(BFM Bourse) - Au lendemain d'une timide reprise de 0,4%, la Bourse de Paris accuse à nouveau plus de 1% de repli jeudi, à l'image des deux premières séances de la semaine, sous le coup des inquiétudes quant à l'issue des négociations commerciales entre la Chine et les Etats-Unis.
Le modeste regain enregistré mercredi laisse de nouveau la place à une tendance nettement baissière pour les marchés d'actions. Vers 12h20 jeudi, le CAC 40 abandonne ainsi 1,26% à 5349,40 points, soit une baisse d'un ordre de grandeur équivalent à celles observées lundi et mardi après le coup de gueule du président américain devant l'enlisement des discussions supposées aboutir à un vaste accord commercial avec la Chine, souvent accusée de pratique déloyales.
Si un certain nombre d'intervenants manquaient hier à l'appel à l'occasion d'une journée fériée, la Bourse de Paris a gardé ses portes ouvertes mercredi et a même profité d'un petit (+0,4%) rebond à la confirmation de la venue à Washington du vice-premier ministre chinois, perçue comme un signal encourageant. Mais la prudence reprend le dessus alors que le nouveau cycle de discussions doit donc s'ouvrir aujourd'hui, d'autant que les incessantes interventions de Donald Trump n'aident pas à y voir clair.
A l'heure actuelle, la prime de risque sur les marchés ne comprend pas la possibilité d'un échec pur et simple des discussions sur le Commerce - ce qui entraînerait donc des pertes autrement plus importantes pour les indices, juge Paul Donovan, économiste chez UBS. Le spécialiste avertit en outre que plus longtemps demeurera l'incertitude quant à l'issue de cette histoire, plus cela se répercutera négativement sur l'économie et cela quand bien même la conclusion se révèle in fine positive.
ArcelorMittal au plus bas depuis 2016
En outre, les déceptions de la part des valeurs cycliques se poursuivent, après Imerys et Solvay mardi dernier notamment. Jeudi matin, c'est ArcelorMittal qui a déçu en dévoilant un repli encore plus fort qu'attendu de son Ebitda au premier trimestre, sur fond de baisse de la demande provoqué par un ralentissement de l'économie, de surcapacités de production mondiales -là encore la Chine est pointée du doigt d'ailleurs- et de hausse des matières premières, la recette d'une belle soupe à la grimace. Le titre du groupe sidérurgique perd 4,6% à 16,96 euros vers 12h15, un plus bas depuis novembre 2016.
L'accentuation du degré d'incertitude sur la Chine plombe inévitablement les valeurs les plus exposées à ce marché que ce soit dans l'automobile (-4,2% pour Valeo), les semi-conducteurs (-3,2% pour STMicroelectronics) ou le Luxe (-2% pour Kering et -1,9% pour LVMH), selon le mouvement de balancier habituel.
Sanofi et Sodexo surnagent
De son côté, sans tout à fait reculer aussi vivement que le CAC, Casino affiche 1% de repli après avoir indiqué que l'état de ses réflexions vis-à-vis de l'Amérique latine n'appelait pas de communication particulière au marché.
Inversement, seule une poignée de titres issus de secteurs défensifs comme Sodexo (+0,75%) ou Sanofi (+0,6%) parviennent à garder la tête hors de l'eau.
Du côté des changes, l'euro bouge peu à 1,1189 dollar. Sur le marché du pétrole, le baril de WTI perd 0,29% à 61,93 dollars tandis que le Brent cède symboliquement 0,03% à 70,35 dollars, l'annonce d'une augmentation inattendue des stocks de brut outre-Atlantique limitant en partie le recul provoqué par la montée des craintes sur le commerce mondial.