(BFM Bourse) - Ayant débuté à l'équilibre avant de se cantonner à une fourchette de variation inférieure à 30 points tout au long de la matinée, le CAC 40 hésite entre le regain d'inquiétudes liées au commerce international et un indicateur chinois meilleur qu'attendu sur l'activité manufacturière.
Le CAC 40 a tourné toute la matinée non loin du point d'équilibre pour afficher un gain limité de 0,13% à 5.647 points peu après 12h15, dans un volume d'échanges très resserré d'environ 580 millions d'euros, témoin de la prudence des opérateurs alors que les inquiétudes persistent sur le front commercial.
"Les indices européens devraient ouvrir en très légère baisse ce matin dans le sillage des inquiétudes concernant les relations commerciales entre Washington et Pékin après les informations selon lesquelles l'administration américaine envisagerait de contraindre des entreprises chinoises cotées sur des marchés boursiers aux États-Unis à s'en retirer pour limiter les investissements américains en Chine" signalaient les experts de Mirabaud Securities Genève dans leur note matinale. Autre option envisagée par Washington, selon Bloomberg qui cite des sources proches du dossier : l'imposition de limites à l'exposition des fonds de pensions publics au marché chinois.
Si ces derniers signaux sur le front commercial sont pour le moins contrastés -d'autant que Donald Trump avait affirmé la semaine dernière qu'un accord pourrait intervenir plus tôt qu'attendu, alimentant ainsi un rebond des marchés- les investisseurs ont pu prendre connaissance d'une bonne nouvelle en provenance de Chine lundi matin. L'activité manufacturière a en effet connu en septembre un rebond inattendu, selon un indice indépendant, sur fond de guerre commerciale avec les Etats-Unis et l'imposition au début du mois de nouvelles surtaxes réciproques. L'indice des directeurs d'achat (PMI) pour le secteur manufacturier, calculé par le cabinet IHS Markit pour le groupe de médias Caixin, s'est établi à 51,4 en août, contre 50,4 le mois précédent. Il renoue ainsi avec son plus haut récent touché en février 2018.
Alors que Pékin célébrera mardi en fanfare le 70e anniversaire du régime communiste chinois, de violents affrontements ont de nouveau émaillé, dimanche, les manifestations pro-démocratie toujours en cours à Hong Kong.
"En Europe, nous sommes maintenant à un mois pile de l'échéance sur le Brexit, mais nous n'avons toujours aucune certitude sur le scénario qui va prendre forme d'ici là", note Tangi Le Liboux, analyste chez Aurel BGC. Face à l'imminence de cette sortie effective de l'UE, le Premier ministre britannique Boris Johnson a réaffirmé dimanche sa détermination à la mettre en oeuvre, coûte que coûte au 31 octobre, excluant de nouveau de démissionner.
Saint-Gobain recherché, les semi-conducteurs souffrent
Parmi les mouvements à signaler sur la cote parisienne, Saint-Gobain prend 2,3% et domine le palmarès du CAC 40 après avoir annoncé que son objectif de cessions d'actifs à hauteur de 3 milliards d'euros de chiffre d'affaires d'ici fin 2019 avait été d'ores et déjà atteint. Les banques sont également bien orientées (+1,4% pour Société générale, +1,2% pour BNP Paribas).EDF avance aussi (+2,3%), le fournisseur d'électricité ayant annoncé qu'il recevrait au moins 400 millions d'euros de la part de l'État pour la fermeture anticipée de Fessenheim en juin 2020.
Dans le cadre de la récente décision arbitrale ayant renvoyé les deux entreprises dos à dos, Adocia et Eli Lilly sont parvenus à un accord selon lequel le géant américain va procéder à un dernier paiement de 14,3 millions de dollars en faveur de la biotech française, dont le titre prend 2,5%.
À la mi-journée, c'est TechnipFMC (-2,4%) qui enregistre le plus fort recul au sein de l'indice phare du marché parisien, la parapétrolière souffrant notamment du nouveau repli des barils d'or noir (-0,93% à 60,47 dollars pour le Brent et -1,04% à 55,33 dollars pour le WTI peu avant 13h). Le secteur des semi-conducteurs est également en souffrance après les prévisions financières moins optimistes que prévu du géant américain Micron (qui a abandonné 11% vendredi à Wall Street), STMicro (-1%) et Soitec (-2,3%) cèdent un peu de terrain.
Enfin, la monnaie unique poursuit son inexorable repli (-0,18%) à 1,0920 dollar.