(BFM Bourse) - Après 5% de rebond au cours des quatre précédentes journées, le marché parisien a nettement reflué mardi, signant de ce fait un nouveau recul mensuel en mai.
Malgré le rebond des dernières séances la Bourse de Paris n'affichait lundi soir qu'une maigre progression (+0,44%) depuis début mai, l'exposant à boucler le mois dans le rouge en fonction de la tendance de ce mardi. Et c'est bien ce scénario qui a prévalu, le CAC 40 retombant plutôt lourdement de 1,43% à 6.468,80 points face à la décision européenne de restreindre fortement les importations de pétrole russe, un nouveau cran dans les sanctions économiques consécutives à l'invasion de l'Ukraine.
Mai 2022 se solde de ce fait par un repli de 0,99%, la quatrième baisse mensuelle en l'espace de cinq mois - en précisant que la variation positive de mars s'était limitée à... 1 point soit +0,02%.
La place parisienne a de nouveau été affectée par les inquiétudes des investisseurs sur l'inflation avec la ré-accélération des cours pétroliers.
Le baril de Brent a inscrit un nouveau plus haut depuis début mars après que les 27 pays membres de l'Union européenne ont finalement approuvé un embargo sur plus des deux tiers de leurs importations (soit le brut livré par voie maritime, les oléoducs approvisionnant l'Europe de l'est restant pour le moment fonctionnels).
En nette hausse lundi avec une relance de la demande liée à la driving season aux Etats-Unis et à la réouverture de certaines villes chinoises, les cours du pétrole ont accru leurs gains après cet accord sur l'embargo russe. La référence de brut de la Mer du Nord, le Brent, a atteint mardi matin la barre des 124 dollars pour la première fois depuis le 7 mars. En fin de journée, le mouvement s'atténuait en partie toutefois à 117,74 dollars pour le Brent (+0,12%) et 116,81 dollars pour le brut léger WTI (+1,51%).
La poussée des tarifs pétroliers, qui ont grosso modo doublé depuis fin 2021, alimente les craintes des opérateurs sur la future trajectoire des prix à la consommation. L'inflation dans la zone euro a d'ailleurs atteint un nouveau record à 8,1% sur un an en mai après 7,4% en avril, toujours en rythme annuel.
En France, la poussée des prix se fait également à des niveaux jamais observés depuis le milieu des années 80. Les prix ont en effet progressé de 5,2% sur un an en mai, dépassant ainsi la barre des 5% pour la première fois depuis septembre 1985, une période où Jean-Jacques Goldman avec "Je marche seul" côtoyait au hit parade Laurent Voulzy et ses "nuits sans Kim Wilde", et Madonna avec "Into the groove."
Conséquence de la hausse des prix, la consommation des ménages a reculé plus que prévu au premier trimestre expliquant en partie la contraction de 0,2% du produit intérieur brut au premier trimestre.
À Wall Street, les principaux indices évoluaient aussi en légère baisse, d'un peu moins de 1% au moment de la clôture européenne, après le week-end prolongé du Memorial Day. Christopher Waller, l'un des gouverneurs de la Réserve fédérale américaine, a indiqué lundi soir être en faveur de plusieurs hausses des taux par pas d'un demi-point d'ici la fin de l'année.
Les valeurs pétrolières en vue
Les valeurs pétrolières restaient bien orientées dans le sillage du baril. TotalEnergies progressait de 0,7%, parmi les très rares progressions de l'indice phare. Les parapétrolières Rubis (+2,8%) ou Maurel & Prom (+5,25%) avançaient plus franchement encore.
Orpea a reperdu plus de 4%, face à des soupçons d'un énième scandale financier révélé par le quotidien Le Monde.
Parmi les plus modestes capitalisations, Altheora (ex-Mecelec) a flambé de 15,2% alors que le spécialiste ardéchois des matériaux composites aura sa part de la commande géante remportée par Alstom-Bombardier en vue de la modernisation du métro parisien, en fournissant assises et dossiers au sous-traitant chargé des sièges, un spécialiste issu d'ailleurs de la même région.
Sur le marché des changes, l'euro retombait sensiblement de 0,52% à 1,0724 dollar après avoir grimpé lundi jusqu'à 1,0787 dollar, un plus haut depuis le 25 avril.