(BFM Bourse) - L'offre soumise à Engie par Veolia en vue de prendre à terme le contrôle de Suez, pour donner naissance au "grand champion mondial français de la transformation écologique", n'a pas suffi à alimenter l'appétit pour le risque des investisseurs. Le CAC 40 a perdu 1,11% lundi.
Le principal baromètre du marché parisien a échoué à repartir de l'avant lundi, après avoir signé une progression de 2,18% la semaine passée. Le CAC 40, qui gagnait jusqu'à 1,29% en milieu de matinée, a ensuite progressivement réduit ses gains, pour repasser dans le rouge avant l'ouverture finalement en repli de Wall Street, et clôturer au plus bas de la séance à 4.947,22 points (-1,11% soit plus de 50 points perdus par rapport à vendredi), écornant sérieusement la performance d'août (seulement +3,42% sur le mois). Le montant des volumes échangés s'est notablement étoffé, approchant 3 milliards d'euros.
Sans grand rendez-vous à l'agenda, les indices européens avaient donc débuté dans le vert emboîtant le pas de Wall Street vendredi (avec de nouveaux records à la clé pour la Bourse américaine) puis du Nikkei, porté ce matin par l'annonce d'un rebond de 8% de la production industrielle au Japon en juillet.
Forts d'un acquis de performance nettement plus important depuis début août (plus de 7% pour le S&P 500, plus de 8% pour le Dow et le Nasdaq), les indices américains enregistraient quelques prises de bénéfices de leur côté, seul le Nasdaq gardant la tête hors de l'eau au moment de la clôture européenne soutenu notamment par Tesla à la suite du fameux "split" du titre opéré ce lundi. Tesla gagnait encore 8,5%, et Apple (qui a lui aussi opéré un "split" ce lundi) 3,3%, au moment de la clôture européenne.
Veolia veut absorber Suez
L'offre soumise dimanche à Engie par Veolia en vue de lui racheter ses parts dans Suez, préalablement à une OPA sur le groupe, semble satisfaire toutes les parties. Suez, l'ancienne Lyonnaise des Eaux, a grimpé de 18,5% sans s'aligner tout à fait sur le prix évoqué de 15,50 euros (14,51 euros en l'occurrence). Il est vrai que Veolia a évité de s'engager formellement sur un prix d'offre, même si celui qu'acquitterait effectivement Engie servirait de "référence importante", et qu'une telle opération pourrait ne pas intervenir avant 12 à 18 mois - et il faut bien sûr qu'Engie réponde favorablement à cette proposition de se séparer de sa participation dans Suez. Si l'ancienne directrice générale Isabelle Kocher l'excluait, le groupe après son départ a toutefois lancé une revue stratégique sur l'avenir de cette participation, relançant la spéculation.
Le candidat à l'acquisition a aussi grimpé, en hausse de 5,7% à la clôture, dans la perspective de devenir le "grand champion mondial français de la transformation écologique", tandis que le cours d'Engie a accéléré de 4,7%. S'il accepte l'offre de Veolia, ouverte jusqu'au 31 septembre, le groupe dirigé par Claire Waysand par intérim empocherait plus de 3 milliards d'euros au total, et se recentrerait totalement sur l'approvisionnement énergétique.
DBV profite d'une OPA de Nestlé
Plus indirectement, la thématique fusion-acquisition a soutenu DBV Technologies. L'offre amicale de Nestlé sur l'américain Aimmune, avec une prime généreuse de plus de 170%, a quelque peu réveillé la biotech tricolore (+4%) les investisseurs notant que Nestlé, associé de longue date à Aimmune autour du traitement, collabore en parallèle avec le DBV sur le volet du diagnostic.
Parmi les plus fortes baisses, Natixis a finalement lâché 6% après avoir indiqué soutenir la décision (décision imposée par l'Autorité des marchés financiers...) de sa filiale H2O de suspendre plusieurs de ses fonds en raison d'incertitude sur leur valorisation. Le patron de la boutique de gestion londonienne, détenue à un peu plus de 50% par Natixis, s'était engagé l'année dernière à ne jamais recourir à cette option, qui empêche en pratique d'acheter comme de revendre des parts des fonds en question. Natixis a assuré ne redouter aucun impact significatif sur ses comptes.
Solocal de son côté a abandonné 4% tandis que son directeur général Pierre Boustouller, ancien patron de Microsoft France, quittera ses fonctions début octobre.
Les cours pétroliers marquent le pas
Le contrat sur le baril de Brent se monnaye 45,81 dollars tandis que celui sur le WTI cote 42,97 dollars, tous deux inchangés, revenant ainsi sur leurs gains de la séance. Une appréciation du brut qui profite aux parapétrolières comme CGG (+4%) ou TechnipFMC (+3,8%) ainsi qu'à Total (+1,7%)
Sur le marché des changes, l'euro qui a repassé la barre de 1,19 dollar vendredi continue sa grimpette, avançant encore de 0,34% à 1,1948 dollar en fin de journée. Au passage, la monnaie unique enchaîne en août une quatrième performance mensuelle positive, du jamais-vu depuis 2017 (où la séquence avait duré six mois, de mars à août).