(BFM Bourse) - Les secteurs les plus exposés à la vigueur du cycle économique ont continué à mener la danse mercredi à Paris, à l'image de l'automobile, tandis que Carrefour a été dopé par le retour de la rumeur Auchan. Le CAC 40 a ainsi enregistré mercredi sa troisième hausse en autant de séances depuis le début du millésime boursier 2022.
Hésitant à l'ouverture après deux nouveaux records historiques en autant de séances en 2022, le marché parisien n'a pas tardé à reprendre son ascension. Au lendemain du franchissement d'un nouveau jalon inédit, celui des 7300 points, l'indice CAC 40 a encore progressé de 0,81% mercredi, pour finir à un nouveau sommet de 7.376,37 points (en séance 7.384,86 points). Entre la flambée inédite des contaminations accompagnées de nouvelles restrictions et l'idée que la contagiosité exceptionnelle d'Omicron (fort heureusement moins dangereux que les souches précédentes) puisse conduire à la fin de l'épidémie dans les mois qui viennent, les investisseurs parisiens confirment qu'ils ont choisi leur camp, misant clairement sur le fait que le nouveau variant n'entravera pas la reprise économique.
L'ampleur de la hausse était certes un peu plus mesurée que celle (+1,39%) de la veille alors que la perspective d'un resserrement monétaire occupait de nouveau les esprits des opérateurs. Outre-Atlantique d'ailleurs les indices évoluaient en ordre dispersé, dans l'attente de la publication du procès-verbal de la dernière réunion de la Fed. Le mois dernier, la banque centrale avait ouvert la voie à plusieurs relèvements de taux dans l'année. Les experts de Saxo Bank s'attendent à ce que les membres du comité de politique monétaire de la Fed "fassent part de leurs inquiétudes pesant sur la trajectoire de l'inflation, ce qui pourrait indiquer un rythme de durcissement de la politique monétaire plus rapide qu'initialement anticipé".
Ces anticipations se sont traduites par une brusque remontée des rendements souverains, provoquant une rotation sectorielle au détriment des valeurs de croissance : comme la veille, le Nasdaq Composite, perdant près de 1% au moment de la clôture européenne, en était particulièrement affecté.
Renault en tête du palmarès
Comme la veille, ce sont donc les valeurs les plus sensibles à la reprise économique qui ont tiré la hausse du CAC 40, Renault (+5,3%) en tête sur fond de signaux évoquant une résorption progressive de la pénurie de semi-conducteurs. Dans l'automobile toujours, Stellantis a grimpé de 3,9% après l'annonce d'une série d'accords avec Amazon. Entre les deux, Carrefour (+5,1%) s'est hissé sur la deuxième marche du podium du jour, alors que Bloomberg a relancé la spéculation sur un rapprochement avec Auchan.
Kering (+3%), Alstom et Worldline (+2,9% chacun) ou encore Unibail-RW (+2,6%) et ArcelorMittal (+2,3%) ont été aussi très recherchés. Au sein du compartiment bancaire Société Générale et Crédit Agricole ont encore gagné près de 1%, continuant à profiter de la remontée des taux d'intérêt des emprunts d'Etat (BNP Paribas restant un peu en arrière).
Parmi les dossiers moins connus, Roctool a bondi de 22,3% après l'annonce du lancement par Décathlon cette année d'une série de casques fabriqués avec sa technologie de chauffage et de refroidissement ("Heat & Cool") de moules de pièces plastiques - permettant de diminuer la quantité de plastique utilisée sans sacrifier aux caractéristiques de solidité. Le spécialiste des chariots de manutention autonome Balyo a lui signé un partenariat commercial et stratégique avec Bolloré Logistics, à qui il va livrer un premier robot dans son entrepôt dédié aux solutions innovantes à Singapour avant une possible montée en puissance dans la région Asie-Pacifique. Le titre a ainsi accentué son rebond (+10,4%).
Ayant à peine marqué une pause en matinée, après avoir atteint la veille des plus hauts d'un mois et demi après la décision de l'Opep+ de s'en tenir à son quota d'une augmentation de l'offre de brut limitée à 400.000 barils par jour en février, les cours pétroliers poursuivaient leur ascension. Le baril de Brent prenait en fin de journée 1,52% à 81,22 dollars et celui de WTI gagnait 1,68% à 78,30 dollars.
Sur le marché des changes, enfin, l'euro reprenait (enfin) 0,35% à 1,1327 dollar. Parmi les crypto-devises, le Bitcoin restait cantonné sous 47.000 dollars à 46.591 dollars vers 17h30.