(BFM Bourse) - Lundi, la Bourse de Paris a subi une notable correction mais n'a pas complètement cédé à la panique. Et un retour au calme s'opère déjà ce mardi, l'indice phare à la mi-journée reprenant plus de 1%.
"Evergrande n'est pas le Lehman Brothers chinois": si c'est Barclays mardi matin qui ose ce titre consacré, la tonalité est pratiquement la même parmi l'ensemble de la production des bureaux d'études au lendemain d'une baisse de 1,74% du CAC 40 (et de même ampleur pour le Dow Jones américain) provoquée par les craintes d'une faillite d'Evergrande. Un défaut du deuxième plus grand promoteur immobilier de Chine apparaît imminent -ou une restructuration, terme pudique désignant au fond la même réalité- mais les stratégistes estiment unanimement que cet évènement n'est pas à lui seul susceptible de provoquer une crise financière. Quelque peu rassurés, les investisseurs repassent à l'achat, permettant un rebond de 1,38% pour l'indice parisien à 6.544,76 points vers 12h20. Plus de 1,1 milliard d'euros ont été échangés à ce stade, témoignant du maintien d'une forte activité après les 5 milliards traités lundi.
La baisse de la prime de risque s'étend à une grande majorité de secteur, les neuf dixième de l'échantillon vedette profitant d'un rebond, les derniers de la veille se retrouvant les premiers ce matin: ArcelorMittal passe de la lanterne rouge (-8%) à la plus forte hausse (+2,15%), suivi d'Alstom (+2%) et BNP Paribas (+1,9%). Les rares baisses concernent plutôt des valeurs défensives (comme Veolia ou Sanofi, en léger repli). Le cours de Vivendi affiche un repli de 14,3%. Mais celui-ci même retraité de la distribution des actions UMG reste trompeur: le retraitement est effectué sur la base du prix de référence de 18,50 euros par action, mais en réalité Universal Music vaut déjà près de 25 euros pièce à la Bourse d'Amsterdam (+35% par rapport à ce prix de référence).
Peugeot Invest jugé sous-coté
Hors de l'indice phare, la holding Peugeot Invest (dont les participations hors Stellantis représentent plus de la moitié de ses actifs) grimpe de 6% alors que la dernière estimation de son actif net réévalué (ANR, qui estime la valeur cumulée de chacun des actifs d'un groupe) fait apparaître une décote excessive, selon Degroof Petercam, calculs à l'appui. Une autre holding familiale, Financière de l'Odet (actionnaire de Bolloré, lequel est le principal actionnaire de Vivendi) grimpe de 3,2%, et Interparfums regagne 2,6% alors que Midcap Partners juge que la correction récente est allée suffisamment loin.
Le regain relatif d'appétit pour le risque se traduit également par un rebond de 1,06% du cours du baril de Brent, à 74,70 dollars (TotalEnergies réaccélère de 2,7% dans la foulée).
Sur le marché des devises, ou Forex, la parité euro / dollar est peu changée à 1,1736.