(BFM Bourse) - Plombé par le retour au premier plan des craintes sanitaires avec un nouveau confinement annoncé en Autriche, et pas exclu en Allemagne, l'indice vedette de la cote tricolore termine la semaine en repli de 0,42% mais s'accroche aux 7100 points.
Micro-événement sur le marché parisien: le CAC 40 vient de boucler dans le rouge... deux séances consécutives, ce qui ne lui était plus arrivé depuis celles du 18 et 19 octobre, soit tout pile un mois. Après avoir échoué la veille (-0,21%) à égaler la meilleure séquence haussière de son histoire (soit 16 hausses en 17 séances), l'indice phare de la Bourse de Paris était reparti plein d'entrain à la conquête de nouveaux sommets vendredi matin, inscrivant un nouveau pic absolu en début de matinée, avant d'accuser le coup à l'annonce d'un nouveau confinement général en Autriche.
Dans la foulée, le ministre de la Santé allemand Jens Spahn a également reconnu que la situation sanitaire outre-Rhin était si grave qu'il ne pouvait exclure un nouveau confinement, hypothèse toutefois rejetée par le ministre allemand des affaires étrangères dans l'après-midi. Les craintes que de nouvelles restrictions se multiplient en Europe pour endiguer une cinquième vague pandémique ont lourdement pesé sur le moral des investisseurs et le CAC a brusquement chuté de 1,2% "intraday" jusqu'à retomber sous le seuil des 7100 points à la mi-journée.
De nouveau aidé par Hermès ainsi que par son compartiment technologique, le principal échantillon de la cote tricolore a néanmoins limité son recul à -0,42% à 7.112,29 points en clôture, dans un volume d'échanges exceptionnellement élevé (plus de 6 milliards d'euros) en cette séance dite des "trois sorcières", traditionnellement marquée par un surcroît de volatilité en raison de l'expiration de toute une série de produits dérivés. Cette fin de semaine dans le rouge n'empêche pas le CAC d'enregistrer une 7e (!) progression hebdomadaire (+0,29%) d'affilée.
Nouvelle ouverture dans le désordre à Wall Street
La menace que fait de nouveau planer le Covid-19 dans plusieurs grands pays plombait également le moral des opérateurs américains. Les Etats-Unis sont en effet loin d'être épargnés avec 107.743 nouveaux cas de contamination liée au coronavirus recensés ce jeudi (pour plus de 1.200 décès supplémentaires), incitant la FDA à autoriser ce vendredi une dose de rappel pour tous les adultes vaccinés. Ce regain d'inquiétude sur le front sanitaire incite les investisseurs à se réfugier sur les actifs les plus sûrs, notamment les valeurs technologiques. Le Nasdaq gagne ainsi 0,6% quand le Dow Jones cède 0,5%.Hermès, Eurofins et la tech' soutiennent le CAC
Comme la veille à Paris, Hermès domine le palmarès de l'indice vedette de la cote tricolore avec une nouvelle flambée de 5,2% qui porte le titre à un énième sommet (1.675 euros à la clôture), sur fond de rumeurs d'inclusion dans l'EuroStoxx50. LVMH avance de 0,7% et continue aussi de voler de record en record. Porté par l'actualité sanitaire, le géant des analyses (y compris médicales) Eurofins Scientific a repris 2,1% - à noter également les fortes hausses de Sartorius Stedim Biotech (+3,8%) ou encore bioMérieux (+2,3%).
Le compartiment technologique a aussi contribué à limiter la casse, avec des gains de 2,2% pour Teleperformance, 1,4% pour Dassault Systèmes et 0,9% pour STMicro notamment. Schneider Electric (+1,1%) a également inscrit un nouveau plus haut, à plus de 90 milliards d'euros de capitalisation.
De l'autre côté, les valeurs qui avaient le plus souffert des premiers confinements sont de nouveau vendues, à l'instar de Renault (-3,9%), Stellantis (-2,5%) ou du secteur aéronautique (-3,4% pour Airbus, -2,7% pour Thales, -2,5% pour Safran). BNP Paribas (-3,1%) et Société Générale (-2,5%) ont pour leur part subi la baisse des rendements souverains, tandis que TotalEnergies a cédé 2,7%, alors que le géant de l'énergie met le frein aux acquisitions d'actifs renouvelables en raison de leur valorisation excessive.
Peu d'actualité propre aux entreprises sur le reste de la cote, où la tendance a aussi été dictée par l'actualité sur le front de la pandémie. Parmi les valeurs sanctionnées, figuraient sans surprise ADP (-6%), les foncières (-4% pour Klépierre, -3,4% pour URW), les spécialistes de la restauration collective (-4,3% pour Sodexo, -4% pour Elior) ou encore les équipementiers automobiles (-4,4% pour Faurecia, -3,2% pour Plastic Omnium). De son côté, Vallourec a rebondi nettement (+9,7%) au lendemain de sa chute de 15%.
Côté biotechs, Genfit a gagné 3,3% après avoir mis en lumière l'intérêt de ses biomarqueurs dans la détection de la NASH, ou maladie du foie gras, lors d'un congrès mondial consacré aux maladies du foie.
Enfin, le spécialiste breton des farines de haute qualité Paulic Meunerie a encore perdu 10% après avoir plongé de 18% jeudi, le marché digérant encore l'augmentation de capital annoncée jeudi soir - et donc vraisemblablement anticipée par certains acteurs sur le marché.
Le pétrole plonge, l'euro aussi
Au chapitre énergétique, les cours des références mondiales d'or noir reculaient vivement sous la pression du confinement annoncé en Autriche et craignant d'autres sont à venir, ce qui affecterait (de nouveau) la demande en hydrocarbures. En fin de journée, le baril de Brent chutait ainsi de 3,6% à 78,3 dollars, soit un creux depuis fin septembre dernier, quand celui de WTI recule de 3,8% à 5,4 dollars. Ces brusques chutes ont notamment affecté les parapétrolières (-4,6% pour Schlumberger et TechnipFMC).
Enfin, sur le Forex, la monnaie unique tombait à un nouveau creux depuis juillet 2020 alors que les cambistes s'inquiètent de la recrudescence des contaminations au Covid-19 en Europe et de la politique toujours très accommodante de la BCE. La présidente de l'autorité monétaire européenne Christine Lagarde a de fait réaffirmé dans la matinée que l'inflation dans la zone euro allait progressivement se dissiper et que la BCE ne devait donc pas resserrer sa politique monétaire car cela risquerait de compromettre la reprise économique. Peu avant 18h15, la monnaie unique lâchait 0,51% à 1,1316 dollar.