(BFM Bourse) - La Bourse de Paris ne connaît pas de répit en ce début de mois d'octobre. Après avoir cédé 6% en septembre, l'indice vedette parisien s'inscrit en baisse ce lundi à la mi-journée, miné par les craintes sur la santé financière de Credit Suisse et le repli de l'activité manufacturière en zone euro à un plus bas depuis juin 2020. Le compartiment pétrolier tire son épingle du jeu, porté par le rebond des cours de l'or noir.
Après un mois de septembre cahoteux sur les marchés financiers, la Bourse de Paris aborde ce nouveau mois et ce dernier trimestre de l'année en nette baisse. Le CAC 40 cède vers 12h30 0,97% à 5706,46 points après avoir rendu plus de 1,8% peu après 10h00. Vendredi, l'indice vedette parisien avait étonnement rebondi de 1,5% vendredi mais sur l'ensemble du mois de septembre, il a affiché un repli de 6%.
Des nouvelles rassurantes manquent cruellement pour inverser la tendance. Credit Suisse est dans le viseur des investisseurs alors que les contrats d'échange sur risque de crédit, ou credit default swaps (CDS), ont grimpé la semaine passée, selon le Financial Times. La banque suisse aurait également démenti les informations du Financial Times selon lesquelles elle aurait passé tout le week-end à rassurer ses clients et investisseurs sur sa santé financière. Ce nouveau facteur de stress pour les marchés ravive toutefois le spectre d'un nouveau Lehman Brothers, un événement qui avait provoqué une onde de choc dans la planète Finance à l'automne 2008.
Les craintes sur la santé financière de Credit Suisse s'ajoutent aux risques de récession liés aux actions conjointes des banques centrales mondiales pour tenter de contenir l'inflation. Cette hausse des prix incontrôlable donne du fil à retordre aux banques centrales et pèse une nouvelle fois sur l'activité manufacturière en zone euro. L’indice PMI établi par S&P Global est ressorti à 48,4 points en septembre pour inscrire un creux de 27 mois.
Rebond de 4% des cours du pétrole
Par ailleurs, les prix du pétrole rebondissent de 4% soutenus par la perspective d'une baisse de la production d'environ un million de barils par mois de la part de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+). Le baril de WTI progressait de 4,5% à 83,06 dollars, et celui du Brent de la mer du Nord gagnait 3,8% à 88,53 dollars. Les valeurs affiliées aux cours du pétrole parviennent ainsi à s'extirper de la baisse du marché parisien à l'image de Vallourec (+4,5%), TotalEnergies (+2,3%) ou CGG (+2,2%).
Credit Suisse perd près de 10% à Zurich, une chute qui pèse sur l'ensemble du secteur bancaire européen. Axa plie de 2,4%, Société Générale redonne 1,8%, BNP Paribas et Crédit Agricole 1,3%.
L'action Bonduelle baisse de plus de 4% après avoir annoncé une forte baisse de son résultat net à l'issue de son exercice 2021-2022 clos fin juin.
Air France-KLM accuse la plus forte baisse du marché parisien et plie de 7,5%, cloué au sol par HSBC. Le bureau d'études abaisse son avis à conserver contre acheter sur le titre et son objectif de cours à 1,35 euro, contre 1,60 euro précédemment.
Sur le marché des changes, la livre s'appréciait pour la cinquième séance consécutive face au dollar, à 1,1194 dollar. La monnaie britannique profite de la volte-face du gouvernement britannique sur la suppression du taux d'imposition à 45% pour les contribuables aux revenus les plus élevés. De son côté, l'euro cède 0,3% à 0,9779 dollar.