(BFM Bourse) - Malgré la clôture en nette hausse à Wall Street vendredi, où le S&P a signé son 52e record historique en 2021 (un record) en réaction au discours jugé prudent de Jerome Powell à Jackson Hole, le CAC 40 peine à repartir de l'avant.
Déserté en ces derniers jours d'août, le marché parisien manque encore de carburant pour poursuivre sa chasse aux records démarrée au début de l'été et mise sur pause ces dernières semaines dans l'attente d'en savoir plus sur les intentions de la Fed. Peut-être car les investisseurs n'en savent pas vraiment plus, trois jours après le discours de Jerome Powell à Jackson Hole, le patron de la banque centrale américaine ayant seulement déclaré que l'institution pourrait commencer à réduire ses achats d'actifs d'ici la fin de l'année, une éventualité déjà exprimée lors de la dernière réunion de politique monétaire de la Fed. Mais il n'a pas donné de calendrier, alors que "les investisseurs attendaient des indications sur une date précise d'une réduction des achats de titres (le fameux "tapering")", rappelle Timo Emden, analyste chez Emden Research.
S'il s'est montré optimiste sur l'état de la reprise économique et "la poursuite des progrès vers le plein emploi", Jerome Powell a néanmoins souligné que "le variant Delta présente un risque à court terme" et que l'institution allait "soigneusement évaluer les données (économiques) et l'évolution des risques" avant de normaliser sa politique monétaire. Un ton jugé suffisamment accommodant à Wall Street, où les indices ont fini en nette hausse vendredi (+0,7% pour le Dow Jones, +1,2% pour le Nasdaq, +1% pour le S&P), mais qui peine à convaincre les marchés européens. Peu après 12h, le CAC 40 grappille ainsi seulement 0,17% à 6.693 points, dans un volume de transactions très resserré, à tout juste 400 millions d'euros.
Après une saison exceptionnelle de résultats semestriels, le manque d'élan se fait ainsi désormais ressentir au sein du marché parisien malgré la perspective d'une "sortie de l'accommodation monétaire extraordinaire (de la Fed) de manière très graduelle" souligne Sebastien Horvitz de La Banque Postale Asset Management.
Sanofi stable, Ubisoft dévisse
Dans ce contexte, peu de valeurs se distinguent au sein de l'indice phare, où le titre Sanofi ne bouge pas après que le laboratoire a annoncé que son produit phare, le Dupixent, permettait de réduire les symptômes de la dermatite atopique chez l'enfant dès l'âge de six mois, selon les résultats d'un essai de phase 3 révélés ce jour.
STMicro et Air Liquide (+1,2%) prennent la tête du CAC à la mi-journée, quand Société Générale (-1,2%) et Alstom (-1%) affichent les plus fortes baisses, dans un palmarès qui ne révèle aucune tendance sectorielle. Parmi les grosses capitalisations qui ne font pas partie du baromètre de la Bourse de Paris, Ubisoft a brusquement décroché (-2,5%) après une ouverture en hausse à l'annonce, par Pékin, d'une limite fixée à trois heures par semaine pour l’utilisation des jeux vidéo pour les mineurs.
Sur le reste de la cote, l'actualité est de nouveau à chercher du côté du compartiment biotechnoogique, où Valneva bondit encore de 19% (6e séance consécutive de hausse) et atteint un nouveau pic historique à près de 2 milliards d'euros de valorisation dans le sillage de son annonce, lundi dernier, du dépôt d'une demande d'autorisation de son candidat vaccin contre le Covid-19 auprès des autorités de santé britanniques.
Quantum Genomics prend également 11% après avoir dévoilé des résultats prometteurs -et très attendus- dans la prise en charge de l'insuffisance cardiaque. Enfin, Lysogène gagne de son côté 7% en réaction à l'annonce du traitement d'un premier patient aux Etats-Unis avec le candidat-médicament de thérapie génique LYS-GM101 dans le cadre de l'essai clinique pour le traitement de la gangliosidose.
Hors du compartiment biotech, la nouvelle forte hausse de Navya (+13%) intervient en réaction à un appel d'offres de 44 millions de dollars remporté par un consortium de cinq entreprises aux Etats-Unis (incluant Beep, le distributeur local des systèmes de conduite autonomes du groupe français) pour le remplacement d'un tramway par des navettes autonomes sur voies dédiées - une information relayée par des twittos assidus et qui n'a pas fait l'objet d'une communication officielle de la part de Navya.
Au chapitre énergétique, les cours des principales références de brut reculent légèrement ce lundi après une semaine de forte hausse, les investisseurs se montrant attentifs aux conséquences sur la production américaine du passage de l'ouragan Ida avant le très attendu sommet de l'Opep+ mercredi. Le baril de WTI cède 0,7% à 68,3 dollars quand celui de Brent limite son repli à -0,2% à 71,5 dollars. Sur le Forex, la parité eurodollar évolue peu (+0,03% à 1,1803) ce lundi à 12h30, alors que la monnaie unique avait profité du ton accommodant de Jerome Powell pour rebondir vendredi.