(BFM Bourse) - Aidé par la nouvelle progression des cours du pétrole et de bons chiffres du chômage outre-Atlantique, les investisseurs ont fait preuve d'optimisme et permis au CAC de démarrer le second semestre de l'année sur une note positive (+0,71%).
Après avoir difficilement bouclé -avec deux replis importants lundi (-0,98%) puis mercredi (-0,91%) sur fond de craintes liées au variant Delta et d'un traditionnel rééquilibrage de portefeuille des gérants- un premier semestre particulièrement porteur (+17,3%, soit le meilleur depuis 2009), le CAC entame le second avec entrain. Ce ne fut pourtant pas simple pour le baromètre parisien qui a ouvert cette séance riche en indicateur nettement dans le vert, avant d'effacer progressivement ses gains jusqu'à basculer en territoire négatif à la mi-journée, puis de repartir de l'avant, notamment aidé par une série d'indicateurs. L'indice vedette a par ailleurs profité de la nouvelle progression des cours de l'or noir en amont de la réunion de l'Opep+. Il boucle la séance sur un gain de 0,71% à 6.553,82 points.
Le pétrole avance avant la réunion de l'Opep+
"S'il y a un événement important à surveiller aujourd'hui, c'est la décision de l'Opep+ (soit l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés), avant laquelle tous les traders retiennent leur souffle", prévenait ce matin Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank. Le marché s'attend "à ce que les producteurs de l'Opep ajoutent un demi-million de barils par jour supplémentaires à l'offre mondiale" sur fond de réouverture des économies, ajoute-t-elle, même si la propagation du variant Delta pourrait venir jouer les trouble-fête.Selon des sources au fait des négociations qui se sont confiées à Reuters, les pays membres de l'alliance s'oriente vers l'ajout d'environ 2 millions de barils par jour (bpj) de pétrole sur le marché entre août et décembre, soit 400.000 barils par mois. Ce retour sur le marché d'une partie de la production des pays exportateurs intervient afin d'éviter une surchauffe des prix, alors que le déséquilibre semble se creuser entre une demande vivement repartie et une offre affectée par le manque d'investissements. Cette décision est bien accueillie par le marché, le baril de WTI s'échangeant à 75 dollars (+2%), un niveau inédit depuis octobre 2018 pour la référence américaine de brut. Le baril de Brent progresse aussi nettement (+1,5% à 75,7).
Salve d'indicateurs
La séance est également marquée par une rafale d'indicateurs, avec notamment les inscriptions au chômage qui ont baissé plus que prévu aux Etats-Unis durant la semaine du 20 au 26 juin, pour tomber à leur plus bas niveau depuis le début de la pandémie. Quelque 364.000 personnes ont déposé une demande d'allocation chômage, chiffre qui s'est, en outre, révélé légèrement inférieur aux attentes des analystes. "Tout tourne autour de l'emploi américain car c'est le déclencheur de l'action de la Fed", souligne Alexandre Baradez, analyste chez IG France. La publication ce vendredi par le ministère du Travail du rapport mensuel sur l'emploi (taux de chômage et créations de postes) aux Etats-Unis donnera donc probablement la tendance de la dernière séance de la semaine. Les analystes tablent sur une légère baisse du taux de chômage à 5,7% contre 5,8% en mai. Ils projettent 680.000 créations d'emplois contre 559.000 le mois précédent. Et toute amélioration sur ce volet sera "perçue comme une menace pour la cadence monétaire de la Banque centrale américaine" qui va devoir tôt ou tard réduire son soutien au vu de l'amélioration de la situation économique et de la poussée de l'inflation.Toujours côté statistiques, la croissance de l'activité manufacturière aux Etats-Unis a ralenti en juin pour atteindre son plus bas niveau depuis janvier, montre jeudi l'enquête mensuelle de l'Institute for Supply Management (ISM). Et l'indice ISM manufacturier est ressorti à 60,6 contre 61,2 le mois précédent. Les économistes interrogés par Reuters attendaient en moyenne un repli plus mesuré à 61,0. L'indice des nouvelles commandes s'est élevé à 66,0 après 67,0 en mai. En France aussi, la forte expansion de l'activité manufacturière s'est poursuivie en juin, même si l'indice des acheteurs PMI s'est toutefois légèrement replié à 59,0 contre 59,4 en mai - il reste néanmoins très largement au-dessus de 50, valeur qui marque la limite entre une expansion et une contraction de l'activité. En zone euro, ce même indice est ressorti à 63,4 en juin, contre une estimation "flash" à 63,1.
Renault et les valeurs pétrolières dominent le palmarès
Aux valeurs à Paris, les titres délaissés depuis quelques jours sont au rebond, à l'instar de Renault (+4,5%), Société Générale (+3,4%), URW (+2,5%) ou TotalEnergies (+1,6%), qui profite de l'accélération des cours du brut - tout comme CGG (+4,8%), Schlumberger (+4,3%), TechnipFMC (+4,4%) ou Vallourec (+8,2%). Dans l'autre sens, EssilorLuxottica subit une dégradation de conseil (-1,7%) et Hermès cède 0,7%.Hors de l'indice vedette, le champion français des camping-cars Trigano flambe de 5,5% et atteint un nouveau sommet historique, porté par un point d'activité trimestriel impressionnant - et record. Le groupe de restauration collective Sodexo a également fait part d'une activité supérieure à ses propres attentes sur le troisième trimestre de son exercice décalé, ses revenus ayant progressé de 14,7% à 4,48 milliards d'euros. Le titre ne grappille toutefois que 2,2%. L'électricien EDF gagne 1,9% après avoir annoncé que le groupe nucléaire Areva va lui verser 563 millions d'euros d'ici fin 2021 pour clore "l'ensemble de (leurs) différends", liés notamment à des malfaçons. Enfin, le spécialiste des véhicules autonomes Navya a bien terminé la séance (+3,8%) après l'annonce du ministre des Transports Jean-Baptiste Djebbari selon laquelle la France devient le premier pays européen à adapter son droit à ce type de véhicules, qui pourront rouler sur des parcours ou des zones prédéfinis.
Du côté des changes, la parité eurodollar est stable (-0,02% à 1,1858 dollar).