(BFM Bourse) - Tandis que les investisseurs adressent leur satisfecit aux résultats publiés par Bic, Scor ou Sanofi, l'indice phare parisien s'engage dans une nouvelle tentative de franchissement des 6.300 points. Le CAC 40 avait touché cette barre symbolique en début de semaine dernière pour la première fois depuis 2000, sans toutefois réussir à s'y maintenir.
Le CAC 40 va-t-il cette fois transformer l'essai ? Le principal baromètre du marché parisien revient mercredi au contact des 6.300 points, seuil symbolique qu'il avait brièvement atteint lundi 19 avril pour la première fois depuis le 6 novembre 2000, mais sans parvenir à s'y maintenir en clôture. Soutenu par une nouvelle salve de publications, le CAC 40 enregistre à la mi-séance 0,55% de gains, parvenant ainsi à 6.308,40 points. Mais la faiblesse des volumes d'échanges (700 millions d'euros à 12h20) laisse transparaître une certaine réserve, les investisseurs attendant de prendre connaissance des dernières décisions de la banque centrale des Etats-Unis, la Fed, avant d'adapter leurs positions.
L'enjeu de l'exercice ne repose pas dans la décision elle-même, puisque le consensus anticipe un maintien du statu quo sur les taux à ce stade, mais dans les indications que livrera éventuellement Jerome Powell quant à la politique à venir. Un changement de ton est peu probable: il n’y a aucune urgence à normaliser la politique monétaire américaine, comme le souligne Franck Dixmier, responsable mondial de la gestion obligataire d'AllianzGI. "Dans un contexte de perspectives de reprise forte mêlées à de persistantes fragilités, notamment sur le plan sanitaire, la Fed sera pragmatique et gardera les yeux rivés sur les chiffres de l’emploi et de l’inflation", assure le spécialiste.
Une approche qui apparaît rassurante pour les investisseurs, mais qui n'est pas dénuée de risques. Par définition, plus le temps passe et plus le du point d’inflexion de la politique monétaire se rapproche. Or, le timing de l'annonce puis de la mise en place du tapering [la diminution graduelle du soutien monétaire via les rachats de titres sur le marché par l'institution] est clé pour les marchés. Et "plus la Fed attendra, plus les risques d’accident seront importants", conclut Franck Dixmier.
Nouveau plan de relance aux Etats-Unis
L'ancien avocat et banquier d'affaires Jerome Powell (entré dans la quatrième et dernière année de son mandat actuel de président) devrait parvenir cette fois encore à accomplir l'exercice sans déstabiliser les marchés - même si c'est justement ce que lui reprochent certains observateurs. A l'image de l'ex patron de Pimco Mohamed El-Erian, qui estime que Powell a trop tendance à suivre les marchés quand il faudrait leur donner le tempo.
Précédant l'intervention de la Fed, les investisseurs suivront également la présentation par le président des Etats-Unis du deuxième volet de son plan de relance, au nom évocateur d'"American Families Plan" doté d'un millier de milliards de dollars...
Les bénéfices de Sanofi progressent
En attendant, les opérateurs se laissent convaincre par une nouvelle salve de résultats d'entreprises dans la droite ligne de ce qu'on a constaté depuis le début de cette saison de publications: globalement nettement plus solides que les attentes des analystes (trop frileux?). Au sein du CAC 40, Sanofi s'illustre avec un gain de 2% après avoir fait état d'une progression à deux chiffres de son bénéfice net par action sur les trois premiers mois. BNP Paribas ne publiera que vendredi (et Société Générale et Crédit Agricole seulement en fin de semaine prochaine), mais les résultats annoncés par leurs homologues européennes Deutsche Bank et Santander laissent penser qu'ils seront également soutenus: d'où un bond de 2,4% pour Société Générale et de 2,1% pour BNP (Crédit Agricole se contentant de +1,4%). Dassault Systèmes prend de son côté 0,55% après avoir, comme toujours, présenté un ensemble touffus d'indicateurs en version IFRS et non-IFRS, témoignant dans l'ensemble d'une amélioration des marges et d'un bond des flux de trésorerie.
Le dynamisme impressionnant de ventes de Bic au premier trimestre, qui s'accompagne d'une amélioration encore plus spectaculaire des résultats grâce aux efforts sur les coûts notamment, entraîne une envolée de près de 10% du titre, décidément bien mieux orienté depuis le début de 2021 qu'il ne l'avait été au cours des cinq précédents exercices. Très bon accueil également pour les trimestriels de Wavestone (+5,6%), SMCP (+5,4%), Manitou (+4,25%), Coface (+2,9%), Sopra Steria (+2,9% aussi), Séché Environnement (+2,3%), etc.
L'investissement d'Eutelsat dans OneWeb accueilli froidement
Eurofins, qui signale un dépassement de plus en plus probable de ses objectifs initiaux pour 2021 au terme d'un trimestre toujours dopé par la demande de produits liés au Covid, reste pour sa part stable, tandis que la croissance de seulement 1% dévoilée par Cegedim entraîne un repli de 1,45%.
Le projet d'Eutelsat (-2,2%) d'investir 550 millions de dollars dans OneWeb, aux côtés du gouvernement britannique et de Bharti Global, pèse sur le titre.
Parmi les autres actifs, les cours pétroliers s'orientent en petite hause à 66,01 dollars pour le Brent (+0,21%) et 63,09 dollars (+0,24%) pour le WTI texan. Sur le marché des changes, le dollar poursuit son rebond de la veille, entraînant un repli de 0,18% de l'euro à 1,2069 dollar.