(BFM Bourse) - La prudence est de nouveau de mise sur le marché parisien à l'orée d'une semaine où la Banque centrale américaine va baisser ses taux d'intérêts, alors que les publications trimestrielles se poursuivent. Vers 12h40, le CAC 40 lâche 0,17%
La Bourse de Paris reprend son souffle (-0,17% à 5.600 points) lundi vers 12h40, dans un volume d'échanges peu fourni, inférieur à 800 millions d'euros, alors qu'on avait observé un regain d'appétit de la part des opérateurs jeudi et vendredi dernier. Les investisseurs renouent donc avec une certaine prudence lundi matin, dans l'attente de la décision de la Banque centrale américaine sur ses taux d’intérêts directeurs. Dans leur note matinale, les experts de Mirabaud Securities Genève rappellent qu'à l'heure actuelle, les opérateurs accordent "20% de probabilité au scénario d'une baisse de 50 points de base et 80% pour une baisse de 25 points de base".
En outre, il a été constaté lors de la réunion de la BCE qu’une "mauvaise" (ou moins bonne) prestation lors d’une conférence de presse pouvait précipiter les indices à la baisse en quelques minutes (l’EuroStoxx 50 a perdu près de 2% entre la publication du communiqué de la BCE et la conférence de presse de Mario Draghi, rappelle la banque genevoise). "Il convient donc de se fier à l’histoire pour mieux appréhender ces mouvements erratiques" pour les experts de Mirabaud, qui relèvent que "depuis 1974, le S&P 500 était en nette hausse après 12 mois (dans 70% des cas)" après une baisse des taux de la Fed, ce qui explique pourquoi "les investisseurs se délectent du fait que la Fed va baisser ses taux mercredi soir", quand bien même la situation économique (américaine) est loin d’être catastrophique.
"La semaine la plus dangereuse de l'année"
En dehors de la réunion de la Fed, mercredi, la Bank of Japan (BoJ) se réunira mardi et la Bank of England tiendra sa réunion jeudi. Ce qui fait dire aux experts de Mirabaud que nous entrons "dans la semaine considérée comme la plus dangereuse de l'année". Les spécialistes du bureau d'études suisse considèrent que ces trois réunions de politique monétaire ne devraient donner lieu qu'à une seule baisse de taux, celle de la Fed. Ils rappellent également que d'autres statistiques importantes seront publiées cette semaine, à commencer par l'inflation en Espagne (juillet) et aux emprunts immobiliers en Grande-Bretagne (juin) ce lundi, avant les PMI manufacturiers en zone euro et aux États-Unis jeudi et, enfin, l'emploi américain vendredi.Sanofi domine le CAC
En attendant, la cote parisienne est toujours animée par les publications trimestrielles, à l'image de Sanofi qui domine le palmarès de l'indice phare avec un gain de 2,7% peu avant 13h, grâce à des prévisions de croissance 2019 plus optimistes qu'auparavant, malgré une perte nette de 87 millions d'euros au deuxième trimestre, causée notamment par la dépréciation massive d'un de ses traitements contre l'hémophilie.Malgré des perspectives annuelles plus mesurées, SoLocal Group s'adjuge également 4,6%, bénéficiant du fait d'avoir renoué avec un bénéfice net au premier semestre, à 16 millions d'euros. Genfit avance aussi de 3,2% après avoir annoncé que l'autorité américaine du médicament (FDA) et son équivalente européenne (EMA) "ont toutes les deux accordé la désignation de traitement pour maladie orpheline à Elafibranor", son candidat-médicament vedette, pour le traitement de la cholangite biliaire primaire (PBC), une maladie chronique du foie.
En revanche, le secteur automobile souffre lundi à la Bourse de Paris, plombé par des signaux inquiétants (baisse des immatriculations des grands marchés, dont la Chine, investissements colossaux à réaliser, incertitudes sur les préférences des consommateurs, etc.). Toutes les valeurs du secteur lâchent du lest, à l'instar des constructeurs (-2,7% pour Peugeot, -1,7% pour Renault) alors que les équipementiers ne sont pas épargnés (-1,7% pour Michelin, -3,1% pour Plastic Omnium ou encore -2,1% pour Faurecia).
Sur le marché pétrolier, les cours des barils de brut évoluent en léger repli lundi matin, celui de Brent cédant 0,43% à 63,12 dollars vers 13h, quand celui de WTI lâche 0,25% à 56,03 dollars. Enfin, la monnaie unique recule encore face au billet vert (-0,11% à 1,11123 dollar).