(BFM Bourse) - Tandis que le comité de politique monétaire de la banque centrale américaine rendra son verdict dans la soirée, la Bourse de Paris est remontée d'encore 1,29% mercredi, Evergrande s'étant engagé à honorer, jeudi, le paiement des intérêts d'un emprunt contracté auprès des investisseurs chinois.
L'accalmie s'est prolongée mercredi sur les marchés financiers, à la suite de l'annonce par le promoteur immobilier chinois Evergrande d'un accord lui permettant de régler l'échéance, le 23 septembre, des intérêts qu'il doit payer sur une partie de sa dette (un emprunt libellé en yuans en l'occurrence). Après avoir déjà regagné 1,5% la veille par rapport au décrochage relativement contenu de lundi, le CAC 40 a gagné encore 1,29% en finissant à 6.637 points tout rond.
Certes, l'effort que s'apprête à faire Evergrande ne change pas fondamentalement la donne: le groupe fondé dans les années 1990 par Xu Jiayin (qui a fait fortune en profitant de la phase d'urbanisation de masse du pays à cette époque) accuse toujours un endettement insoutenable en l'état. Le montant des intérêts concernés reste relativement anecdotique, mais le signal est symboliquement important, suggérant que les autorités veilleront à ce que la restructuration inéluctable du bilan reste relativement indolore, du moins à l'échelon local. Le sort des détenteurs d'obligations émises par Evergrande auprès d'investisseurs internationaux est moins clair, mais ces titres ne représentent pas non plus un montant systémique.
Après la Chine, l'attention des investisseurs va se porter sur la décision de la Fed, attendue en soirée après la clôture européenne. On doit évidemment admettre que l’environnement américain est moins assuré qu’on pouvait le ressentir il y a quelques semaines en arrière: les chiffres d’août de l’emploi ont déçu et les prix ralentissent peut-être plus vite qu’attendus, observe Hervé Goulletquer, de l'équipe de stratégie de La Banque Postale Asset Management.
Est-ce à dire qu'il faut s'attendre à un report du déclenchement du ralentissement des achats de titres ? Le spécialiste répond par la négative: "En ce moment pas très lisible, à la Fed de donner des perspectives ; elle doit garder son cap. Sans pour autant se lier les mains ; elle n’est pas tenue de dire que le tapering commencera en novembre, mais juste réaffirmer que cela se fera avant la fin de l’année. Le marché comprendra !". Du reste, il faut relativiser la portée de ce fameux tapering, qui dans un premier temps ne fera que ralentir le rythme auquel enfle le bilan de la banque centrale (elle injectera moins d'argent, mais en injectera toujours !). Pour Thomas Costerg, économiste chez Pictet "le tapering n’est que l’écume dans un régime monétaire américain qui reste fondamentalement accommodant, et qui devrait le rester", notamment avec des taux d'intérêt qui devraient, pour de nombreuses années, demeurer sous le niveau de l’inflation (taux réels négatifs donc).
Regain d'intérêt pour les valeurs cycliques
Du côté des valeurs de l'indice phare, le regain d'intérêt pour les valeurs cycliques s'est confirmé mercredi, avec en particulier ArcelorMittal (très volatil depuis le début de la semaine) à nouveau en haut du podium à +4,4% grâce à la reprise des cours des métaux. Dans l'automobile Renault (+3,6%) a été recherché, tandis que les bancaires ont toutes à plus de 3% (favorisées également par une note de Barclays). TotalEnergies a grimpé de 2,6%, sur fond des cours pétroliers : en fin de journée le baril de Brent se négociait en hausse de 1,8% à 75,72 dollars.
Au sein des autres compartiments, la biotech Medesis s'est détachée de 18% à l'annonce du feu vert aux essais cliniques de son traitement de la maladie d'Alzheimer, "NanoLithium".
Lumibird (+8,5%) a profité de la publication d'une vive progression de ses résultats au premier semestre, permettant au groupe de Lannion de confirmer ses objectifs 2020-2023.
Le pionnier du capital investissement en France, l'IDI, a fait état d'une progression de 19,5% de la valeur de son portefeuille (à l'aune de l'Actif Net Réévalué) au cours de la première moitié de l'année, la solidité du bilan et le retour sur investissement des opérations déjà annoncées pour 2021 amenant la direction à proposer de verser prochainement 1,1 euro par action à titre d'acompte sur le dividende annuel. De quoi entraîner le titre en hausse de 4,85%.
Solides résultats pour Orpea
Technip Energies a avancé de 5%, soutenu par le rebond des tarifs énergétiques et par la signature un protocole d'accord pour accélérer la transition énergétique aux Émirats Arabes Unis.
Orpea (-2%) en revanche a subi des prises de bénéfices malgré l'annonce d'une hausse de 40% de son résultat opérationnel et de son résultat net.
Le calme régnait toujours sur le marché des changes où 1 euro se traitait contre 1,1739 dollar (+0,09% en faveur de la monnaie unique).
Enfin, au moment de la clôture européenne les principaux indices américains affichaient aussi un rebond d'au moins 1% en attendant à 14h00, soit 20h00 en France, le communiqué de la Réserve fédérale.