(BFM Bourse) - Pour la première fois depuis le 11 mars, le marché parisien a clôturé lundi sur une variation inférieure à 1%, en l'occurrence un gain de 0,62%. Mais ce score final masque une volatilité encore relativement importante en séance, et de gros écarts au sein du CAC 40 entre Total en forte hausse malgré la chute du pétrole et Airbus en décrochage de 10%.
Après plusieurs semaines éprouvantes, le CAC 40 affiche une certaine accalmie lundi, en clôture tout du moins avec un gain de 0,62% -loin des montagnes russes traversées depuis fin février- à 4.378,51 points, dans un volume d'échanges également en voie de normalisation (3,374 milliards d'euros). Pour autant, la volatilité est restée de mise une bonne partie de la journée. En effet, quelques minutes après une ouverture en légère progression, le baromètre parisien s'est enfoncé dans le rouge, allant jusqu'à céder... 3,1% au plus bas de la matinée. L'indice a ensuite progressivement effacé ces pertes, repassant donc en fin de journée dans le vert, soutenu par l'avancée de Wall Street. Au moment de la clôture européenne, la hausse des principaux indices américains atteignait environ 2%, après une semaine au cours de laquelle le Dow Jones s'est adjugé 17,6% - son plus gros gain hebdomadaire depuis 1931.
Pour faire face aux répercussions économiques de la crise sanitaire en cours, les banques centrales et les Etats "ont annoncé des plans d'une ampleur sans commune mesure", a rappelé John Plassard. Donald Trump a promulgué vendredi le plan de relance de 2.200 milliards de dollars -le plus vaste ensemble de mesures jamais adopté aux Etats-Unis- pour tenter d'éviter un plongeon de l'économie américaine dans une récession durable. Les 27 pays de l'Union européenne peinent en revanche à s'entendre sur une riposte financière commune....
Le palmarès des principales hausses sur la cote parisienne a largement fait place à des titres réputés de qualité, à l'image de l'incontournable Air Liquide (qui a repris 5,3%, après avoir perdu 32% depuis un nouveau pic historique en février), Argan (+4,7%), Sanofi (+4,6% après le début des essais d'un anti-inflammatoire contre le Covid-19) ou Sartorius Stedim biotech (+4,5%).
Dans un contexte favorisant la pratique du jeu vidéo (même l'OMS vous le conseille) Ubisoft a pris 3,9% (Atari +3%).
Total a en outre étonnamment dominé le palmarès (+6,4%), le géant pétrolier faisant fi du nouveau net reflux des cours de l'or noir (-5,76% à 20,27 dollars le baril de WTI, -7,01% à 25,97 dollars pour le Brent), dans un marché mondial qui se désagrège sur fond de déséquilibre croissant et persistant entre l'offre et la demande.
En revanche les secteurs aéronautique, automobile et bancaire ont encore du mal à retrouver les faveurs des investisseurs. En témoigne la chute de 10,7% de Natixis, sur qui planent toujours les questions autour de sa filiale de gestion britannique H2O ou le nouveau recul de 10,6% d'Airbus. Le secteur automobile a subi la révision en forte baisse par l'agence de notation Moody's de ses prévisions de ventes mondiales de voitures en raison de la pandémie, ciblant désormais une chute de 14% du marché cette année. Renault a lâché 4,5% et Peugeot 2,5%, Valeo -6,4% et Plastic Omnium 5,75%, quand Faurecia et Michelin sont parvenus à clôturer en légère hausse.
Sur le marché des changes (forex), la monnaie unique se replie de nouveau brutalement face au billet vert (-1,1% à 1,1016 dollar).