(BFM Bourse) - Le géant pharmaceutique français a fait part d'une perte nette de 87 millions d'euros au deuxième trimestre, à cause d'une dépréciation de 1,8 milliard d'euros passée sur Eloctate, l'un de ses traitements contre l'hémophilie. Malgré cela, Sanofi ajuste tout de même à la hausse ses prévisions annuelles.
Dans un marché parisien en léger repli lundi matin (-0,3% à l'ouverture), le titre Sanofi surnage et a pris la tête du palmarès du CAC 40 dès les premiers échanges avec une avancée de 2,1%. Le géant pharmaceutique français a ensuite conforté ses gains pour s'adjuger 3,2% à 78,35 euros vers 10h, au plus haut depuis un mois. "Le cours actuel fait ressortir un PE (ratio prix de l'action sur résultat net par action, NDLR) 2020 de 12.1 contre 15.4 pour la médiane sectorielle" observe Oddo BHF, ce qui correspond à un rabais de 22%.
Cette avancée du titre intervient alors que Sanofi a publié lundi matin ses résultats du deuxième trimestre "qui s'avèrent mitigés" selon Oddo BHF. Le troisième groupe mondial dans le secteur de la santé -en termes de chiffre d'affaires réalisé en 2018- a en effet accusé une perte nette de 87 millions d'euros au deuxième trimestre clos le 30 juin, à comparer avec un bénéfice de 762 millions d'euros sur la même période de l'exercice précédent.
Cette perte est liée à "une dépréciation des immobilisations incorporelles de 1,835 milliard d'euros au deuxième trimestre, principalement liée à Eloctate (un traitement contre l'hémophilie, une anomalie constitutionnelle de la coagulation sanguine, NDLR) en raison de la performance des ventes aux Etats-Unis (-11% à périmètre constant, NDLR) ainsi que de la révision des estimations des ventes futures" indique le communiqué publié par Sanofi. Le groupe pharmaceutique français avait mis la main sur ce traitement en rachetant, pour 11,6 milliards de dollars, la biotech américaine Bioverativ en janvier 2018. Pour Oddo, les ventes d'Eloctate et la dépréciation massive passée par Sanofi constituent "une véritable déception".
De bonnes ventes pour les vaccins et un traitement de l'eczéma
Malgré cela, le chiffre d'affaires de Sanofi est ressorti à 8,63 milliards d'euros sur les trois derniers mois, en hausse de 5,5% en données publiées (+3,9% à taux de change et périmètre constants), un chiffre légèrement supérieur au consensus d'analystes de Factset (8,58 milliards d'euros) et nettement au-dessus de ce qu'anticipaient les analystes interrogés par Bloomberg (8,43 milliards). "Son "core Ebit" (ou "résultat opérationnel des activités") ressort pour sa part à 2,163 milliards d'euros (+3% à périmètre et change constants), un chiffre là-aussi supérieur au consensus Bloomberg de 2,068 milliards d'euros" et qui conduit à un bénéfice par action en hausse de 4,8% à 1,31 euro, contre 1,25 euro anticipé par les analystes.
"Cette performance est essentiellement conduite par la franchise Vaccins (en hausse de +24.7%), ainsi que par Dupixent dont les ventes ressortent 20% au-dessus des attentes et un bon contrôle des coûts" relèvent les analystes d'Oddo BHF. "Sanofi poursuit sa phase de croissance et enregistre une solide performance opérationnelle au deuxième trimestre, soutenue par la progression de Dupixent , avec son adoption rapide dans la dermatite atopique (ou eczéma atopique, une maladie de la peau, NDLR) et l’asthme sur le marché américain" se réjouit le directeur général du groupe Olivier Brandicourt. Dans le détail, les ventes trimestrielles de Sanofi Genzyme, l'entité de médecine de spécialités du groupe, ont bondi de 21,8% à taux de changes constants, à 2,29 milliards d'euros. Parmi ces ventes, celles de Dupixent, premier traitement biologique systémique dans la dermatite atopique, ont plus que doublé (+168%) pour atteindre 496 millions d'euros. Comme le souligne Oddo, la division Sanofi Pasteur dédiée aux vaccins s'est également illustrée avec des ventes qui dépassent le milliard d'euros (à 1,02 milliard), en progression de 24,7%, portée par les vaccins pédiatriques.
Ces fers de lance (les divisions "vaccins" et "médecine de spécialité") ont permis de compenser le recul des ventes dans le diabète (-7% à 1,29 milliard d'euros) et les médicaments matures (-10% à 2,41 milliards d'euros).
Relèvement des perspectives annuelles
"Nous sommes confiants dans les perspectives de croissance pour l’année et nous avons ainsi révisé à la hausse les perspectives de croissance du BNPA pour 2019 à environ 5%" a également commenté Olivier Brandicourt. "Sauf événements majeurs défavorables imprévus", Sanofi anticipe donc désormais une croissance de 5% de son bénéfice net par action, ce qui correspond au haut de la fourchette -comprise "entre 3 et 5%"- que le groupe s'était fixé en début d'exercice.Le titre Sanofi profite également lundi matin de la confirmation, par Liberum, de sa recommandation à l'achat avec un objectif de cours fixé à 90 euros, contre un cours de 76 euros à la clôture vendredi, estimant que "Sanofi entre dans une période de croissance soutenue de ses bénéfices”. Le cabinet d'études de la banque d'investissements britannique se dit "encouragé par les signes indiquant que le pipeline en phase finale se renforce, ce qui augure du positif pour les perspectives à long terme". Un point sur lequel a également insisté Olivier Brandicourt, en affirmant que "les efforts en R&D se sont traduits par plusieurs résultats d’études positifs et des avancées réglementaires".
En outre, "avec l'arrivée de Paul Hudson au poste de CEO plus tard cette année, Sanofi aura changé la majeure partie de l'équipe dirigeante (et) la nouvelle équipe s'engage à améliorer l'efficacité opérationnelle”, retient l'analyste de Liberum.
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