(BFM Bourse) - La banque britannique a relevé son conseil à "surpondérer" ce lundi sur l'action de la banque de La Défense. Barclays pense que le titre peut grimper de plus de 30%.

Tour à tour, les analystes sont devenus plus optimistes sur l'action Société Générale, encouragés notamment par des résultats probants au titre du troisième trimestre.

Barclays vient s'ajouter à la liste des bureaux d'études à l'achat sur la valeur. La banque britannique a, ce lundi, relevé son opinion à "surpondérer", équivalent d'"acheter" dans sa terminologie, contre "pondération en ligne", auparavant. Barclays a également rehaussé son objectif de cours à 41 euros contre 30 euros précédemment.

Au cours de vendredi (30,065 euros), cette cible accorde un potentiel de hausse de plus de 30% à l'action de la banque de La Défense.

Ce changement d'opinion porte le titre Société Générale qui prend 1,6% à la mi-séance à la Bourse de Paris, ce lundi , signant l'une des plus fortes performances d'un CAC 40 dans les cordes (-0,9%).

Si "le vol a été retardé", Société Générale "est désormais prête à s'envoler", titre l'établissement britannique dans sa note.

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Encore temps d'embarquer

Barclays reconnaît que l'action a déjà bien progressé depuis la publication des résultats du troisième trimestre, avec une progression de 27%. "Mais il n'est pas trop tard pour acheter l'action, selon nous", avance l'établissement d'outre-Manche.

Barclays juge que Société Générale présente la trajectoire la plus prometteuse, en termes de croissance de son bénéfice par action à l'horizon 2026 (la banque attend une hausse de 22% en 2025 puis de 21% 2026). Ce alors que son action est la moins chère parmi les banques européennes. Malgré sa récente progression, Société Générale s'échange seulement à 0,4 fois la valeur comptable de son actif, mesurée par le "net tangible book value".

Plusieurs éléments soutiendront l'amélioration des résultats de Société Générale. Barclays cite la progression des revenus nets d'intérêt dans la banque de détail en France. L'établissement britannique anticipe une hausse de 20% en 2024, 15% en 2025 et 7% en 2026. Rappelons que les revenus nets d'intérêt représentent la différence entre les intérêts perçus sur les crédits et les intérêts payés sur les dépôts.

Société Générale bénéficiera de taux moins élevés sur le livret A, qui baissera à 2,4% contre 3% précédemment, à compter du 1er février. Barclays calcule qu'une telle réduction du taux du livret pourrait avoir un impact positif brut de 120 millions d'euros en 2025 sur les revenus nets d'intérêt.

Économies et rentabilité chez Boursobank

Les revenus nets d'intérêt seront également soutenus par d'autres éléments, tels qu'une hausse de la production de crédit immobilier, ainsi que la pentification de la courbe des taux, anticipe la banque britannique. Cette pentification signifie que l'écart entre les taux de court terme et ceux de long terme s'accroît. Or, pour simplifier, une banque emprunte à court terme et prête à long terme.

Autre moteur d'amélioration des résultats: la banque en ligne Boursobank. Barclays estime qu'elle devrait être en mesure d'atteindre les 8 millions de clients à l'été 2025, en avance d'un an sur son objectif. Cela ferait passer Boursobank d'une phase "d'acquisition de clients" à une phase de "stabilisation des clients et de rentabilité, explique l'établissement britannique. Ce qui améliorerait grandement sa rentabilité en réduisant le coût d'acquisition des clients, estimé pour l'heure à 150 euros par client par Barclays.

Société Générale bénéficiera aussi des économies chez Ayvens, sa division de financement automobile de longue durée, ainsi que de sa discipline sur les coûts dans la banque de détail en France, anticipe le bureau d'études.

Barclays estime également que Société Générale est désormais suffisamment capitalisée pour tenir son objectif de solvabilité. En conséquence, le groupe n'a, selon elle, plus besoin d'opérer des cessions autres que celles déjà annoncées.

Dernier point mentionné par Barclays: le risque politique en France. "Le risque français n'a pas disparu, mais il s'est suffisamment dissipé à notre avis pour représenter un risque plus limité pour Société Générale", explique l'établissement. La banque britannique mentionne comme preuve à l'appui le fait que le gouvernement Bayrou a survécu à l'épreuve de la motion de censure. Par ailleurs, l'écart entre le rendement de l'obligation souveraine française à 10 ans et celui sur l'obligation allemande de même échéance s'est nettement réduit.