(BFM Bourse) - Toujours préoccupée par la propagation du coronavirus en Chine, la Bourse de Paris amplifie son recul hebdomadaire avec un nouveau recul de 0,65% en clôture. Pour la première fois en 2020, l'indice phare termine sous le seuil des 6.000 points.
La Bourse de Paris a échoué à se maintenir au seuil des 6.000 points, malgré une tentative en ce sens à la mi-séance. En début d'après-midi le CAC 40 est repassé dans le rouge et a ensuite creusé ses pertes pour terminer en recul de 0,65% à 5.971,79 points, dans un volume d'échanges plutôt fourni d'environ 3,9 milliards d'euros. La propagation du coronavirus -avec de premiers cas détectés aux États-Unis, au Vietnam, en Arabie saoudite et qu'un fort soupçon d'infection plane sur trois personnes traitées en Ecosse- préoccupent toujours les investisseurs en raison des éventuelles retombées pour l'économie.
"Le marché amplifie sa baisse par rapport à hier mais cela reste dans des amplitudes modérées, il n'y a pas de panique alors que l'on sentait que les places asiatiques étaient beaucoup plus fébriles ce matin", a souligné auprès de l'AFP Daniel Larrouturou, gérant actions chez Dôm Finance. La Bourse de Shanghai perdait en effet jusqu'à 3%. Selon un dernier bilan fourni par les autorités chinoises, le virus a désormais contaminé plus de 570 personnes et fait 17 morts, toutes les personnes décédées ayant succombé à Wuhan ou dans sa province, le Hubei.
Alors que Donald Trump menaçait hier l'Europe de nouveaux droits de douane sur les automobiles exportées vers les Etats-Unis, le président américain s'est de son côté montré plus ouvert sur le sujet de la taxe que l'Europe souhaite appliquer aux géants du numérique, un accord posant les bases de futures négociations ayant été atteint." C'est une bonne nouvelle, car elle réduit le risque de sanctions américaines et ouvre la perspective d'une solution internationale sur la fiscalité numérique", s'est félicité le ministre de l'Economie Bruno Le Maire.
Wall Street dans le rouge
Après avoir bouclé la séance de mercredi sans direction franche, Wall Street a ouvert dans le rouge jeudi, les investisseurs restant sur leurs gardes face aux craintes d'épidémie et n'étant pas convaincus par la nouvelle salve de résultats d'entreprises contrastés, notamment de la part de Procter & Gamble et d'American Airlines. À 18h20, le Dow lâche 0,46%, le S&P recule de 0,26% alors que le Nasdaq parvient à limiter son repli (-0,09%).STMicro poursuit sur sa lancée de 2019
Au sein de l'indice phare, STMicroelectronics (déjà plus forte hausse de 2019) fait toujours la course en tête. L'action a gagné 6,5% après des résultats annuels supérieurs aux attentes. Et emmène d'ailleurs dans son sillage Soitec (+4,7%), qui avait été sanctionné la veille de 15,5% pour avoir signalé que sa croissance devrait ralentir en 2020-2021.La légère progression du chiffre d'affaires de Getlink (+1,5%) a été bien accueillie, la performance de l'opérateur du tunnel sous la Manche apparaissant plutôt rassurante alors que l'exercice a été marqué par les incertitudes autour du Brexit.
A contrario, Renault a chuté de 5,1% après une retentissante dégradation des analystes de Citi. Le bureau d'études juge que le groupe tricolore pourrait bientôt devoir procéder à une augmentation de capital, or l'extrême faiblesse de sa valorisation rend l'opération très délicate. À défaut, Renault pourrait être amené à vendre ses parts dans Nissan, estime Citi.
Les secteurs du luxe (-3,2% pour Kering, -2,7% pour LVMH, -1% pour Hermès) ou de l'hôtellerie (-2,2% sur Accor) ont continué à souffrir des craintes sanitaires en Chine. De l'autre côté du palmarès, outre STMicro, Engie et Safran (+1,3%) ont aussi avancé.
Les tarifs pétroliers reculent nettement pour les mêmes raisons et sur fond de craintes de surplus d'offre, soit -2,26% à 61,78 dollars pour le baril de Brent et -2,47% à 55,34 dollars pour le baril de WTI.
Sur le forex, la monnaie unique reculait nettement face au billet vert (-0,44% à 1,1042).