(BFM Bourse) - La Bourse de Paris ne se départ pas d'une certaine nervosité, dans le sillage d'une nette dégradation de la tonalité des échanges entre la Chine et les Etats-Unis. Le CAC 40 perd 0,6% à la mi-journée, tandis que le lot des publications d'entreprises du jour donne lieu à quelques déceptions retentissantes.
L'indice phare tricolore affiche un repli de 0,58% à 5.451,48 points mardi à 12h30, dans un volume échangé moyen de 810 millions d'euros. La veille, le CAC 40 avait limité son recul à 1,18% en clôture, les investisseurs ayant choisi de relativiser l'annonce par Donald Trump du relèvement de certaines taxes douanières sur les produits chinois qui avait initialement jeté le trouble.
Bien dans le style du président des Etats-Unis, cette saillie pourrait s'apparenter à une façon de hâter la conclusion des négociations en vue d'aboutir à un accord commercial entre les deux géants économiques, et ne semble pas avoir remis en cause la visite cette semaine d'une délégation chinoise à Washington.
Néanmoins, l'incertitude sur la tonalité réelle des échanges et la possibilité exacte d'une signature prochaine incite plutôt les opérateurs à demeurer prudents. D'autant qu'après un gain non négligeable de près de 16% depuis le début de l'année c'est la période estivale, traditionnellement moins propice aux performances boursières, qui débute.
Par ailleurs, l'actualité des entreprises ne manque pas avec des publications diversement accueillies, Solvay et Imerys en particulier ayant fortement déçu. Le chimiste franco-belge, issu du rapprochement entre Solvay et Rhodia, a abaissé ses prévisions 2019 en raison d'une détérioration de la conjoncture économique sur ces marchés depuis février et qui se poursuit au cours du deuxième trimestre. L'action perd 7,5%, le groupe tablant désormais sur un Ebitda stable voire légèrement en baisse en 2019, au lieu d'une hausse "modeste". Quant à Imerys, le titre abandonne 13,3% après un repli des résultats au premier trimestre et une grosse erreur de communication de la part de la société, qui dans un premier temps n'avait pas signalé que la fermeture temporaire de son site américain de Willsboro pour des questions de contrôle qualité s'accompagnait d'une contamination (certes apparemment sans gravité) à l'amiante.
Également en vif retrait, Maisons du Monde qui avait perdu 4,3% lundi à l'annonce de l'ouverture à venir d'un magasin Ikea en plein Paris recule encore de 4,1% mardi à la mi-journée. Vicat cède 3,3%, malgré l'objectif d'une nette amélioration de la rentabilité cette année. De même, la confirmation par Akka Technologies ne réussit pas non plus au titre, qui lâche 3%. Danone et Worldline reculent également de près de 3% chacun.
Le tableau n'est cependant pas totalement négatif, en témoigne le beau rebond (+6%) d'Iliad après l'annonce de la cession de tours télécoms à Cellnex pour 2 milliards d'euros, une opération qui permettra au groupe de se désendetter et donc de réinvestir dans le déploiement de son réseau 5G notamment. De plus, après un premier trimestre encourageant, l'opérateur a livré les ambitions de son plan 2024. La société d'ingénierie aéronautique Sogeclair bondit quant à elle de 8,7% après un excellent début d'année (+15,2% de croissance organique au T1).
Du côté des medtechs/biotechs, Mauna Kea Technologies file de 11,6% après la publication d'un article scientifique relatant une étude clinique montrant l'intérêt de sa technologie d'endomicroscopie pour le diagnostic et l'évaluation en temps réel du cancer du poumon - première cause de décès lié au cancer dans le monde. Erytech s'adjuge 3,1% après son point trimestriel, et la confirmation par la société que son horizon de trésorerie s'étendait jusqu'à fin 2020. GeNeuro prend 2,7% après des résultats à douze mois dans le diabète insulino-dépendant.
Sur le marché de l'énergie, les cours du pétrole redescendent après la hausse provoquée lundi par l'envoi d'un porte-avion américain vers le Proche-Orient. Le WTI recule de 1% à 61,63 dollars et le Brent 1,19% à 70,39 dollars vers 13h.
Du côté des devises, la stabilité perdure avec une parité euro/dollar de 1,1197.