(BFM Bourse) - La baisse cumulée du marché parisien depuis début janvier a atteint lundi -20%. Quelques tentatives d'achats à bon compte succèdent mardi à l'atteinte de ce seuil, qui par convention désigne le début d'un "bear market", mais le rebond apparaît fragile à +1,3% seulement à la mi-séance.
Tombé lundi sous les 6000 points pour la première fois depuis mars 2021 au terme d'une séance exceptionnellement volatile (plus de 5,7% de variation totale), le CAC 40 rebondit modestement mardi à 6.059,41 points vers 12h30 (+1,29%, alors que la hausse atteignait près de 2,5% en début de matinée). Quelques jours avant la réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE), dont la présidente présentera sa décision jeudi après-midi, l'actualité liée au conflit en Ukraine conserve une influence prépondérante sur l'orientation des marchés d'actions.
Une tentative de retour sur les valeurs les plus sanctionnées se dessine, avec par exemple 7,7% de reprise sur Société Générale et 5,9% sur BNP Paribas, à mettre en regard avec une chute de près de 50% pour la première et de 36% pour la seconde en un mois. TotalEnergies grignote 1,4% alors que son PDG assure ne pas subir de pression de la part du gouvernement français pour quitter la Russie (un choix radical auquel plusieurs autres majors pétrolières ont dû se résoudre).
Les producteurs alternatifs d'énergie recherchés
Les investisseurs cherchent à se positionner sur des titres plutôt susceptibles de bénéficier de la refonte des relations géopolitiques et économiques, à l'image d'Albioma. Les producteurs d'électricité à partir de sources alternatives aux ressources fossiles bénéficient d'un intérêt croissant de la part des institutionnels, relève Bloomberg, qui croit savoir que KKR se pencherait sur l'opportunité d'une offre de rachat d'Albioma, spécialiste notamment de la valorisation de la bagasse de canne à sucre. Le cours progresse de plus de 12%, entraînant également Neoen ou Voltalia dans son sillage.
Le spécialiste du recyclage Séché Environnement (+3,3%) profite de la publication d'excellents résultats 2021, le groupe ayant atteint sinon dépassé ses principaux objectifs financiers avec un an d'avance.
Au lendemain d'un bond de 13%, Eramet avance encore de 3,5% sur fond de flambée des cours du nickel (dont la cotation a été suspendu à Londres). Le groupe a récemment obtenu l'accord du gouvernement de Nouvelle-Calédonie pour augmenter de 50% ses exportations de ce métal.
Parmi les petites capitalisations, Mauna Kea (+50%) se détache particulièrement après l'annonce d'une collaboration avec On Target Laboratories pour cibler et illuminer le cancer pendant la chirurgie et Cybergun gagne près de 8% en assurant que la relance de l'activité de Verney-Carron ne passera pas par l'émission d'instruments financiers dilutifs pour les actionnaires actuels.
Le pétrole toujours très haut
Parmi les plus fortes baisses de l'indice phare, Dassault Systèmes reperd 5% (effaçant peu ou prou les gains de la veille) et Hermès chute de 4,2% sur des dégradations d'objectifs d'analystes.
Enfin Navya cède près de 7% dans la perspective d'une importante levée de fonds à venir, selon des informations rapportées par Lyon Décideurs après un entretien avec la nouvelle présidente de l'entreprise rhodanienne.
Les tarifs pétroliers se maintiennent à haut niveau, soit 127,23 dollars pour le "future" sur le baril de Brent (+3,26%) et 123,06 dollars (+3,07%) pour le WTI, alors que l'Opep a reconnu (sans surprise) qu'elle n'avait tout simplement pas les capacités de compenser un éventuel retrait du marché de la production russe.
Sur le marché des changes, l'euro se reprend modestement à 1,0891 dollar (+0,32%).