(BFM Bourse) - En repli de 1,6% à la mi-journée en raison des incertitudes politiques aux États-Unis et des tensions commerciales persistantes, le baromètre parisien est parvenu à limiter son repli à seulement 0,79% en clôture, le président américain ayant (encore) évoqué la possibilité de conclure un accord avec la Chine "plus tôt que prévu"...

Les marchés détestent l'incertitude et l'ont de nouveau prouvé au cours de la matinée, le CAC 40 affichant un repli de 1,6% à la mi-séance, en réaction aux incertitudes politiques qui prennent une toute autre ampleur aux États-Unis. Les démocrates ont en effet lancé, mardi, la première étape d'une mise en accusation solennelle de Donald Trump, soupçonné d'avoir demandé au président ukrainien d'enquêter sur son rival politique Joe Biden. Si sa destitution reste improbable au vu de la configuration actuelle du Sénat à majorité républicaine, les "bookmakers" américains estiment tout de même à 40% la probabilité d'un "impeachment" (mise en accusation).

Si le CAC 40 est finalement parvenu à limiter ses pertes en clôture à 0,79% (dans un volume d'échanges moyen de 3,4 milliards d'euros), l'indice parisien le doit à... Donald Trump et la crédulité des investisseurs. Le président américain, qui a fait des performances boursières un baromètre de sa politique, a en effet annoncé dans l'après-midi qu'un accord commercial pourrait être conclu "plus tôt que les observateurs ne le pensent", après avoir fustigé la veille les pratiques commerciales chinoises "inéquitables". Les indices américains sont immédiatement revenus en territoire positif après cette déclaration, le S&P progressant de 0,2%, le Dow de 0,6%. "De grands enfants..." conclut un trader, en référence à la propension des opérateurs (ou peut-être des algorithmes) à se précipiter ainsi dans la direction indiquée par le président des Etats-Unis.

Outre-Manche, le feuilleton du Brexit s'éternise. Les députés britanniques ont fait leur rentrée parlementaire au lendemain de l'arrêt historique de la Cour suprême qui a jugé "illégale" la décision du Premier ministre Boris Johnson de suspendre le Parlement à l'approche du Brexit. Ils sont majoritairement opposés à un divorce brutal avec l'UE, scénario envisagé par Boris Johnson, qui n'a plus de majorité mais garde la ferme intention de mener le Brexit à son terme d'ici le 31 octobre quoi qu'il en coûte à son pays.

Côté statistiques, l'indice de confiance des ménages en France a continué de s'améliorer en septembre, atteignant son plus haut niveau depuis janvier 2018 d'après l'Insee.

EDF sanctionné, Genomic Vision décolle

Au sein de l'indice phare où aucune des 40 valeurs n'était dans le vert à la mi-journée, certaines comme ArcelorMittal (+2,8%) ou Airbus (+1,7%) ont profité en fin de séance de la "détente" commerciale. EssilorLuxxotica (-2,9%), Danone (-2,6%) et LVMH (-2,4%) signent les plus mauvaises performances.

Bonne nouvelle sur le compartiment biotech au sein duquel Genomic Vision a amplifié son rebond entamé il y a deux mois avec un bond de 18% en clôture en réaction à l'annonce de l'acquisition par le National Institute of Health de sa solution de peignage moléculaire.

Enfin, Casino a fini quasi-stable (-0,1%), alors que selon Le Figaro, la direction de Rallye recevait ses créanciers à Paris pour leur présenter un projet de remboursement de l'intégralité de sa dette... en dix ans.

Sur le marché pétrolier, donc, les craintes que font peser les tensions commerciales sur la demande de brut, associées à une hausse des stocks US, ont entraîné un recul des principaux barils, de 2% chacun, le Brent s'échangeant à 61,82 dollars contre 56,12 euros pour le "light sweet crude" texan. Les deux références mondiales ont déjà effacé leurs gains consécutifs au choc pétrolier.

L'euro lâche encore beaucoup de lest (-0,65%) face au billet vert, à 1,0946 dollar vers 18h30.