(BFM Bourse) - Les fleurons tricolores sont à nouveau recherchés par les investisseurs, qui se reprennent à espérer en la capacité des campagnes de vaccination à juguler la pandémie du coronavirus.
La Bourse de Paris va-t-elle enregistrer une deuxième séance de gain supérieur à 1% ? Ce serait en fait une première en 2021, dont le mois de janvier a vu les investisseurs se détourner de plus en plus des actifs à risque avec la prise de conscience que l'allègement des restrictions sanitaires serait loin d'être immédiat. À ce stade de la séance mardi, l'hypothèse prend corps avec une appréciation du CAC 40 de 1,72% à 5.555,73 points vers 12h15, après une avancée de 1,16% lundi. Dès 1 milliard d'euros ont changé de mains à ce stade.
L'indice tricolore emboîte ainsi le pas d'un vif rebond signé hier soir par la Bourse de New York, jusqu'à 2,55% pour le Nasdaq et 1,61% pour le S&P 500, grâce à un regain d'optimisme sur la vaccination (symboliquement, le nombre de personnes vaccinées aux USA vient de dépasser celui des malades) et dans l'anticipation d'un compromis au Sénat permettant de débloquer le plan de relance de 1.900 milliards de dollars proposé par le président des États-Unis.
Bonne nouvelle pour l'économie de la zone euro, même si elle se constate dans le rétroviseur: le PIB s'est apparemment contracté moins que prévu (-0,7% au lieu de -1% attendu) au quatrième trimestre par rapport au troisième, selon la première estimation d'Eurostat. Le déclin est de 5,1% tout de même par rapport au quatrième trimestre 2019. En regardant devant, de meilleures nouvelles concernant les livraisons de vaccins en Europe et l'arrivée prochaine du vaccin d'AstraZeneca soutiennent en outre l'espoir d'un redressement économique.
Au sein de la cote parisienne, le rebond s'accélère et s'étend même aux foncières, au contraire de lundi où ce secteur était un peu resté sur le bas-côté.
L'étude de Morgan Stanley sur Airbus profite largement au titre (+5,5%, en tête du CAC 40). La banque affirme en substance le marché sous-estimé le rythme de redressement de la production. Morgan Stanley relève son objectif de cours de 73 à 112 euros, et recommande désormais de surpondérer l'action de l'avionneur européen (au lieu d'une pondération neutre).
Stellantis s'adjuge de son côté 3,1%, alors qu'à son tour Goldman Sachs a entamé le suivi du nouveau groupe automobile, à l'achat.
Berenberg s'est quant à lui penché sur les géants tricolores du luxe. Le bureau d'études se projette au-delà de la pandémie actuelle et ne voit pas en quoi l'appétit des consommateurs (notamment chinois) pour les produits d'exception serait amoindrie à terme, et recommande l'achat des deux titres, ciblant 575 euros sur LVMH et 665 sur Kering. Le premier prend 2,5% et le second 1,9%.
Atos regagne 1,5%, le marché saluant l'abandon du projet de rachat de l'américain DXC (l'offre d'Atos avait été jugé excessivement généreuse par rapport aux perspectives de la cible).
En dehors de l'indice phare, le très beau parcours d'Esker (+2,65%) ne donne aucun signe de ralentissement, au contraire puisque le titre signe un énième plus haut historique après l'annonce d'un partenariat avec Visiativ pour accompagner les entreprises dans la transformation de leur fonction finance. À ce stade, Esker affiche plus de... 30% de gains depuis le début de 2021, qui pourrait donc marquer le dixième exercice consécutif de progression boursière pour le spécialiste de la dématérialisation des documents de gestion (commandes, factures, recouvrement etc.)
Bien que relativement modeste à l'échelle du groupe (représentant un supplément de revenus annuels de 70 millions de dollars environ), le rachat de la branche d'activité canadienne de Wesco International profite à Rexel (+4%). Le distributeur de matériel électrique souligne que l'acquisition lui permet de se développer sur le marché canadien dans un secteur d'activité "attractif et résilient".
Mis à mal hier, le secteur des foncières commerciales rebondit (timidement) Mercialys ouvrant la marche à +1% alors que plus de la moitié des centres constituant sa base locative peut rester ouverte, l'entreprise opérant plutôt des galeries de taille réduite, attenantes à des hypermarchés.
Novacyt rebondit de 8,5% après une correction appuyée ces derniers jours, alors que la firme spécialiste du diagnostic moléculaire à base de la technologie PCR (sur laquelle elle avait misé dès 2016) lance la commercialisation d'une nouvelle gamme de tests détectant aussi bien le virus connu jusqu'ici que ses fameux variants.
Inconnue il y a peu du grand public, la biotech dont le nom est maintenant sur toutes les lèvres Valneva ajoute 6,7% aux plus de 11% enregistrés la veille avec la levée par le gouvernement d'une option pour lui acheter 40 millions de doses supplémentaires (si les essais sur son candidat vaccin sont concluants, ce qui reste à ce stade une hypothèse).
Le billet vert continue à dicter sa loi sur le marché des changes, l'euro lâchant encore 0,21% à 1,2035 dollar.
Le retour d'optimisme sur les perspectives de redressement de l'économie et donc de la demande énergétique se répercute sur les cours pétroliers, avec un baril de Brent en hausse de 2,2% à 57,59 dollars (+2,22% à 54,74 dollars pour le WTI).