(BFM Bourse) - Allergique à la baisse depuis son creux du 19 juillet dernier (16 hausses sur les dernières 19 séances), le CAC 40 n'est plus qu'à quelques encablures de son record absolu, et termine la séance à 40 points de son sommet historique en clôture.
À 1,83% en fin de semaine dernière, à 1,27% ce mercredi en clôture, et désormais à moins de 1% (0,89%), le record absolu touché en séance le 4 septembre 2000, à 6.944,66 points ne cesse de se rapprocher pour l'échantillon principal du marché parisien, qui gagne encore 0,43% à 6.888 points ce jeudi, dans un marché toujours déserté. Le CAC 40 boucle même la séance à 0,57% (soit 40 points) de son record historique en clôture, enregistré lors de la même séance il y a près de 21 ans.
Le retournement complet de la psychologie du marché, en l'espace de moins d'un mois, a tout de même de quoi laisser les observateurs incrédules. Le 19 juillet dernier, patatras : le CAC 40 subissait sa plus forte chute de l'année (-2,54%) face à la propagation du variant Delra, les investisseurs craignent qu'une prolongation des mesures de lutte contre la pandémie ne réduise le rythme de la reprise économique. Depuis se sont donc maintenant écoulées 18 séances de Bourse précisément et le marché parisien a progressé au cours de... 15 d'entre elles, accumulant un gain de 10,1% de son creux du 19 juillet.
On dirait presque que le monde a déjà gagné la bataille face au coronavirus et son redoutable variant Delta, ce qui est bien évidemment loin d'être le cas en réalité avec une situation dramatique dans nombre de pays et territoires, y compris parmi les économies les plus avancées a priori les mieux loties du point de vue sanitaire. Toutefois, la vaccination apparaît bel et bien tenir ses promesses, réduisant très fortement le risque de formes graves et de décès. Et d'un point de vue purement matériel, une saison étincelante de résultats a démontré que non seulement les résultats des entreprises s'était redressés plus vite que prévu, mais que la visibilité apparaissait suffisante pour leur permettre de relever leurs projections annuelles dans de nombreux cas.
L'équation semble par ailleurs se simplifier du côté des banques centrales, les derniers chiffres sur l'inflation pour le mois de juillet (publiés ce mercredi) accréditant le scénario d'un pic transitoire de hausse des prix vendu par la Fed et la BCE au marché depuis des mois. Les grands argentiers retrouvent ainsi une grande latitude vis-à-vis de leur politique monétaire, alors qu'une accélération de l'inflation en juillet les aurait probablement contraints à précipiter la réduction de leur soutien.
Cela explique que ce mois d'août (statistiquement une période peu propice aux actions) se place pour l'instant sous le signe d'une inattendue sérénité - même si le creux estival se fait ressentir au niveau de l'actualité, particulièrement atone.
Il y a en effet très peu de mouvement à signaler parmi les valeurs tricolores. Plusieurs d'entre elles profitent néanmoins du rallye en cours pour atteindre de nouveaux sommets historiques, ce qui est notamment le cas de Stellantis (+2,6%), LVMH (+1%), L'Oréal (+0,9%) ou encore Kering (+0,5%). À plus de 99 milliards d'euros de valorisation en clôture, ce dernier pourrait ne pas tarder à rejoindre les autres géants du luxe dans le club relativement fermé à Paris des groupes valorisés plus de 100 milliards. Atos affiche la plus forte baisse de l'échantillon principal mais celle-ci reste limitée à -1,2%.
En dehors de l'échantillon principal, désormais, TechnipFMC grappille 0,1% à l'annonce d'un investissement dans le norvégien Loke, en vue de se positionner sur le processus d'attribution de licences d'exploitation de minerais de fonds marins attendu d'ici 2023 en Norvège, et Accor grignote 0,2%, porté par un relèvement de recommandation de Citigroup à l'achat. Ces deux valeurs ont largement réduit leur avance par rapport à ce jeudi matin.
Peu de changement à signaler sur le marché des changes avec une parité euro/dollar de 1,1735 (-0,07%), et les variations ne sont pas plus impressionnantes du côté du pétrole, où le baril de Brent cède 0,1% à 71,4 dollars (-0,1% aussi pour le baril de WTI, à 69,1 dollars).