(BFM Bourse) - À la suite de la mort du général iranien Soleimani lors d'une attaque ordonnée par le président des Etats-Unis, les marchés financiers enregistrent un repli qui demeure pour autant modéré. De même, les cours pétroliers bondissent mais sont loin d'égaler l'envolée de septembre dernier lors d'attaques d'installations saoudiennes.
La brutale escalade des tensions entre les Etats-Unis et l'Iran se répercute logiquement sur les marchés financiers vendredi, sans pour autant provoquer de panique. Vers 12h30, le CAC 40 tricolore notamment limite son recul à -0,56%, demeurant au-dessus de la barre de 6.000 points à 6.007,91 points. Comme en témoigne la faiblesse des volumes d'échanges (pour le moment 800 millions d'euros), l'attitude des investisseurs est avant tout l'attentisme.
Les Etats-Unis ont annoncé dans la nuit de jeudi à vendredi avoir mené sur ordre de Donald Trump une attaque en Iraq ayant tué le général iranien Ghassem Soleimani, à la tête d'une unité d'élite iranienne, ainsi que l'un de ses conseillers, le commandant Abou Mahdi al Mouhandis. Une frappe "liée à l'attaque de l'ambassade américaine à Bagdad par des manifestants pro-iraniens le 31 décembre", indique Stéphane Déo de La Banque Postale Asset Management, qui marque une escalade majeure dans le conflit - latent entre les deux pays depuis le retrait des Etats-Unis de l'Accord de Vienne sur le nucléaire iranien en 2018. "Les tensions au Moyen-Orient nous rappellent qu’une crise pétrolière, si elle est peu probable, constitue néanmoins un risque majeur cette année", souligne le stratégiste.
Une hausse pour l'instant mesurée du pétrole
Les cours pétroliers réagissent en premier lieu, avec 4% de hausse désormais pour les principales références soit un baril de WTI à 63,59 dollars (+3,94%) et le Brent à 68,97 dollars (+4,11%) à la mi-séance. Cependant, alors que le marché mondial fait actuellement face à une offre excédentaire (que l'Opep et ses partenaires essaient de pallier en réduisant leur production), l'envolée est bien plus mesurée que ce qui avait été observé en septembre dernier lors d'une attaque de drones sur des installations de l'Arabie Saoudite, premier exportateur mondial.
Subséquemment, les valeurs pétrolières et parapétrolières figurent parmi les plus fortes hausses de la matinée à l'image de TechnipFMC (+1,65%), en tête du CAC 40, ou Total (+0,5%). Hors de l'indice phare, CGG gagne 1,2%, Maurel & Prom 0,9% et Vallourec 0,4%.
Air France à la peine
En revanche le renchérissement des tarifs pétroliers ne fait rien pour aider Air France-KLM qui trébuche de 7,6%, déjà plombée par l'appel à la grève de deux syndicats de stewards et hôtesses et par la baisse de ses concurrents Lufthansa et Ryanair.
Première entreprise tricolore à présenter ses revenus 2019, la foncière d'entrepôts Argan gagne 2%, ayant dépassé le cap de 100 millions d'euros (+17% par rapport à 2018, bien au-delà de l'objectif de +6% grâce à l'acquisition d'un portefeuille d'entrepôts auprès de Carrefour et d'un groupe d'investisseurs).
En dépit du contexte, le secteur biotech place toujours plusieurs représentants parmi les plus forte progressions avec 15,9% de hausse pour Abionyx, +7,8% pour Gensight ou +7,6% pour Inventiva. DBV Technologies se contente de +1,6% après la nomination d'un nouveau directeur financier, passé par la firme américaine Spark Therapeutics.
Parmi les autres actifs, l'once d'or se hisse à un plus haut depuis quatre mois à 1.540 dollars.
Sur le marché des changes l'euro perd 0,37% à 1,1130 dollar.