(BFM Bourse) - Alors qu'interviennent les premières publications relatives à l'activité des sociétés cotées pour le premier trimestre 2022, l'indice phare tricolore CAC 40 maintient une orientation plutôt baissière mercredi à la mi-séance, sa principale pondération LVMH s'affichant dans le rouge malgré une performance toujours aussi impressionnante dans l'absolu.
Mastodonte du marché parisien, dont il demeure la première pondération (c'est aussi le numéro 1 en zone euro mais plus sur le Vieux continent où Roche et Nestlé ont repris de l'avance), LVMH continue à afficher trimestre après trimestre un taux de croissance digne d'une jeune pousse en pleine conquête. Sur les trois premiers mois de 2022, l'augmentation a été de 29% sur un an, dont 23% hors effets de change et périmètre, à 18 milliards d'euros. À titre d'information, c'est davantage que le groupe de luxe n'avait engrangé de revenus en 2009 - sur l'ensemble de l'exercice. Et pourtant la performance ne suffit plus à impressionner les investisseurs, le titre LVMH s'affichant dans le rouge, ce qui contribue à ramener l'indice CAC 40 en repli de 0,50% à 6.504,98 points vers 12h25.
Outre-Atlantique où l'indice des prix à la consommation de mars a atteint un niveau inédit depuis décembre 1981 (+8,5%, selon le chiffre publié mardi) la confirmation de l'accélération de l'inflation -même si pour une fois le consensus n'a pas été trop pris de court- a entraîné un recul de l'ordre de 0,3% des principaux indices. Les contrats à terme signalent potentiellement un modeste rebond à l'ouverture cet après-midi, dans l'attente des publications des banques américaines JPMorgan et BlackRock, mais c'est surtout jeudi que le rythme va s'accélérer avec Goldman Sachs, Citigroup, Morgan Stanley et Wells Fargo.
En net rebond depuis le début de la semaine avec la perspective d'un embargo sur les hydrocarbures russes, les cours pétroliers restent orientés à la hausse à 105,19 dollars le baril de Brent (+0,53%) et 101,02 dollars s'agissant du WTI (+0,42%) en dépit d'une progression inattendue du niveau des stocks américains, tels qu'évalués par l'American Petroleum Institute. TotalEnergies gagne dans ce contexte 1,6%, parmi les rares hausses notables avec Thales, soutenu depuis la veille par un relèvement d'objectif d'analyste.
Les ventes de cognac de LVMH plombent le secteur des spiritueux
Plusieurs publications animent également l'univers des petites et moyennes capitalisations. Mauna Kea Tech rebondit de 14% après une nouvelle homologation de la FDA américaine pour sa plateforme Cellvizio et Ekinops s'adjuge 5,8% en affichant une progression organique des revenus dynamique en début d'année, largement dans les clous de l'objectif pour l'ensemble de 2022.
De l'autre côté, LVMH cède donc 0,6%, les analystes relevant notamment un point noir dans la performance du groupe sur la division Vins & Spiritueux, en progression de seulement +2% avec notamment une baisse des volumes pour le cognac Hennessy, en raison des contraintes d’approvisionnement et de logistique. Par ricochet, Pernod Ricard (-3,2%) et Rémy Cointreau (-6,4%) sont particulièrement sanctionnés en raison de leur exposition au segment cognac.
Renault ne profite pas de l'annonce d'un projet de cotation distincte de ses activités dans l'électrique, cédant 1,5%.