(BFM Bourse) - L'indice parisien abandonne du terrain à la mi-séance de ce lundi 27 janvier. Les craintes sur la tech américaine causées par la start-up d'IA chinoise Deepseek se propagent à Schneider Electric et Legrand, amenant le CAC 40 à se replier.
La fin de série se profile pour le CAC 40. Après avoir signé neuf séances de hausses consécutives, l'indice parisien évolue en baisse ce lundi 27 janvier, reculant de 0,66% à 7.875,52 points.
Si la Bourse de Paris passe un lundi maussade, cela devrait être bien pire du côté de Wall Street, cet après-midi. Le contrat à terme sur le Nasdaq 100 chute de 4%, celui sur le S&P 500 de 2,3%. Nvidia est au tapis dans les échanges de préouverture, avec une baisse de 12% qui reviendrait à effacer plus de 420 milliards de dollars de capitalisation boursière en une séance. Broadcom plonge de 13,8%.
Ce vent glacial qui souffle sur la tech est dû aux nombreux articles parus ce week-end qui soulignent les prouesses de la jeune pousse chinoise Deepseek. Cette jeune entreprise développe un modèle de langage, un assistant d'intelligence artificielle (IA), comparable au célèbre ChatGPT d'OpenAI. Deepseek a lancé son modèle phare V3 en décembre en Chine, avant de présenter R1, un modèle spécialisé dans la résolution de problèmes complexes, le 20 janvier.
Le coût de fonctionnement de ces modèles serait bien moindre que ceux des grands groupes américains.
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Nvidia et Schneider dans le dur
L'application Deepseek a, d'ailleurs, ravi ce week-end à ChatGPT son statut d'application la plus téléchargée depuis l'App Store. S'il est trop tôt pour savoir si Deepseek constitue un changement de paradigme dans l'IA, le marché se montre donc craintif.
"Deepseek a construit un modèle en utilisant des puces à capacité réduite de Nvidia, ce qui est impressionnant et provoque donc une grande agitation pour les valeurs technologiques américaines avec une pression massive sur le Nasdaq ce matin", observe Dan Ives de Wedbush.
"La question de la capacité des grands groupes technologiques à rentabiliser les gigantesques investissements semble soudain se poser aux marchés, dans un environnement hautement concurrentiel comme le montrent les performances des intelligences artificielles chinoises", explique de son côté Alexandre Baradez, analyste de marché chez IG.
"Le problème est que l'industrie de l'IA est embryonnaire. Il est pratiquement impossible de savoir comment elle se développera ou quelle sera la concurrence à laquelle les gagnants actuels devront faire face, même si l'on croit fermement à son potentiel pour stimuler la productivité à l'avenir. L'ascension fulgurante de Deepseek nous le rappelle", explique Jim Reid de Deutsche Bank.
Ces craintes sur l'IA se propagent à certaines valeurs de la place parisienne. En particulier, celles exposées à cette thématique via leur exposition aux datacenters. Schneider Electric plonge ainsi de 10,3% tandis que Legrand décroche de 7,8%. Les deux sociétés développent différents produis et services pour les data centers. Soitec, également exposé aux centres de données, perd 5,4%.
Bureau Veritas abandonne 2,6% après avoir annoncé que ses discussions avec son rival suisse SGS en vue d'un potentiel rapprochement n'avaient pas abouti.
Société Générale gagne 1,36%, soutenu par un relèvement de recommandation à "surpondérer" de la part de Barclays.
Vivendi prend 4,7% tiré par la hausse d'Universal Music Group, dont il détient toujours un peu moins de 10%. La maison de disques prend 6% après avoir annoncé un accord pluriannuel avec le champion du streaming Spotify.
Sur les autres marchés, l'euro est stable face au dollar à 1,0513 dollar. Le pétrole est atone. Le contrat de mars sur le Brent de mer du Nord prend 0,5% à 77,16 dollars le baril tandis que celui de même échéance sur le WTI coté à New York cède 0,5% à 74,24 dollars le baril.