(BFM Bourse) - L'indice phare du marché parisien a battu son record de la veille, en grimpant de 1,4% ce mardi, les investisseurs misant sur les sociétés exposées à la poursuite du redressement de l'économie mondiale et à la normalisation des échanges internationaux.
Alors que de nombreux pays se trouvent face à une flambée inédite des cas détectés de coronavirus, les marchés financiers mettent déjà Omicron de côté. En pleine forme, l'indice phare parisien a enregistré un nouveau record mardi, franchissant 7300 points pour la première fois de son histoire mardi, dans un marché relativement calme par ailleurs. Au lendemain d'une hausse de 0,90%, le CAC 40 a précisément clôturé à 7.317,41 points, en hausse de 1,39%, dans un volume étoffé proche de 3,7 milliards d'euros.
Le tournant de l'année civile passé, force est de constater que la toile de fond n'a en rien changé par rapport à fin 2021 avec une envolée des contaminations au coronavirus mais l'espoir que la vague Omicron soit moins dangereuse. "À mesure qu'on obtient davantage de données, il semble que oui, le variant soit bien plus contagieux, mais qu'il n'entraîne pas un nombre d'admissions à l'hôpital proportionnellement plus important, mais le contraire en réalité. L'un dans l'autre, il ne semble pas devoir stopper la reprise de l'économie mondiale" d'où cette frénésie d'achat, observe Jeffrey Halley, analyste chez Oanda.
"La diffusion rapide d'Omicron en décembre a conduit à une flambée du nombre de cas [de Covid]. Mais alors que les hospitalisations ont certes augmenté le mois dernier, le recours aux dispositifs d'oxygénation n'a pratiquement pas progressé jusqu'ici. Si la diminution de la dangerosité se confirme ces prochaines semaines, le seuil avant d'imposer de nouvelles restrictions restera élevé selon nous", ajoutent les analystes de Barclays.
Dans ce contexte, les opérateurs ont massivement misé sur les valeurs exposées aux échanges mondiaux, à commencer par le transport aérien (plus de 8% pour Air France-KLM, après +4,9% lundi). Inversement, les spécialistes du diagnostic in vitro bioMérieux (-6,85%) ou Eurofins (-4,9%) ont reculé, comme si la manne des tests allait disparaître du jour au lendemain. De même, le concepteur d'un vaccin "classique" contre le coronavirus Valneva a accentué son plongeon (-23,70%), là aussi une forme de pari sur le fait qu'Omicron finisse par apporter à l'ensemble de la population une forme définitive d'immunité sans qu'il soit plus besoin de prophylaxie.
Dans le reste de l'actualité, Société Générale a grimpé de 4,8% alors que sa filiale Boursorama apparaît bien placée pour reprendre le portefeuille de clients d'ING France, rapporte La Tribune, qui indique qu'il n'y a plus que deux acquéreurs en lice (l'autre étant Crédit Mutuel Arkéa pour sa filiale Fortuneo). M6 gagne 2% avec la prise de contrôle du réseau d'agences immobilières créé par son animateur Stéphane Plaza. Mais c'est surtout du redressement des rendements obligataires dont le titre a profité, les autres bancaires n'étant pas vraiment en reste (+3,4% pour BNP notamment).
Du côté des biotechs, Abionyx a flambé de 17,8% alors que sa molécule phare va être expérimentée à titre "compassionnel" en tant que traitement du Covid-19. AB Science s'est contenté de 2% après reçu de l'ANSM l'autorisation de tester son masitinib dans la sclérose en plaques.
Première entreprise à publier ses résultats (il ne faut qu'un jour ouvré à cette foncière pour présenter ses comptes après chaque trimestre), Argan a récolté 156,8 millions d'euros de loyers l'an dernier, en augmentation de 10% par rapport à 2020 et au-delà de l'objectif fixé à 154 millions. La valeur du patrimoine de la foncière est désormais évalué à 3,745 milliards d'euros hors droits. Son titre a d'abord inscrit un nouveau pic historique, à plus de 121 euros, mais a terminé la séance en repli de plus de 1%.
Du côté des devises, l'euro ne trouvait toujours pas de répit, perdant 0,09% à 1,1288 dollar en fin de journée. Les cours pétroliers demeuraient favorablement orientés alors que la dernière réunion de l'Opep+ s'est soldée par un statu quo : la trajectoire de rétablissement graduel de la production (avec une augmentation de 400.000 barils par jour le mois prochain) est confirmée, l'organisation s'attend à ce que l'impact d'Omicron sur la demande reste modéré et de courte durée. Le contrat à terme sur le Brent atteignait 79,76 dollars (+0,99%) et celui du WTI 76,78 dollars (+0,92%).