(BFM Bourse) - EDF prend 2,5% vers 11h après son annonce de l’arrêt définitif des deux réacteurs de la centrale nucléaire de Fessenheim d'ici fin juin 2020, moyennant une indemnisation de l'État de 400 millions d'euros minimum au titre de la fermeture anticipée de cette centrale.
EDF recevra au moins 400 millions d'euros de l'Etat pour la fermeture anticipée de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin) l'an prochain, auxquels peuvent s'ajouter des sommes variables représentant son manque à gagner, a annoncé lundi le fournisseur français d'électricité. Dans un communiqué publié ce matin avant Bourse, EDF indique avoir "adressé au ministre chargé de la Transition écologique et solidaire et à l'Autorité de sûreté nucléaire la demande d'abrogation d'exploiter ainsi que la déclaration de mise à l'arrêt définitif des deux réacteurs de la centrale nucléaire de Fessenheim".
En réaction à cette annonce, le titre EDF signe l'une des plus fortes progressions de la cote parisienne lundi matin, avec un gain de 2,68% à 10,35 euros. Un gain qui intervient notamment après un repli de 6,6% mercredi dernier après des précisions apportées par l'électricien quant à son nouveau contretemps sur le projet de centrale EPR britannique Hinkley Point. Depuis le début de l'année, l'action EDF lâche 24%.
Cette demande prévoit un arrêt du réacteur n°1 le 22 février 2020 et du réacteur n° 2 le 30 juin de la même année. Ces dates correspondent au calendrier annoncé la semaine dernière par la secrétaire d'Etat à la Transition écologique, Emmanuelle Wargon. EDF ajoute avoir signé avec l'Etat le "protocole d'indemnisation" pour dédommager l'entreprise de cette fermeture anticipée qui résulte du plafonnement de la production d’électricité d’origine nucléaire fixé par la loi du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte.
L'État compensera le manque à gagner jusqu'en 2041
Cet arrêt anticipé se traduira donc par un versement proche de 400 millions d'euros sur les quatre ans suivant l'arrêt de la centrale pour les dépenses liées à sa fermeture. L'Etat versera par la suite des sommes "correspondant à l'éventuel manque à gagner", c'est-à-dire les bénéfices qu'auraient apportés les volumes de production jusqu'en 2041. Cette date correspond à ce qui aurait été la sixième visite décennale de l'installation.Ce montant de 400 millions d'euros est nettement supérieur à la fourchette comprise entre 80 et 100 millions d'euros proposée en mai 2016 par Ségolène Royal, alors ministre de l'Environnement, au PDG d'EDF Jean-Bernard Lévy. L'année suivante, un protocole avait nettement revu en hausse ces sommes, avec un dédommagement fixe d'environ 490 millions, plus une part additionnelle reflétant le manque à gagner.
Mise en service en 1977, Fessenheim est la doyenne des centrales encore en activité en France. Sa fermeture, une promesse de l'ex-président François Hollande, devait intervenir initialement fin 2016, mais a été reportée à plusieurs reprises. La France entend réduire à 50% (contre 71,7% l'an dernier) la part du nucléaire dans sa production électrique, un objectif qui a été reporté de 2025 à 2035 dans la loi énergie climat qui vient d'être adoptée par le Parlement.
En réaction à cette annonce, le PDG du groupe a "tenu à saluer le travail des salariés et des prestataires de Fessenheim qui poursuivent l’exploitation de notre outil industriel en toute sûreté et avec d’excellentes performances" et à les assurer à nouveau "de la considération qu’ils inspirent et de l’attention que l’entreprise apportera à leur reconversion".
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