(BFM Bourse) - Le spécialiste européen des prestations techniques pour les nouvelles technologies a vu son bénéfice net fondre de 38% l'an dernier, tandis que le free cash flow s'est réduit de 75%. Débutant l'exercice sur un léger déclin du chiffre d'affaires au premier trimestre, Solutions 30 pense entrer dans une nouvelle phase de croissance dynamique à compter du second semestre.
Alors que le marché du déploiement de la fibre arrive à maturité en France et que la phase de mise en place des nouveaux contrats dans d'autres pays européens pèse "ponctuellement" sur la rentabilité, le groupe Solutions 30 a vu fondre ses résultats l'année dernière. L'entreprise se considère cependant au début d'une nouvelle phase de développement, avec les premiers contrats pour la fibre signés en Italie et au Benelux et les opportunités qu'elle décèle dans la mobilité électrique, les économies d’énergie et les énergies renouvelables. Sans donner d'objectifs chiffrés pour 2022, Solutions 30 anticipe qu'une "nouvelle phase de croissance dynamique" se matérialisera ainsi à compter du second semestre, alors que le premier devrait s'inscrire dans la continuité du deuxième semestre 2021, lequel marquait un recul de 4,8%.
L'année dernière, le chiffre d'affaires de l'entreprise établie au Luxembourg s'est établi à 874 millions d'euros, en progression de 6,7% (+3,6% en données organiques) ainsi que déjà annoncé en janvier. Après une croissance de 20,9% au cours des six premiers mois, le second semestre a été plus contrasté (-0,7% au troisième trimestre et -8,4% au quatrième), en raison de l'arrivée à maturité du marché français de la fibre tandis que la montée en charge des relais de croissance (transition énergétique, 5G) a été moins rapide que prévu en raison notamment des tensions sur les chaînes d’approvisionnement. Solutions 30 déplore aussi l’impact, en fin d’exercice, d’un pic d’absences pour quarantaine en raison de la forte contagiosité des variants.
L'Ebitda ajusté de l'exercice s'est établi à 82,4 millions d'euros, en repli de 23% par rapport à 2020 avec notamment une augmentation des coûts opérationnels (de 77,2% à 81,3% du chiffre d'affaires), en partie compensée par une baisse des frais de structure. La marge d'Ebitda ajusté est passée de 13% à 9,4%. Outre la moindre absorption des coûts fixes par un chiffre d’affaires en retrait en France et l’évolution du mix géographique au profit d’activités n’ayant pas encore atteint la taille critique, ce repli s’explique par les effets liés à la pandémie et les ruptures dans la chaîne d’approvisionnement (pour 4 millions d’euros), par l’évolution des activités et la transition opérationnelle nécessaire pour s’adapter et préparer le développement de nouvelles activités en France (pour 6,7 millions) et par les montées en charge des activités nouvelles et des pays qui n’ont pas encore atteint la taille critique nécessitant la mise en place d'une organisation nouvelle et le recrutement d'équipes sur le terrain (pour 9,8 millions). Sans ces éléments, la marge serait ressortie à 11,8%, calcule la firme.
Après comptabilisation des dotations aux dépréciations et provisions opérationnelles (16,2 millions d'euros) et après amortissement du droit d’utilisation des actifs loués au sens d'IFRS16 pour 25,3 millions d'euros, l’Ebit ajusté s’établit à 40,8 millions d'euros, en baisse de 32,9% par rapport à 2020.
L’exercice 2021 a aussi entraîné 13,3 millions d’euros de charges opérationnelles non courantes, dont 7,1 millions d’euros correspondant "aux dépenses engagées par le groupe pour mettre un terme à la violente campagne de dénigrement menée à son encontre", et le solde à des opérations de restructuration "menées pour adapter l’organisation aux évolutions de marché, en particulier en Allemagne et en France".
Les dotations aux amortissements des relations clientèles ont progressé à 14,7 millions d'euros contre 13 millions d'euros un an plus tôt.
Après résultat financier (un produit de 4,2 millions) et impôt (là aussi un produit, de 5,4 millions, du fait de l’activation de reports déficitaires) le résultat net part du groupe est ressorti à 21,5 millions d'euros, contre 34,5 millions d'euros en 2020.
Étant donné l'augmentation du besoin en fonds de roulement avec la montée en charge des nouveaux contrats et le retour à des conditions de règlement "plus normatives" que durant l’exercice 2020, la capacité d'autofinancement a diminué à 60,8 millions d'euros, contre 89,0 millions d’euros.
Le flux de trésorerie généré par l’activité est ainsi revenu à 47,5 millions d’euros, contre 136,8 millions d’euros un an plus tôt, et le montant des investissements nets atteint 15,1 millions d'euros, soit 1,7 % du chiffre d’affaires contre 1,4 % un an plus tôt. Cela conduit globalement à un free cash-flow de 32,4 millions d’euros, contre une génération de cash de 124,8 millions d’euros en 2020.
Le nouveau réviseur d'entreprises PKF Audit & Conseil a estimé sincères les état financiers consolidés, avec la réserve déjà mentionnée lors des compte du premier semestre 2021 relative à la comparabilité avec les comptes 2020 au sujet desquels le précédent auditeur s'est déclaré dans l'impossibilité d'exprimer une opinion.
Le groupe rappelle avoir aussi engagé l'an dernier un plan de transformation, avec l’objectif de mettre en place des procédures renforcées et harmonisées en matière de gouvernance, de gestion des risques et de compliance. L'architecte de ce plan était Robert Ziegler, qui a quitté l'entreprise en fin d'année.
Ce projet a entrainé une revue de toutes les politiques et procédures existantes dans le groupe, l’analyse de sa conformité aux règlementations applicables, des entretiens approfondis avec le management de Solutions 30 et de ses filiales et la consolidation et l’analyse des informations recueillies pour définir des axes d’amélioration en matière de gouvernance, de gestion des risques et de conformité, fait valoir la société, qui précise que la définition de procédures et de politiques renforcées et harmonisées s'est poursuivie sur le début d’exercice 2022. Leur mise en place se fait progressivement sur le 1er semestre 2022.
"Solutions 30 ouvre ainsi un nouveau chapitre de son développement sur des marchés qui, quel que soit leur niveau de maturité, disposent de réserves de croissance importantes et qui sont soutenus par les plans de relance sans précédent qui drainent les investissements publics vers la transformation numérique et la transition énergétique. Fort d’une structure financière solide et d’un modèle qui permet d’auto-financer sa croissance, Solutions 30 va donner cette année la priorité à la conquête de parts de marché. Une nouvelle phase de croissance dynamique se matérialisera ainsi à compter du second semestre de l’exercice, tandis que le 1er semestre s’inscrira dans la continuité du 2ème semestre 2021".
Pour le premier trimestre 2022, présenté en même temps que les résultats détaillés de 2021, le chiffre d'affaires s'inscrit en léger repli de 1,1% (-3% en organique) à 222,7 millions d'euros, dont un repli de 17,9% en France partiellement contrebalancé par une expansion de 26,3% au Bénélux et de 28,5% dans les autres pays où Solutions 30 opère.
"Tout l’enjeu des prochains mois va être de saisir les opportunités de marché partout en Europe, puis de mettre en place les outils, les process et les équipes qui permettront de réaliser cette croissance dans de bonnes conditions, comme nous l’avons déjà fait en France entre 2015 et 2020. Si les phases de négociation puis de mise en œuvre des nouveaux contrats les plus importants pèsent ponctuellement sur la rentabilité, forts de nos expériences, de notre savoir-faire et d’une structure financière très solide, nous savons absorber la courbe d’apprentissage et industrialiser nos process afin de dégager rapidement des taux de marge à deux chiffres", a indiqué le président du directoire, Gianbeppi Fortis.
"En parallèle, en France et en Espagne, nous devons consolider nos acquis dans le marché plus mature des déploiements télécoms et capter des parts de marché dans la maintenance des réseaux de fibre optique, la mobilité électrique, les économies d’énergie et les énergies renouvelables. Cela nécessite d’adapter notre offre et nos outils, ce que nous avons fait en 2021 et continuons de faire sur le début d’exercice 2022. C’est donc une nouvelle étape de croissance qui s’ouvre pour notre Groupe et elle devrait commencer à se matérialiser plus fortement à compter du second semestre 2022", a ajouté le dirigeant.
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