(BFM Bourse) - Alors que le rythme des publications trimestrielles va nettement s'accélérer à compter de ce mardi, les investisseurs ont fait preuve d'une certaine retenue ce mercredi. Le CAC 40 enchaîne une 5e séance consécutive de hausse, à un sommet depuis novembre 2000 en clôture, sans toutefois confirmer le franchissement des 6300 points.
Les jours passent et les records se succèdent sur le marché parisien, au risque de donner un léger coup de vieux aux opérateurs historiques. Il faut de fait remonter au 16 novembre 2000 (soit une semaine après le scrutin présidentiel opposant George W. Bush et Al Gore, alors que l'issue de ce dernier demeurait incertain compte tenu de l'écart infime entre les deux candidats en Floride) pour trouver trace d'un CAC 40 à un tel niveau. La barre de 6300 points, à un cheveu de laquelle l'indice phare parisien s'était arrêté vendredi, a enfin été touchée ce lundi matin, avant d'être de nouveau testée plusieurs fois au cours de l'après-midi dans le sillage du léger reflux des indices new-yorkais après de nouveaux sommets (pour le Dow Jones et le S&P 500) vendredi en clôture. Ces derniers lâchent entre 0,5% (Dow) et 1,3% (Nasdaq) peu après 18h, l'indice technologique étant notamment affecté par les nouvelles tensions sur les rendements souverains.
Le baromètre du marché parisien a finalement échoué à préserver ce seuil en raison d'un net reflux en toute fin d'une séance calme terminée sur une légère hausse de 0,15% à 6.296,69 points, dans un volume de transactions limité à 2,65 milliards d'euros, signe de la prudence qui règne avant une grosse salve de résultats trimestriels (ceux de Kering, L'Oréal, Danone, Atos, Vallourec et Plastic Omnium sont attendus dès demain).
Les résultats trimestriels au soutien
Les facteurs de soutien qui ont porté le marché parisien sans discontinuer ces trois dernières semaines (prolongeant le mouvement entamé, il y a près de six mois, avec les résultats positifs des premiers vaccins) sont toujours présents. Même si le niveau de valorisation des entreprises cotées ne manque pas d'interroger, le démarrage canon de la saison des publications trimestrielles apparaît largement justifier l'optimisme ambiant."Les attentes bénéficiaires sont effectivement élevées, mais nous pensons qu’elles pourraient être dépassées, à l’instar de ce qui s’est passé ces derniers jours", rappelait récemment Frédéric Rollin, conseiller en stratégie d’investissement. De fait à l'échelon de la France, des fleurons tels que LVMH et Teleperformance ont largement dépassé les anticipations au titre du premier trimestre 2021, dépassant même le niveau d'activité d'avant la pandémie. Le spécialiste est donc d'avis de laisser le rebond se poursuivre, en continuant à surpondérer les actions. L’économie mondiale enregistre un rebond sans précédent. Les mesures de relance et l’accélération des campagnes vaccinales dans le monde entier encouragent les investisseurs à orienter une part plus importante de leurs actifs vers les actions au détriment des obligations.
"Les premiers résultats des entreprises semblent bien vérifier le très fort rebond attendu des bénéfices au premier trimestre comparé à l’année dernière", abonde Sebastian Paris-Horvitz, nouveau directeur de la recherche de La Banque Postale Asset Management. "Ceci est de bonne augure pour soutenir encore le marché et alimenter de prévisions solides pour la plupart des économies développées, notamment américaine. Ceci est d’autant plus favorable, que les taux longs ont reculé outre-Atlantique, avec le marché obligataire toujours "prisonnier" des banques centrales et leur tentative de maintenir les taux réels très déprimés pour encore un temps". Par ailleurs, observe-t-il "dans la dynamique de reprise américaine et les résultats des banques, on voit le comportement des entreprises et des ménages qui semblent utiliser l’amélioration de leur situation financière apportée par la reprise et les aides gouvernementales pour réduire leur utilisation du crédit bancaire". Un facteur positif pour le futur, puisque ces acteurs économiques gardent ainsi une capacité d'endettement supplémentaire.
Un marché exigeant sanctionne la publication de Faurecia
En attendant une nouvelle salve de publications dans la semaine et, du point de vue macro-économique, la réunion de la BCE jeudi prochain, le rythme des annonces connaît cependant une accalmie en ce début de semaine. Principale capitalisation à l'ordre du jour, Faurecia a livré des résultats intrinsèquement remarquables pour le premier trimestre, mais sans doute déjà intégrés : le titre recule de près de 3,8%, gommant ainsi sa surperformance au cours de la semaine écoulée (Faurecia avait progressé deux fois plus vite que le CAC). S'il a fait état d'une croissance organique de 12% de ses revenus sur un an, l'équipementier n'a pas renoué avec son niveau d'activité pré-Covid, ses ventes ayant subi une contraction de 20% sur le premier trimestre 2020.Au sein de l'indice phare, la meilleure performance du jour est pour URW (+2,1%), tandis que Vinci (+1,6%) et Carrefour (+1,5%) avancent aussi dans un environnement favorable aux valeurs cycliques. De l'autre coté, STMicro lâche notamment 2,4%, tandis que LVMH met un terme à sa série de 10 hausses consécutives (!) avec un repli de 0,8%.
Le secteur de la santé est à l'honneur une fois encore, avec un gain de près de 2% pour Korian tandis que le groupe a racheté un spécialiste allemand des soins intensifs, Intensivpflegedienst Lebenswert (IPDL), implantée actuellement en Bade-Wurtemberg et Bavière et qui connaît un développement significatif. Son fondateur Rudolf Wiedmann continuera de diriger cette activité au sein de Korian Allemagne. Pas de mention du prix toutefois. Par ailleurs le géant Sanofi profite de l'enregistrement d'une nouvelle indication en Europe pour son anticancéreux Sarclisa (isatuximab), et avance de 1,4%.
Sans actualité spécifique ce jour, mais plutôt dans la continuation d'un rebond à l'échelle des dernières séances, nombre de small caps inscrivent de fortes performances à commencer par Biophytis (+11,1%), Mauna Kea Technologies (+6,5%), qui publiera jeudi ses résultats annuels ainsi que son chiffre d'affaires trimestriel, Navya (+5,4%) ou encore Graines Voltz (+3,8%).