(BFM Bourse) - En hausse de plus de 2% en matinée, le marché parisien a cependant réduit sa progression à un peu moins de 1% en clôture. Malgré des publications d'entreprises toujours solides dans l'ensemble au titre du premier trimestre, la conjoncture n'invite pas les opérateurs à un optimisme débridé.
À l'image de la séance de la veille, conclue sur un rebond amenuisé de 0,48%, la cote parisienne a terminé avec une certaine retenue jeudi. L'indice phare a clôturé certes en hausse de 0,98% à 6.508,14 points, une progression cependant deux fois moins importante que ce que la tendance initiale laissait présager (le CAC 40 gagnait jusqu'à plus de 2% en matinée). Il faut dire que malgré des publications qui, l'un dans l'autre, témoignent de la résilience, sinon du dynamisme, de l'activité des entreprises au cours du premier trimestre, investisseurs et gérants de fonds peinent à trouver des motifs d'optimisme dans les perspectives pour la suite de l'année.
"L'invasion de l'Ukraine par la Russie a bouleversé la stratégie énergétique de l'Europe et réduit les perspectives de croissance dans le monde entier, alors que les confinements décrétés en Chine pour faire face au Covid s'ajoutent aux perturbations des chaînes d'approvisionnement. Face à ces incertitudes, nos perspectives macroéconomiques et d'investissement se font plus prudentes", souligne le directeur des investissements de Lombard Odier, Stéphane Monier. Le gestionnaire d'actifs de la banque helvète (dont la création remonte à 1796 tout de même) surpondère actuellement les liquidités et les matières premières, en maintenant un biais neutre sur les actions, et une sous-pondération sur les obligations.
Tout comme la veille également, ce sont les valeurs technologiques qui ont dominé les débats au sein du marché parisien. Worldline a ajouté 6,8% au gain de près de 2% de mercredi, après l'annonce d'une croissance organique de 11,6% au premier trimestre, au-delà de son objectif pour 2022 situé dans une fourchette de 8% à 10%. Et au lendemain d'une progression de 4,7% au vu du relèvement de sa prévision de bénéfice annuel, Dassault Systèmes a accéléré de 5,7%.
Complétant le podium pour l'indice phare, Capgemini a bondi de 5,15%, alors que le groupe français a confirmé ses prévisions financières pour l'ensemble de 2022 après un premier trimestre record.
TotalEnergies a vu son bénéfice net progresser de 48% à 4,9 milliards de dollars, porté par le rebond des prix de l'énergie et malgré 4,1 milliards de dollars de dépréciations liées à la Russie.
À l'échelon des valeurs du SRD, Atos avec +6,1% et Alten (+4,1%) se sont aussi distinguées.
Dans d'autres secteurs d'activité, les investisseurs ont aussi applaudi jeudi, le chiffre d'affaires du spécialiste de revêtements de sols Tarkett (+8,5%) ou celui de Mersen (+3,7%), l'ex-Carbone-Lorraine, pour évoquer un nom qui n'a plus cours depuis douze ans.
Albioma a bondi de 15,9% à 50,70 euros, s'alignant sur l'offre du fonds KKR pour racheter l'ex-Sechillienne Siedec. Les deux parties ont annoncé jeudi matin la conclusion d'un accord de rapprochement, qui devrait conduire d'ici mi-mai au dépôt d'une offre publique. Rappelons que les actionnaires percevront au total 50,84 euros, le prix de 50 euros n'incluant pas le dividende de 0,84 euro qui reste donc dû.
À l'inverse, Solutions 30 a plongé de plus de 16%, la feuille de route 2022 présentée par la société luxembourgeoise, mercredi après Bourse ne convainquant pas le marché. Eramet (-9,6%) a également connu un violent décrochage en fin de journée, malgré la publication d'un chiffre d'affaires en forte croissance au premier trimestre et le relèvement de la prévision de résultat d'exploitation pour l'ensemble de l'exercice - l'avance du titre depuis le début de l'année se réduit ainsi à "seulement" +76% - , ce qui constitue toujours l'une des meilleures performances du marché parisien.
Le billet vert poursuivait sa démonstration de force sur le marché des changes, en dépit du repli inattendu de l'économie américaine au premier trimestre, de -1,4% selon la première estimation publiée ce jeudi. L'euro recule par rapport au billet vert à 1,0515 dollar après avoir déjà touché un plus bas depuis mars 2017. Dans un contexte d'incertitudes globales, le roi dollar reste en effet perçu comme une des dernières valeurs sûres.
Proches d'un pic hebdomadaire, les tarifs pétroliers s'appréciaient en fin de journée à 106,01 dollars (+1%) pour le Brent et 103,54 dollars s'agissant du WTI (+1,5%).