wine & Spirits brille particulièrement et termine la séance sur un bond de 36% (meilleure performance de l'ensemble de la place parisienne) à la suite de la publication de ses comptes pour les six premiers mois de l'année.
Également à noter, la poursuite du rallye boursier de Lagardère.
L'action a encore pris 15,8% ce jeudi, ce qui porte sa progression à 68% depuis vendredi dernier et l'annonce de la prise de participation de Bernard Arnault, explique Eric Bleines, directeur de la gestion action de Swiss Life Banque Privée, dans l'émission BFM Bourse sur BFM Business.
Genfit, le grand perdant du jour
L'action Genfit fait figure de grande perdante du jour, chutant de 20,8% alors que le groupe a annoncé, en marge de la publication de ses comptes annuels, un projet de réduction d'effectifs et de renégociation de sa dette obligataire, conséquence d'un repositionnement contraint à la suite de l'abandon du développement d'un traitement potentiel de la NASH. La capitalisation de l'ex-vedette des biotechs redescend à 165 millions d'euros, pour une dette obligataire de 180 millions que le groupe envisage désormais de renégocier d'ici la fin de l'année.
La Libye et l'Iran augmentent leur production, le pétrole rechute
Côté matières premières, les cours pétroliers refluent violemment jeudi, en réaction à une enquête de Reuters qui signale une hausse de la production de l'Opep au mois de septembre, la Libye et l'Iran (exemptés de quotas de production) ayant notamment pompé davantage que les mois précédents. À 18h15, le baril de Brent recule de 4,54% à 40,38 dollars et celui de WTI abandonne 5,35% à 38,07 dollars.La monnaie unique reprend quant à elle 0,14% à 1,1739 dollar. En effet le regain d'optimisme quant à la possibilité de conclure un accord entre Démocrates et Républicains en vue d'un nouveau plan de relance budgétaire ne profite pas au billet vert : ce dernier a depuis quelques jours ré-endossé son costume de "valeur refuge" et il a donc tendance à décliner lors de bonnes nouvelles, explique Guillaume Dejean, analyste chez Western Union.