(BFM Bourse) - Prompts hier à s'affoler de tensions pas forcément nouvelles entre la Russie et l'Ukraine, les marchés semblent rassurés ce mardi par le retrait d'une partie des troupes déployées par Moscou à la frontière. Au lendemain d'un recul de 2,27%, le CAC 40 reprend 1,86%.
Après l'inflation et les banques centrales, ce sont désormais les mouvements de troupes sur le front russo-ukrainien qui dictent la tenue des marchés en ce début de semaine. Perturbées lundi par l'avertissement de la Maison Blanche d'une possible invasion imminente de l'Ukraine ""si Vladimir Poutine le décide", les Bourses mondiales se raccrochent ce mardi aux gestes diplomatiques de ce dernier, à qui le chancelier allemand Olaf Scholz rendait visite cet après-midi. L'annonce du retrait de troupes russes massées à la frontière ukrainienne constitue un "bon signe", a jugé mardi celui qui vient de succéder à Angela Merkel, convaincu que les efforts diplomatiques pour éviter un conflit sont loin d'être épuisés. Et ce signal a permis au CAC de reprendre 1,86% à 6.979,97 points ce mardi, dans un volume d'échanges cossu de 4,4 milliards d'euros.
Le président russe Vladimir Poutine a de son côté affirmé vouloir "continuer le travail en commun" avec les Occidentaux sur la sécurité européenne pour désamorcer la crise, se disant "prêts à aller sur le chemin de la négociation". "Voulons-nous (d'une guerre) ou pas? Bien sûr que non. C'est pour cela qu'on a avancé nos propositions pour un processus de négociations" a-t-il ajouté. Moscou a envoyé des signaux de sa volonté de dialoguer, mais nous ne constatons pour le moment "aucun signe de désescalade" sur le terrain avec le maintien des armements aux frontières avec l'Ukraine, nuance néanmoins secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg.
"Malgré les tensions croissantes, notre scénario principal prévoit toujours qu'une invasion militaire russe à grande échelle en Ukraine ne se produira pas", rappelle DWS. Certes, Vladimir Poutine a clairement préparé son pays à un possible conflit ces dernières années et l'une ou l'autre des parties en présence pourrait déclencher, même involontairement, un conflit aboutissant à une invasion à grande échelle de l'Ukraine, mais cette perspective demeure tout bien considéré la plus risquée pour tous, analyse la société de gestion d'actifs. "Pour le moment, nous nous attendons à ce que les actions diplomatiques se poursuivent et à des démarches concrètes afin de permettre à la Russie de faire marche arrière sans perdre la face".
Au rayon des statistiques économiques, les investisseurs ont pris connaissance d'une hausse plus prononcée que prévu des prix à la production en janvier aux États-Unis, à +9,7% en rythme annualisé selon le département du Travail quand les économistes interrogés une augmentation de 9,1%.
Également rassuré par les derniers développements sur le front ukrainiens, les indices new-yorkais affichent un probant rebond mardi matin à Wall Street, le Nasdaq reprenant notamment 2,1% à 17h55 (+1,4% pour le DJIA).
La marge de Michelin jugée décevante
Parmi les principales variations du moment sur le marché parisien, le tableau tend à s'inverser par rapport à celui de la veille avec des remontées marquées pour Renault (+5,5%), Stellantis (+4,1%) ou Alstom (+2%), qui figuraient parmi les plus forts replis lundi. BNP Paribas bondit de 2,9% également, tandis que le groupe pourrait céder sa banque privée en Espagne à Banca March, selon la publication économique Expansión.
Hermès interrompt avec panache (+5,4%) son importante séquence baissière, tandis que LVMH reprend 3,1%.
D'un point de vue fondamental, les publications du jour ne sont pas particulièrement bien accueillies. Le cours de Michelin recule de 3,5% tandis que le pneumaticien fait part de revenus supérieurs aux attentes et dit s'attendre à ce que son bénéfice net dépasse, en 2022, son niveau pré-pandémie, mais son taux de marge opérationnelle a quelque peu déçu les opérateurs.
De même, les perspectives de progression régulière des résultats d'Engie ne permettent pas au titre de faire mieux qu'un repli de 0,5%. Capgemini lâche pour sa part 3,4% malgré une marge opérationnelle dépassant les attentes, atteignant un taux de 12,9% du chiffre d'affaires, encore au-dessus de l'objectif de 12,7% qui avait pourtant été relevé par rapport au début d'année.
ID Logistics (+8,8%) domine les débats sur le SRD au lendemain de l'annonce du rachat de Kane Logistics, une opération saluée par les analystes. Spie avance de 4,6% après la confirmation de l'entrée du fonds Amber à son capital.
Les signes de détente sur le front ukrainien entraînent un net repli des cours pétroliers, à 93 dollars le baril de Brent (-3,6%). Sur le marché des changes, l'euro retrouve des couleurs à 1,1363 dollar (+0,52%) à 18h.