(BFM Bourse) - Au lendemain d'un timide sursaut, le marché parisien voit de nouveau rouge (vif), rendu nerveux par les craintes liées au variant Delta et pénalisé par des arbitrages de fin de semestre. Le CAC 40 réalise néanmoins son meilleur semestre des 12 dernières années.
Après être parvenu à limiter son recul annuel à 7,14% sur l'ensemble de l'année 2020 particulièrement chaotique, l'indice phare du marché parisien repart de plus belle et poste tout bonnement sa meilleure performance semestrielle (+17,23%) depuis l'exceptionnelle deuxième partie de l'année 2009 (+25,3%, après quatre semestres consécutifs de recul).
Les prises de bénéfices intervenues ces derniers jours (-0,98% lundi et -0,91% ce mercredi, à 6.507,83 points) sur fond de regain de vigueur pandémique provoquée par le variant Delta ne suffisent donc pas à ternir la solide performance de l'indice tricolore, qui préserve les 6.500 points en clôture au terme d'une séance mouvementée. Dans des volumes nettement plus fournis que lors des séances précédentes, signe d'un rééquilibrage de portefeuille de la part des gérants, le CAC s'est montré nerveux, cédant jusqu'à 1,4% en fin de matinée, avant de revenir à moins de 0,3% de l'équilibre peu après l'ouverture à New York, puis de relâcher du lest.
Au moment de la clôture en Europe, les principaux indices de Wall Street évoluent en ordre dispersé (+0,4% pour le Dow Jones, +0,1% pour le S&P, -0,1% pour le Nasdaq) après la publication d'un indicateur mitigé sur le front de l'emploi. L'enquête ADP a de fait révélé une forte diminution des créations d'emplois dans le secteur privé aux Etats-Unis en juin, mais moins qu'anticipé (692.000 contre 600.000 selon le consensus des économistes interrogés par Reuters).
Toujours côté statistiques, les opérateurs ont pu prendre connaissance, en fin de matinée, de la première estimation de l'inflation en zone euro sur le mois de juin. Après avoir atteint la borne haute de l'objectif fixé par la BCE en mai (à 2,0%), celle-ci s'est légèrement repliée en juin, à 1,9% selon des chiffres d'Eurostat parus mercredi. Les investisseurs vont désormais se tourner le rapport officiel qui sera publié par le Bureau of Labor Statistics (BLS) ce vendredi.
L'automobile et le luxe délaissés
Côté valeurs à Paris, le compartiment automobile est en souffrance, tant du côté des constructeurs (-2,8% pour Renault, dont la nouvelle stratégie électrique n'a visiblement pas enflammé les investisseurs, et -1,5% pour Stellantis) que des équipementiers (-4,6% pour Valeo, -3,4% pour Plastic Omnium, -2,6% pour Faurecia et -2,2% pour Michelin). Les valeurs du luxe subissent de leur côté des prises de bénéfices après un parcours boursier impressionnant sur les six premiers mois de l'année (-2,3% pour Kering, -1,9% pour LVMH et l'Oréal), ce qui a sensiblement pesé sur la tendance.Le reste de la cote est animé par les (nombreux) changements de recommandations, qui se traduisent par des gains de 3% pour Sodexo et 0,6% pour Rémy Cointreau, ainsi que par plusieurs assemblées générales déterminantes. Chez Lagardère (-1,1%), la transformation du groupe en société anonyme, mettant fin au pouvoir absolu du gérant commandité Arnaud Lagardère qui devient PDG, a ainsi été actée dans la matinée. Du côté de Solutions 30, les actionnaires ont bien approuvé les comptes 2020 qu'EY avait refusé de certifier. Après avoir pris jusqu'à 16% dans la matinée, le titre décolle de 14%.
Dassault Aviation lâche pour sa part 2,6% après l'annonce par la Suisse du choix du F-35A Lightning II de l'américain Lockheed Martin comme avion de chasse de nouvelle génération, un contrat estimé à environ cinq milliards de francs suisses (4,5 milliards d'euros) pour lequel le Rafale était également en lice.